Madrid change les noms de rues liées à Franco, Leopold II de Belgique a été tout aussi néfaste.

Publié le 18 Octobre 2019

Propriétaire d’une colonie privée, l’État indépendant du Congo, Léopold II était un homme avide de pouvoir. Les Congolais ne représentaient pour lui que des esclaves voués à accroître son enrichissement personnel. Reconnaître ses torts et s’excuser à travers des gestes politiques et un devoir de mémoire n’affaiblit pas un État, une civilisation. Il contribue plutôt à renforcer la force des principes et des valeurs transmis aux générations futures pour un monde meilleur. La Belgique est largement perçue comme ‘‘négationniste’’ ou complice des crimes coloniaux.

En 1903, un éditeur parisien publie Les Carnets du Roi, une satire anonyme venue de Belgique qui provoque immédiatement un gigantesque scandale outre-Quiévrain. Car, derrière le portrait d’unmonarque arrogant et cynique, les lecteurs belges croient reconnaître leur roi, Léopold II. Rapidement interdit en Belgique, le livre connaît cependant un vif succès et se vend à prix d’or sous le manteau. Au-delà du pamphlet acéré contre les élites de son pays, le poète et critique littéraire Paul Gérardy propose une lecture subversive d’une société industrielle et coloniale qui pouvait tout aussi bien s’appliquer à la France, à l’Angleterre comme au royaume de Belgique. Aujourd’hui encore, Léopold II reste un personnage controversé de l’histoire belge. Pour preuve, les nombreuses demandes de « décolonisation » de l’espace public des traces de son règne ou à l’inverse celles visant à le réhabiliter… « Un pamphlet tel celui de Paul Gérardy, pourtant publié il y a plus de cent ans, n’a donc rien perdu de son acuité et de sa force d’impact, ni de son actualité, car il questionne le lecteur sur l’exercice du pouvoir, le cynisme de l’exploitation des richesses, ainsi que le rôle des artistes et des intellectuels dans un monde globalisé. En prenant Léopold II pour cible, il renvoie également le lecteur au rapport complexe, conflictuel et douloureux que nos sociétés postcoloniales entretiennent avec leur passé. » conclut Anne Cornet dans sa préface. Avec un sens de la mise en scène médiatique digne d’un « buzz » moderne, le poète belge Paul Gerardy signe une charge caustique contre les puissants qui n’a pas pris une ride…

En 1903, un éditeur parisien publie Les Carnets du Roi, une satire anonyme venue de Belgique qui provoque immédiatement un gigantesque scandale outre-Quiévrain. Car, derrière le portrait d’unmonarque arrogant et cynique, les lecteurs belges croient reconnaître leur roi, Léopold II. Rapidement interdit en Belgique, le livre connaît cependant un vif succès et se vend à prix d’or sous le manteau. Au-delà du pamphlet acéré contre les élites de son pays, le poète et critique littéraire Paul Gérardy propose une lecture subversive d’une société industrielle et coloniale qui pouvait tout aussi bien s’appliquer à la France, à l’Angleterre comme au royaume de Belgique. Aujourd’hui encore, Léopold II reste un personnage controversé de l’histoire belge. Pour preuve, les nombreuses demandes de « décolonisation » de l’espace public des traces de son règne ou à l’inverse celles visant à le réhabiliter… « Un pamphlet tel celui de Paul Gérardy, pourtant publié il y a plus de cent ans, n’a donc rien perdu de son acuité et de sa force d’impact, ni de son actualité, car il questionne le lecteur sur l’exercice du pouvoir, le cynisme de l’exploitation des richesses, ainsi que le rôle des artistes et des intellectuels dans un monde globalisé. En prenant Léopold II pour cible, il renvoie également le lecteur au rapport complexe, conflictuel et douloureux que nos sociétés postcoloniales entretiennent avec leur passé. » conclut Anne Cornet dans sa préface. Avec un sens de la mise en scène médiatique digne d’un « buzz » moderne, le poète belge Paul Gerardy signe une charge caustique contre les puissants qui n’a pas pris une ride…

Une civilisation qui ruse avec ses principes, est une civilisation moribonde.

Aimé Césaire, Discours sur le Colonialisme (1950), 2e édition Présence africaine, Paris,‎ 1955

Bien que les atrocités du règne de Léopold II soient connues et non contestées, ce chapitre reste souvent clos. Le nom de Léopold II est toujours présent dans les voies bruxelloises. Certains historiens néo-négationnistes utilisent un ensemble de procédés pour faire barrage à toute reconnaissance du caractère fondamentalement criminel de la colonisation belge.

Rédigé par Last Night in Orient - LNO ©

Publié dans #Belgique, #Congo, #Colonialisme, #Histoire, #Congo belge

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