Tarantella del Gargano
Publié le 14 Juillet 2018
La tarentelle occupe une place particulière dans notre répertoire. Il s'agit de la morsure de l'araignée, qui est guérie par la tarentelle jusqu'à ce que le poison ait disparu du corps.
La tarentelle permet une énorme liberté. Au fond, seule la basse est fixe, et tout ce qui l'entoure est improvisé, orné. Pas même la mélodie vocale est complètement notée.
With Wolfram Lattke (tenor), Hille Perl (guitar), Lee Santana (theorbe), Michael Metzler (percussion) as well as Daniel Knauft (additional guitar), Holger Krause (additional percussion), Frank Ozimek (beanbags) and Robert Pohlers (acrobatics).
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Cette belle chanson populaire est une tarentelle qui puise son origine à Foggia au sud de l'Italie Nous remarquons ce rythme très spécial, à la fois hypnotique quand il est lent, et endiablé q...
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Les tarentules ont toujours été popularisée avec l¹image du mal. Depuis les dernières années elles sont de plus en plus comprises malgré les nombreux mystères qui les entourent encore.
Les styles musicaux surgissent du plus profond de nos êtres, là où le legs ancestral de l'expression collective se mélange aux effluves de l'expérience individuelle et de sa perception environnementale externe résonnante sur les cordes sensibles de notre entité interne. En cette matière, la musique du sud de l'Italie constitue un échantillonnage culturel très riche. Connue depuis le XVIIème siècle, la tarentelle puise probablement ses racines profondes dans le culte des dieux antiques : certains chercheurs y voient une lointain lien avec les rituels d'exorcisme dionysiaques (Dyonisos et Appolon, dieux grecs du vin et de la musique).
La légende du tarentisme veut que quelqu'un qui avait prétendument été mordu par la tarentule (veuve noire) s'était mis à danser sur un rythme endiablé à l'effet du poison. La danse a été appliquée par la suite comme un remède supposé pour soigner les femmes névrosées («Carnevaletto delle donne»).
Particulièrement vivante, la mélodie de cette tarentelle est exécutée en rythme 6/8, accompagnée d'une danse entrainante et joyeuse, jouée au cours de cérémonies qui pouvaient durer des journées entières, afin de guérir ceux que l'on croyait être victimes de morsure d'une araignée (tarentule). Les qualités thérapeutiques qu'on leur prêtait à cette araignées étaient devenues des prétextes pour perpétuer des danses d'origines païennes dans un contexte de révolte d'une Italie catholique conservatrice et rigoriste au cours du XIIème Siècle. En outre, ce style musical apparaissait comme un outil de diagnostic de maladies efficace. En effet, ceux qui éprouvent une peine, une mélancolie, la musique les fait revivre, en régénérant leur esprit. A ce propos, grâce à ces manifestations de danses, les gens ressentaient beaucoup moins les peines et les soucis de la vie. On évoque souvent dans cette contrée de l'Italie, des musiciens, souvent aveugles ou malvoyants qui détiennent un pouvoir surnaturel, qui connaissant non seulement les différentes tarentelles, mais aussi les tarentules (araignées) respectives auxquelles celles-ci sont attribuées : mutine, enfantine, érotique,...Lorsque le patient entend la mélodie de son araignée, tout se passe comme si elle reconnaissait celle qui l'habite à son insu puisqu'elle bondit alors sur ses pieds et danse, parfois trois jours et trois nuits consécutivement, sans relâche, jusqu'à la guérison. (source la cure par la danse de possession). La danse de l'argia en Sardaigne a été cité dans "I rituali dell'argia" de C.Gallina et celui sur le tarentisme "La Terre du remord" de Ernesto De Martino dont l''aspect le plus innovant de sa recherche fut l'approche multidisciplinaire qui le porta à constituer une équipe. Dans « Terre du remords » ses recherches sont menées dans la région de Salente, accompagné d'un médecin, d'un psychiatre, d'une psychologue, d'un historien des religions, un anthropologue des cultures, d'un ethnomusicologue (Diego Carpitella) et, enfin, d'un documentaliste de cinéma. Pour l'étude du tarentisme furent utilisés aussi des films tournés entre Copertino, Nardò et Galatina. Selon lui, « la période de formation du tarentisme apulien se situe approximativement entre le ixe siècle et le xive siècle, c'est-à-dire entre l'apogée de l'expansion musulmane en Méditerranée et le retour offensif de l'Occident », même si ce n'est qu'avec Giogio Gaglivi qu'on en trouve la première trace écrite, très rapidement suivie par une recension dans le traité de danse de Louis de Cahusac (librettiste pour Jean-Philippe Rameau et l'un des rédacteurs de l'Encyclopédie de Diderot). Son rapport à la transe semble indiquer un lieu avec les danses des Bacchanales, cortèges en l'honneur de Dionysos qui célébraient sa renaissance au printemps.