Amina Srarfi

Publié le 27 Décembre 2007

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El azifet "Les musiciennes"

 

Amina Srarfi (أمينة صرارفي), née en 1958 à Tunis, est le leader d'un ensemble féminin

Elle fait partie de ces femmes qui luttent pour conquérir leur espace et explorer de nouveaux chemins avec force, avec patience et passion. Grâce à son amour pour la musique que lui a transmis son père, illustre compositeur et violoniste. Elle créa avec succès la première troupe de musique et de chant attachée au Patrimoine tunisien, entièrement féminin, El Azifet.

Biographie et évolution musicale

On dit qu'elle est tombée dans la musique quand elle était petite en écoutant son père Kaddour Srarfi, virtuose au violon, chef d'orchestre et compositeur de musique classique arabe. A sa mort suite aux conséquences des conséquence du diabète, le maestro laissait derrière lui pas moins de 250 oeuvres musicales.

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Son pèr Kaddour Srarfi

Chanteuse à ses débuts, elle est diplômée de musique arabe en 1979, titulaire par la suite du premier prix de violon et d'un DEUG en musicologie. Elle a également suivi des stages de direction d'orchestre à Paris. Srarfi fait ses débuts professionnels dans l'enseignement pendant 10 ans. Puis, en 1988, elle se décide à créer et à diriger la première école privée de musique à qui elle donne le nom de son père : Conservatoire Kaddour Srarfi de musique et de danse.

Membre depuis 1982 de l'Orchestre symphonique de Tunis, elle dirige en parallèle la chorale d'enfants de l'Établissement de la radiodiffusion-télévision tunisienne et s'illustre dans la production d'émissions radiophoniques (RTCI) et télévisées. En 1984, lors du Festival de la médina, elle est élue meilleure chanteuse pour la sauvegarde du patrimoine. Un an plus tard, elle clot (en tant que chanteuse) le Festival international de Carthage sous la baguette d'Abdelhamid Ben Algia et chante à l'Olympia de Paris.

En 1992, elle défie l'hégémonie masculine de La Rachidia et de la radio nationale en créant le premier orchestre féminin de musique savante « El'Azifet » qu'elle dirige elle-même, ce qui représente une première dans le paysage musical arabe. Elle travaille avec son mari, Fayçal Karoui, conseiller artistique de la troupe et compositeur polyvalent qui, par son écriture et sa nouvelle vision de la musique, l'aide à réactualiser le répertoire classique arabe et à créer un répertoire propre à son orchestre. Elle est décorée en 1993 du titre d'officier puis, en 2001, du titre de commandeur du Mérite culturel. Lors de la  Journée nationale de la femme, le 13 août 2001, elle est décorée officier au titre de la République.

En 1997, elle est élue présidente de la commission « musique » au Conseil international des femmes. La même année, elle organise à Tunis et en collaboration avec l'Union nationale de la femme tunisienne un méga-spectacle intitulé « Musique au féminin en Méditerranée », qui réunit 14 orchestres venus du bassin méditerranéen et dont la plupart se sont constitués pour l'occasion. 

En octobre 2004, son nom figure dans le manuel scolaire de langue française des écoles américaines sous l'intitulé « Portrait de la femme moderne active dans la société tunisienne ».

Elle mène son orchestre sur les scènes les plus prestigieuses du monde et remporte un succès fou : Paris (Institut du Monde Arabe), Madrid, Rome (Auditorium), Londres (Académie royale de musique), Le Caire (Opéra), Washington (musée des femmes), New York (siège de l'ONU), Stockholm (salle du Prix Nobel), Hanovre (Expo 2000), Vienne), Alger, Istanbul, Pékin et Dalian (République populaire de Chine), la Tunisie (Festival international de Carthage et d'Hammamet), le Danemark, la Jordanie (Festival de Jerash), la Palestine, le Qatar, Oman, le Japon et la Corée du Sud (Théâtre national de Séoul).


Notes

  1. D'après le musicologue et musicien Jasser Haj Youssef, la notion de "femme leader" en musique arabe existe depuis très longtemps dans les musiques traditionnelles soufies ou profanes où il existe plusieurs groupes traditionnels de femmes. Il ajoute que le terme "Chef d'orchestre" est approprié à la la musique savante et à la musique occidentale.


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Rédigé par Mario Scolas

Publié dans #Musiques tunisiennes

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M
<br /> Que savons-nous de la valse ? A vrai dire, et comme pour toute musique ancrée dans l’usage commun, très peu de choses, juste ce que nous en écoutons et en ressentons : un rythme simple, à trois<br /> temps, et une danse à tempo variable, qui va du «pas enfantin», à l’ondoyance, au «tournoiement». Nous gardons aussi en mémoire des valses chantées et des valses «jouées» devenues arias et mélodies<br /> universelles. Le beau danube bleu de Strauss par exemple, mondialement apprécié, partagé et, pour ceux qui ont frayé avec la culture française, la célèbre Valse à mille temps de Brel, ou encore les<br /> piquantes javas d’Annie Cordy, et leurs superbes envolées d’accordéon.<br /> A l’évidence, tout cela ne va pas loin. Non seulement dans la connaissance d’un genre musical, attribué historiquement à la musique européenne, mais encore pour ce qui en est dans notre musique<br /> même.<br /> Car on est en droit d’être curieux de la place de la valse dans la chanson arabe. Amina Srarfi, fondatrice et directrice artistique d’«El Azifet», s’est posée la question.<br /> Et elle y a répondu en deux temps. D’abord en concoctant un spectacle intitulé «Valses orientales», présenté lors du Ramadan 2010, au festival de la Médina. Ensuite, à travers un recueil de<br /> parution récente, ayant pour titre «Les belles valses de la musique arabe».<br /> <br /> Pour profanes et initiés<br /> <br /> L’ouvrage, agréablement conçu, de fort belle allure, comble, pour beaucoup, nos lacunes en la matière. Il propose un choix de valses typiques du répertoire arabe, anciennes et actuelles, textes et<br /> partitions. Amina Srarfi dit que ces dernières, surtout, ne sont pas toujours disponibles, et qu’ayant eu l’idée de ce livre, elle a décidé de se charger elle-même de l’écriture du solfège. Et ce<br /> n’est pas peu, car parmi les chansons choisies, il y a des compositions complexes dont, en particulier, celles de Kassabji, Zakaria Ahmed, Soumbati, Mahmoud Chérif, Mohamed Abdelwahab. Oui!<br /> derrière leur apparence «facile», nos «Danubes» à nous contiennent des phrasés et des développements ardus. Wi daret el ayem, pour ne citer qu’elle, a-t-on idée de ce qu’elle exige d’une partition<br /> ?<br /> Mais Amina Srarfi ne s’en tient pas à ce seul choix de chansons. Elle y ajoute une classification et des explications. En fait, ce dont le lecteur a le plus besoin.<br /> On apprend ainsi qu’il y a la valse classique (qui peut correspondre à nos rythmes khitm et darêj), la valse viennoise (esprit du fameux Beau Danube bleu) et (petite surprise), La valse andalouse<br /> («vocale et tendant vers le flamenco»).<br /> Dans le recueil, l’ordre des chansons répond, du reste, à ces trois catégories. Autre avantage pour le profane, mais peut-être aussi pour les commentateurs et les critiques. Pourquoi non ?<br /> Au total un très bon travail de la part de Amina Srarfi, utile, agréable à lire et très pratique, que l’on parcourt avec émotion, car dédié à feu Kaddour Srarfi (le père et maître) et à celui dont<br /> la perte demeure un ébranlement pour nous tous, Faycel Karoui (le mari et compagnon d’art). Que Dieu les benisse.<br /> <br /> Raouaâ Al valse fil mouciqa al arabia, Amina Srarfi, vient de paraitre en librairie<br /> <br /> <br />
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L
<br /> bonjour comment vas tu??? merci pour le partage j'aime beaucoup<br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Merci Ilyssa, je vais un peu mieux grâce aux paroles aux parole de Dame Nature ! Je crois fermement aux vertus de la<br /> thérapie musicale ! Quoi qu'en disent certains ! Amina est une artiste que j'adore et très respectée avec son groupe féminin !<br /> <br /> <br /> <br />
A
slt cool le blog et special salut a tous les internotes que jencourrage à donner de l'importence a l'art et music
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M
toujours aussi bien fait le blog mon ami continue comme sa c'est super et tjrs pour moi de belle decouverte
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