Le Pérou avant les Incas - jusqu'au dimanche 1 avril 2018
Publié le 20 Février 2018
A quoi ressemblait le Pérou avant l'emblématique civilisation des Incas ? Les Mochica étant une société sans écriture, c'est essentiellement grâce à sa culture visuelle riche et abondante, pour ainsi dire unique dans les Andes anciennes, que nous pouvons explorer certains aspects de leur monde symbolique. Les principaux motifs dépeints sont des humains, des animaux et des êtres surnaturels ainsi que des activités de combat cérémoniel, de sacrifice humain, de chasse et de danse. Les différentes activités, y compris les rituels complexes, et les sujets sont élaborés dans un style clair, ce qui les rend facilement identifiables. Ils sont inscrits, modelés, gravés ou peints sur des supports aussi variés que les murs des édifices cérémoniels, les corps, les vêtements, les objets des individus de haut rang ou encore les offrandes d’objets en céramique. Ces représentations avaient pour principale fonction de promouvoir les valeurs et les intérêts de la classe dirigeante.
La culture moche (parfois appelée mochica) est une culture précolombienne qui s'est étendue tout au long de la côte nord péruvienne, à peu près entre l'an 100 et l'an 700 ap. J.-C. Elle était contemporaine de la culture Nazca qui occupait la côte sud péruvienne, se situant chronologiquement entre l'ère Chavín (horizon ancien) et l'ère Chimú. La brillante culture des mochicas est contemporaine des Maya de la Mésoamérique et précède de plus de huit siècles le célèbre empire des Incas.
La civilisation Mochica a développé une société hiérarchisée avec des dirigeants, des guerriers, des spécialistes du rituel, des artisans, des agriculteurs et des pêcheurs.
Il est probable qu’au moment de leur apogée, vers les ve et vie siècles ap. J.-C., les Mochica ne connaissaient pas d'autres groupes socialement aussi élaborés. Cette société a manifesté sa puissance et son opulence par l'ampleur de ses temples, la luxuriance de ses palais de briques en terre crue, ornés de fresques murales polychromes, et par la grandeur de ses villes peuplées de tisserands, de céramistes, de métallurgistes et d’autres artisans...
La société Moche était divisée en classes et hiérarchisée : un puissant seigneur était à la tête du royaume, le pouvoir se transmettant probablement par hérédité. Les classes les plus importantes étaient celles des guerriers, des prêtres et des administrateurs. Venaient ensuite les commerçants, artisans et bâtisseurs, puis les pêcheurs, paysans, etc. Le schéma urbain de la ville de Moche, par exemple, est typique de cette organisation, répartissant les habitats par quartier en fonction des classes et de l'importance des classes dépendait la distance à la huaca del Sol (les prêtres, guerriers et administrateurs étaient les plus proches de la huaca).
Durant toute l'existence de la ville de Moche, ses habitants n'ont cessé de construire les deux huacas : à peu près tous les cent ans, le plus haut étage de la huaca de la Luna était condamné, les couloirs comblés et on élargissait la base, construisait un nouvel étage au-dessus du précédent, élevant la rampe d'accès, de façon que seul ce nouvel étage soit encore accessible. À la disparition des Moches, la pyramide comptait 6 degrés et environ 600 ans d'existence.
Du ier au viiie siècle de notre ère, les Moché ou Mochica ont développé un État, c’est-à-dire une organisation sociale, politique et économique centralisée et hiérarchisée, sans pourtant avoir connu les principales innovations techniques et intellectuelles que l’on associe souvent à l’émergence des « civilisations » et des États : pas de roue, ni monnaie ni écriture, ni économie de marché…
On suppose que le régime de l'État moche était théocratique, le seigneur étant également prêtre. La cohésion de la société, largement dépendante de la force militaire, devait reposer sur une puissante caste de guerriers au service de la théocratie.
Le centre religieux était la huaca de la Luna, où les prêtres et le seigneur effectuaient toutes sortes de cérémonies. Le principal dieu se nommait Ai-apaec, Créateur mais aussi « décapiteur » (El Degollador en espagnol), que l'on trouve représenté sur de nombreuses céramiques et fresques de temples. Il prend souvent la forme d'une araignée, ou encore d'une créature ailée ou d'un monstre marin. Lorsque le corps est entièrement représenté, on le voit toujours tenant dans une main un couteau, et de l'autre une tête tenue par les cheveux. On pense qu'il s'agit d'allusions à des rituels de sacrifices humains pratiqués sur la huaca de la Luna. La réalité de ces sacrifices ne fait pas de doute, de nombreux ossements humains ayant été découverts au sommet de la huaca.
Cet impressionnant portrait d’un homme borgne fut trouvé dans une tombe du site de Huaca de la Luna. Cette ville de la côte nord désertique compta quelque trente mille âmes. L’archéologue Santiago Uceda Castillo, le commissaire de l’exposition, y dirige des fouilles depuis vingt-six ans. Pour lui, « le façonnage de la céramique des Moche atteint une perfection comparable à celui des statues grecques ».
/https%3A%2F%2Fwww.connaissancedesarts.com%2Fwp-content%2Fthumbnails%2Fuploads%2F2018%2F01%2Fdiaporama-9-tt-width-918-height-517-fill-1-crop-0-bgcolor-ffffff.jpg)
" Le Pérou avant les Incas " au musée du Quai Branly-Jacques Chirac | Connaissance des Arts
L'empire inca (XVe-XVIe siècle) fut le plus vaste de toute l'Amérique précolombienne et a éclipsé les autres civilisations du Pérou. Pourtant, d'autres cultures brillantes y sont nées bien a...
L’empire inca (XVe-XVIe siècle) fut le plus vaste de toute l’Amérique précolombienne et a éclipsé les autres civilisations du Pérou. Pourtant, d’autres cultures brillantes y sont nées bien avant lui. Une exposition au musée du Quai Branly-Jacques Chirac révèle leur importance.
/https%3A%2F%2Fleblogdelili.fr%2Fwp-content%2Fuploads%2F2018%2F01%2FLe-Perou-Avant-Les-Incas-Quai-Branly-2-1.jpg)
"Le Pérou avant les Incas" au musée du Quai Branly - Le blog de Lili
L'automne dernier, j'ai assisté à une visite privée de l' exposition " Le Pérou avant les Incas ", qui se tient au musée du quai Branly jusqu'au 1er avril 2018. J'ai eu envie de la découvrir ...
http://leblogdelili.fr/le-perou-avant-les-incas-musee-du-quai-branly/