Abderezzak Fakhardji

Publié le 23 Février 2008

Abderezzak Fakhardji (Alger, 6 juin 1911 - 1984) est un musicien et professeur de musique arabo-andalouse algérienne de haute facture musicale. Il  est considéré comme un monument et dépositaire de cette musique.


Biographie et évolution musicale

Abderezzak Fakhardji est issu d'une famille comptant plusieurs fervents mélomanes et s’initie très jeune, au contact de ses deux frères aînés, Hamidou et Mohamed (décédés respectivement en 1925 et 1956) à la musique classique andalouse. Il joue d'abord de la percussion et de la mandoline et ensuite pratique le violon-alto. Il adhère en 1929, à l'association El Andaloussia, nouvellement créée où enseignait son frère Mohamed et rencontre Makhlouf Bouchara, un disciple du Maître Mohamed Sfindja, (décédé en 1908) auprès il recueille quelques morceaux relativement rares.

Lorsque l'association El Djazairia (connue depuis le 15 octobre 1951 sous l’appellation d’El Djazairia – El Mossilia à la suite de la fusion, intervenue pour une simple question de local, des deux associations). Il ira, avec son frère Mohamed, rejoindre cette dernière. C’est là qu’il enrichira son répertoire auprès de Mohamed Ben Teffahi, fidèle disciple de Mohamed Sfindja qui se produisait également dans ces cafés où l'on chantait pendant l'époque coloniale à profusion la nouba (les théâtres étaient sous contrôle colonial et interdisaient à cette époque toute expression algérienne, et auquel il succèdera, plus tard, pour former, à son tour, toute une pléiade d’élèves.

Faisant sienne la méthode de son maître, Abderezzak fréquente les association El Djazairia, El Mossilia que le Conservatoire d’Alger (où il occupe successivement de 1935 à 1952 et de 1952 à 1982), les fonctions de professeur (en classe supérieure) et dispense à des générations d’élèves le Patrimoine musical qu'il a acquis. Fidèles à la tradition de leur maître, certains élèves continueront eux même l’enseignement de la musique aux sein des associations et au Conservatoire en  assurant, ainsi la continuité du maître dans la transmission du répertoire andalou.

Il convient de signaler,  que Abderrezak Fakhardji a été appelé, en 1945, à conduire, sous la direction de son frère Mohamed, l’orchestre de musique classique andalouse de Radio-Alger (composé d’une trentaine de musiciens) pour accompagner les chanteurs les plus réputés de l'époque.

Lors des festivals nationaux de musique classique organisés en 1966, 1968 et 1972 par le Ministère de l’Information chargé de la Culture, il a assuré, avec la maestria  la direction de l’Orchestre d’Alger, mettant en relief la richesse et la qualité du patrimoine musical, face à une représentation étrangère aguerrie du Maroc, de Tunisie, de Libye, d'Égypte, de Syrie, d’Iran, de Turquie, d’Espagne et la participation du Liban avec Fayrouz.

Ce fût donc l’occasion pour Abderrezak Fakhardji de démontrer que l’Algérie recelait un art musical très riche, raffiné qui provient d’une civilisation qui eut ses heures de gloire.

A sa mort, le Chaâbi est officialisé comme un genre à part entière et l'orchestre en est confié au brillant Mohamed El Anka. Une formation moderne est  confiée à Mustapha Skandrani à Oran.

El Fakhardjia est une prestigieuse association qui porte le nom de celui qui l'a fondée où de nombreux artistes sont passé comme élève (Beihdja Rahal...).

 

 

Liens internes
  • Sid Ahmed Serri qui fut son élève éprouve une admiration sans limite pour son maître qui lui a tant apporté. Il déclare au journal El Watan, qu'il se désole de constater que son maître n’a pas eu les honneurs qu’il méritait alors qu’il a fait, pendant un demi-siècle, un travail remarquable dans l’enseignement et la transmission de son art dans la conduite de l’orchestre de la radio entre 1946 à 1961.

Liens internet

 

Rédigé par Mario Scolas

Publié dans #Musique arabo-andalouse

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