Le cinéaste Karim Belhadj incarcéré en Tunisie depuis le 13 mars 2017 pour homosexualité
Publié le 29 Mars 2017
On vit dans une société machiste, religieuse, patriarcale et sexiste, où le thème de la sexualité est tabou, alors imaginez un peu ce que c’est pour l’homosexualité.
Un nouvel acte d´homophobie d’État en Tunisie bien que la Constitution tunisienne consacre pourtant le droit pour chaque personne à la protection de sa vie privée. Tous les citoyens sont égaux devant la loi et par la loi, sans discrimination. Il est inadmissible encore en 2017 de rejeter des concitoyens(ne)s parce qu'homosexuel(le)s. Les traiter de tous les noms (Pd, cheval, gouine, pédale, hsan, trombita,) ou traiter une personne qu'on n'aime pas de tous ces noms, regarder de travers quelqu'un pour son homosexualité, refuser d'embaucher une personne pour ce même motif, refuser l'amitié de quelqu'un car "soupçonné" d'homosexualité etc. ..... sont tous des signes de rejet, de discrimination et donc d'homophobie et de lesbophobie. L'article 230 du Code pénal punit en effet la sodomie et le lesbianisme de trois ans de prison.
Difficile dans ce cas d'évoquer une fois de plus une quelconque atteinte à la moralité publique, lorsque tout se déroule dans un cadre privé. Les deux accusés sont actuellement incarcérés à la prison de Mornaguia (au sud-ouest de Tunis). Des ONG fustigent aussi le recours aux tests anaux lors des interpellations, un traitement "cruel, inhumain et dégradant".
Dans de nombreux pays africains, des associations de défense des droits LGBT se sont créées, souvent sous couvert de lutte contre le VIH/sida. Ces associations mènent des actions de sensibilisation et de prévention auprès des communautés homosexuelles, concernant la lutte contre cette épidémie, mais aussi concernant les droits de ces populations.
Diplômé de l’institut maghrébin de cinéma (IMC) en 2001, puis de l’École Supérieure des études Cinématographiques (ESEC) à Paris, Karim Belhadj a travaillé en tant qu’assistant réalisateur sur plusieurs courts métrages et spots publicitaires. Après avoir réalisé en 2011, S.O.S, un premier documentaire, il sort son premier court métrage de fiction Case départ en 2012, avec le soutien du ministère de la Culture. Le film évoque la difficulté du quotidien des diplômés de l’enseignement supérieur en Tunisie.
A noter que le Ministère des Affaires étrangères français et belge n’ont, pour l’instant, pas publié de consignes particulières aux voyageurs gays. Aidez nous à dénoncez les conséquences des lois homophobes en Tunisie.
Affichette apposée sur un magasin de Tunis, apparemment un café internet, expliquant en arabe: «Interdit d'entrer aux homosexuels et aux athées (capture d'écran de Twitter).© Capture d'écran de Twitter
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