đ Les frites belges des nĂ©olibĂ©raux nuisent aux agriculteurs...du PĂ©rou đ”đȘ, qui est le berceau de la pomme de terre.
Publié le 25 Octobre 2020
Qui plus est, des tonnes de carburants sont nĂ©cessaires pour le transport de ces frites qui pourraient ĂȘtre produites au PĂ©rou directement ! Favoriser la consommation locale et sortir les produits de l'agriculture de l'accord de libre-Ă©change: voici ce que rĂ©clament certaines organisations non-gouvernementales.
Pommes de terre: le véritable or des Incas.
En 2012, l’Union européenne a conclu un accord de libre-échange avec le Pérou, et la Colombie. L’Équateur a rejoint l’accord par la suite.
Un récent rapport montre que cette libéralisation des échanges commerciaux avec le Pérou, a des conséquences socio-économiques désastreuses pour 95% de paysannes et paysans péruviens qui voient arriver sur leurs marchés des produits alimentaires vendus à des prix avec lesquels ils ne peuvent pas rivaliser.
Sur la période 2014-2018, l’Union européenne a exporté au Pérou, plus de 26 000 tonnes de pommes de terre frites surgelées en provenance notamment de la Belgique et des Pays-Bas, soit une quantité trois fois plus grande qu’avant l’entrée en vigueur de cet accord.
Nos pommes de terre européennes, coupées en frites, surgelées et emballées dans des sachets en plastique parcourent la moitié de la planète pour arriver dans les supermarchés péruviens où elles sont vendues moins chères que les produits locaux. Une aberration d’autant plus grande quand on sait que le Pérou est le pays d’origine de la pomme de terre qui offre la plus grande diversité de patates au monde! Une infinie variété de pommes de terre andines, cultivées depuis des millénaires par des paysans soucieux d’en préserver toutes les diversités, est aujourd’hui menacée par l’arrivée de frites surgelées et standardisées, en provenance de l’U.E.
Ces frites européennes exportées à un moindre coût empêchent les producteurs péruviens de patates de vendre leurs propres produits sur place à un prix juste car la concurrence des pommes de terre européenne est trop forte. Résultat : les paysans péruviens ne parviennent plus à vivre de leur activité agricole.
Depuis l’entrée en vigueur de l’accord de libre-échange, les importations de pommes de terre transformées en provenance de l’U.E ont augmenté de plus 40% et sur la même période, le prix au kilo de la patate a baissé de 20%.
En favorisant les exportations européennes vers le Pérou, cet accord met en concurrence l’agriculture européenne, performante, industrialisée et subsidiée par la politique agricole commune (PAC) et l’agriculture péruvienne, principalement paysanne et où une grande majorité ne reçoit aucun soutien du gouvernement.
La situation pour les paysans au Pérou est précaire car ceux-ci ne bénéficient d’aucun soutien de la part du gouvernement, contrairement à l’agro-industrie qui est fortement soutenue. L’accord de libre-échange vient ainsi renforcer cette disparité et la pauvreté dans laquelle vivent déjà de nombreux paysans péruviens.
AVEC LES PAYSANS DU PĂROU CONTRE LE LIBRE-ĂCHANGE | SOS Faim
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