Chamsul-Achi (soleil couchant), une poésie marocaine traduite par Fouad Guessous*

Publié le 28 Novembre 2014

Le soleil s’apprête à éclipser son sein, 

Son envol pour mes yeux sonne le tocsin !

Voici le soleil qui désemplit l'espace !
il s'efface
La passion de l'amant n'en est que plus vivace !

Mais les oiseaux entament leur sérénade
Ils s’épanchent, sur les branches font la parade.

Levons nous, jouissons !...leur dis-je, palpitant ,
Mais de grâce, de grâce savourez l'instant !

Ma belle s’écria -savoure mon très cher
Ma beauté légendaire et emplie nos verres ! -

O soleil couchant ! Tout dou-tout doucement,
Par Dieu sois bienveillant et montre-toi clément !

Tu me secoues tu réveilles en moi mes émois,
Tu attises ma flamme, mon cœur est aux abois !

Mais sois donc indulgent et, aie pitié de moi ,
Car pour ma belle mon amour s’accroît !

Vois-tu le visage rayonnant de ma belle,
Tel un astre, en ce fleuve où soleil ruisselle !

Vois-tu l'échanson l'allure fière et sereine,
Nous servant emplissant nos coupes vénitiennes !

Que l'orchestre s'installe et nous fasse vibrer,
Que nous profitions de cette belle soirée,

Que chacun saisisse et lève sa coupe
Et que savoure ce bonheur la troupe !


Comme mon cœur brûle de voir ma belle !
Qu'elle se délasse auprès de moi et m'ensorcelle !

Dans extase vibrant, échangeant nos couplets
Le luth laissant ses romances déferler...

Approchez donc ma jouvencelle de moi
Et compatissez aussi à mon émoi.

Je vous appartiens de tout mon corps et mon âme,
Mais vous, pour qui se consume votre flamme ?

je suis ton esclave acquis à vil prix,
Esclave asservi... perdu dans ta féerie !

Et voici qu'ils me dévoilent son visage
Angélique, et que se déchaîne ma rage !

Je sentis mon âme et transir et brûler...
Et dès qu'elle fut à mes cotés, je fus troublé.

Le sais-tu, tu es la plus belle des belles,
O toi dont mon esprit s'est épris... sans appel !

O branche d'osier , o parfum de giroflée,
Tes joues couleur miel m'ont ensorcelé !

Je t'en prie je t'en supplie je t'en conjure !
Assouvis mon désir, éteins ma brûlure !

Mais reviens donc sur terre mon amour,
Temps écoulé a-t-il jamais vu le jour ?


* auteur de l'Anthologie du melhoun marocain

Chamsul-Achi (soleil couchant), une poésie marocaine traduite par Fouad Guessous*
Chamsul-Achi (soleil couchant), une poésie marocaine traduite par Fouad Guessous*

Rédigé par Last Night in Orient

Publié dans #poésie, #melhoun marocain, #Fête du Paradis

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C
Bonjour, <br /> <br /> Un délicieux moment, entre la poésie et le rassemblement.<br /> Bonne fin de semaine<br /> @mitié
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