Cheikh el Hasnaoui

Publié le 27 Février 2008

Mohamed Khelouat (Ccix Lḥasnawi) mieux connu sous son nom de scène Cheikh el Hasnaoui (le "chantre de l'amour") est un musicien, chanteur et compositeur de chaâbi algérien. Son nom d'emprunt se réfère à sa région natale, où il naît en 1910 au village de Tadart Tamuqrant située au sud de la ville de Tizi Ouzou (Haute Kabylie). Il meurt en 2002 à l'Ile de la Réunion. Il figure comme l'une des figures emblématiques de la chanson algérienne. Il demeure l'un des artistes kabyles dont l'œuvre se vend le mieux en Algérie et au sein de la communauté kabyle de France. Même les jeunes qui n’ont pas connu l’artiste en activité l’estiment et apprécient ses chansons.

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Biographie et évolution musicale

Orphelin de mère à deux ans, Mohamed il est élevé par sa sa famille. A 14 ans, il fréquente le timaâmrin, des écoles coraniques et décide de quitter le village.

Cheikh El Hasnaoui est considéré comme une figure de proue de son genre musical et un symbole aussi de l’Algérie réconciliée avec ses identités. En effet le chanteur alterne dans ses composition l’arabe dialectal et le tamazight. Cheikh El Hasnaoui souvent associé à un titre majeur intitulé "La Maison Blanche" dans lequel il introduit des touches de musique occidentale. Il s’illustre dès les années 1930 en créant un style reconnaissable à sa cascade de voix grave, aux sonorités lancinante du banjo et à ses textes qui évoquent la douleur sentimentale. Douleur pour laquelle, il s’exile en France en 1937, mais surtout pour pouvoir enregistrer et produire des microsillons. Le thème de l'exil deviendra par ailleurs le leïmotiv d'une grande partie de son œuvre.

C'est dans le Paris des années 30, lorsque s’implantent les rythmes clavés afro-cubains et se laisse séduire par ces musiques d’Amérique latine et en utilise certains rythmes dans ses propres compositions.
Après l’indépendance de son pays, il se produit dans les milieux de l’émigration aux côtés de jeunes vedettes de l’époque, dont Akli Yahyatene. Comme bon nombre d’autres artistes, il célèbre cette indépendance inespérée en composant une chanson. Invité par Salah Sadaoui à se produire au gala organisé par l’Académie berbère en 1969, le cheikh répondit que son âge l’invitait à céder la place aux jeunes artistes.

En 1970, à l'âge de 60 ans, il décide brusquement d’interrompre sa carrière, jugeant sans doute impossible de continuer à se produire dans les cafés où les ouvriers qui assistaient aux concerts s’adonnaient de plus en plus aux boissons alcoolisées.

De Matoub Lounès à Lounis Aït Menguellet ou plus tard Takfarinas et bien d'autres, s'inspirent ou évoquent l'œuvre musicale de Cheikh El Hasnaoui, pour sa musique ou sa thématique récurrente de l'exil comme source d'inspiration.
Il appréciait particulièrement les chanteurs Hadj El Anka, El Hadj Mrizek, Kaddour Cherchali qui l'a toujours accompagné au banjo, Mohamed Temmam le célèbre miniaturiste et violoniste. Il entretenait des relations amicales avec Houcine Slaoui et Slimane Azem.
Il meurt en 2002, à l'âge de 84 ans à l'Ile de la Réunion, sans laisser de descendance. Il est enterrré à Saint Pierre.

Sa discographie comporte 29 chansons en kabyle, et 17  en arabe.

Pochette-album-Cheikh-Amokrane-de-Cheikh-El-Hasnaoui

Discographie de Cheikh El Hasnaoui

En kabyle :

01 - A tiḥdayin (Oh Filles)

02 - A tin ḥemmleγ (Oh toi que j'aime)

03 - A yemma, yemma (Oh mère, Oh mère) 

04 - Abeḥri ttsellim fell-as (Oh brise, passe-lui le bonjour)

05 - Acut wagi ? (Que se passe-t-il ?)

06 - Ad ṛuḥeγ (Je partirai)

07 - Anda ara ttafeγ ? (Où pourrai-je la trouver ?)

08 - Aqleγ nesbek (Nous voilà bloqués)

09 - At wakal aberkan (Habitants d'Akal Averkan) 

10 - Ayen ? Ayen ? (Pourquoi ? Pourquoi ?)

11 - Bu laεyun tiberkanin (Homme aux yeux noirs)

12 - Bu Tabani (Homme au turban)

13 - Ccix ameqṛan (Grand Maître)

14 - Faḍma (Fatma)

15 - Inet-as ma ad yas ? (Dites-lui s'il vient ?)

16 - Lkas di lkas (Verre après verre)

17 - Lγeṛba tewεeṛ (L'exil est pénible)

18 - M ddḥuḥ (La femme aux bracelets)

19 - Ma tebγiḍ anṛuḥ (Si tu veux qu'on parte)

20 - Ma tebγiḍ, nek bγiγ (Si tu brûle d’envie, moi autant)

21 - Maison blanche (Maison blanche) 

22 - Ijaḥ ṛṛay-is) (Tout le monde est de retour) 

23 - Mṛeḥba s leḥbab (Bienvenue aux amis)

24 - Ṛebbi lmaεbud (Seigneur vénéré)

25 - Ṛuḥ ay aḥnin-iw (Va mon chéri, va)

26 - Ṛwaḥ, ṛwaḥ (Viens, Viens)

27 - Sani ? Sani ? (Partout, partout…)

28 - Sidi Ṛebbi d areẓẓaq (Le Seigneur est bienfaisant) 

29 - Tiqbayliyin (Les femmes kabyles) 

30 - Tṛuḥeḍ teǧǧiḍ-iyi (Tu es parti sans moi)

En arabe

01 - Ya maḥla llil

02 - Ana mamḥun

03 - Ya maḥla-k

04 - Ma ǧit-ini-c

05 - Ḥabib qalb-i

06 - Σib εli-kum

07 - Cufu, cufu

08 - Bnat ṣṣoḥba

09 - Ṛaḥ ḥabibi ṛaḥ

10 - Naṣhaṛ llil

11 - Ṛed bal-k

12 - Ṭγeṛṛebt

13 - Laḥbab

14 - Hola hop

15 - Ya zahiya

16 - Lḥebb

17 - A ǧini

18 - Ttbeddel zzman

19 - Lli yeεceq

20 - Ya nuǧum llil

21 - Σceqt-k εecqa

Voir aussi

  • Musique algérienne
  • Musique kabyle

Rédigé par Mario Scolas

Publié dans #Musique algérienne d’expression kabyle

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