Abir Nasraoui

Publié le 1 Mars 2008

Abir Nasraoui (née le 26 avril 1976 à Kasserine - Tunisie) est une chanteuse et musicologue tunisienne vivant et travaillant à Paris. La maestria est également réputée pour son éclatante beauté, de sa distinction toute naturelle et de sa domination incontestée de l’art du chant, la scène.

Biographie et évolution musicale

Elle obtient un baccalauréat littéraire en 1996 et une maîtrise en musicologie en 2001. Elle arrive en France en 2001 pour poursuivre ses études en 3ème cycle et obtient en 2003 un Diplôme des Etudes Approfondies à l’université de la Sorbonne en musicologie (Musique du monde), puis en 2005 une licence en sociologie à l’université de Paris 8.

Dès 1994 Elle choisit de s’orienter vers la chanson et prend part aux évènements artistiques du Monde arabe.

Elle participe à plusieurs reprises aux festivals de Carthage, au festival de la musique du Caire en compagnie de l’artiste irakien Nacir Chamma, enfin à celui de la Médina de Tunis.

En 1999, elle collabore au spectacle musical « El Hadhra » présenté par Sami Agrebi au Festival international de Carthage, considéré comme l'un des festivals arabes, africains et mondiaux les plus prestigieux qui se déroule dans l'amphithéâtre de la ville restauré au début du XXe siècle capable d'accueillir 7500 spectateurs.

Depuis 2003, elle participe régulièrement aux activités culturelles et artistiques organisées à l’Institut du Monde Arabe à Paris.

Abir écrit les paroles de quelques unes de ses chansons. Elle s’intéresse à la littérature et publie un recueil de nouvelles. Elle a intègré RMC-MO en novembre 2005 en tant qu’animatrice.

Elle présente Ahl El Maghna, une émission qui trace l'histoire des grandes figures musicales du début du XXème siècle jusqu'aux années 70 et qui met l'accent sur les plus importants courants et figures qui ont fait « la renaissance » musicale arabe. « Ahl El Maghna » tous les jours à 13h30 rediffusée à 20h30.

Elle fait quelques apparitions remarquées comme chanteuse dans les tournées d'Elie Achkar, virtuose du Qānun français, et Jasser Haj Youssef égalment fin connaisseur de la musique arabe et de musique sacrée.

Avec sa voix précieuse à la dimension poétique et spirituelle, sa maîtrise des différents répertoires de la chanson arabes tels ceux d’Oum Kalsoum, Asmahane et Mohammed Abdelwahab, Abir partage avec nous sa passion et sa créativité en rendant hommage au grand maître de la chanson arabe et tunisienne Hédi Jouini.

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Voir aussi

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Discographie

Abir Nasraoui : Farkh El Hamem [ Trad. tunisien ] - album : Heyma (Institut Du Monde Arabe 321.089  à paraître le 17 février 2011) - Abir Nasraoui : chant ; Ahmed Jebali : luth, programmation, percussions & choeurs ; Birgit Yew : violoncelle ; Hsin Ben Miloud : flûte ; Imed Labidi, Mohamed Abdel Kader Haj Kacem & Philippe Foch : percussions ; Iyadh Labbene : violon ; Olivier Cahours : guitare ; Skander Guetari : programmation ; Thierry Colson : contrebasse.

Liens internet

Rédigé par Mario Scolas

Publié dans #Musiques tunisiennes

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<br /> Heyma ou les errances arabes<br /> <br /> De retour du Caire, Abir Nasraoui est allée chanter à un gala de solidarité avec le peuple tunisien. Son dernier album Heyma est avant-gardiste. L’artiste, originaire de Kasserine d’où est partie<br /> la révolution tunisienne, a su allier tradition et modernité.<br /> <br /> <br /> - On a du mal à définir votre musique, tant les influences sont universelles. Pourtant, vous venez du tarab, de la grande musique arabe. Comment avez-vous conçu votre album?<br /> <br /> <br /> Il ne faut peut-être pas essayer de classer ma musique, mais plutôt l’écouter avec son cœur.<br /> Vous n’êtes pas le seul à me dire que mon disque est inclassable, et c’est peut-être ça qui retarde sa sortie, faute de trouver un producteur qui accepte sa singularité. Ce disque est né dans une<br /> perspective de faire une musique qui ressemble à mon identité actuelle : artiste tunisienne enracinée dans ma culture d’origine, mais vivant en Occident avec tout ce que peut apporter l’Occident à<br /> un artiste, notamment les rencontres qui sont souvent orchestrées par le rythme des grandes capitales telles que Paris. Tout CELa a contribué à me sortir de ma bulle de musique arabe pour ouvrir<br /> mon cœur et mes bras afin d’accueillir de nouvelles cultures musicales qui viennent enrichir mon expérience.<br /> <br /> <br /> - Votre album Heyma marque une rupture…<br /> <br /> <br /> Ce disque est une révolution parce qu’il représente la coupure avec la tradition sans lui tourner le dos, une étape importante et obligatoire pour maîtriser l’art du chant.<br /> Le compositeur, Skander Guetari, m’a été d’une grande aide dans cette démarche.<br /> <br /> <br /> - Autre originalité, l’auteur de vos textes est une femme, Leïla El Mekki. Pourquoi ce choix ?<br /> <br /> <br /> L’idée de sortir du classique arabe et faire une musique de mon époque germait dans ma tête depuis quelques années, mais je n’avais pas encore rencontré le texte qui m’aurait donné envie de le<br /> chanter jusqu’à ce que je rencontre Leïla El Mekki, par hasard, grâce à un ami. Ce que je chante de Leïla, je l’ai trouvé dans ses deux recueils de poésie qu’elle m’a offerts, et ce qui m’a<br /> touchée, c’est cette femme qu’elle incarne, femme passionnée, sage, fière dans sa douleur et forte dans sa soumission... tout ça dans un dialecte qui a bercé mon enfance, celui de la région de<br /> Kasserine. En lisant Leïla, j’étais ravie de savoir qu’elle était de ma région natale avec laquelle je voulais renouer, puisque je l’ai quittée avec ma famille à l’âge de 14 ans.<br /> Ce besoin de retrouver mes racines et de retourner aux sources était né en exil où on sent un vrai besoin de s’attacher à une culture qui nous permet de nous identifier à elle.<br /> <br /> <br /> - Vous venez de participer à un concert de soutien au peuple tunisien. Que vous inspire la révolution tunisienne, voire le printemps arabe ?<br /> <br /> <br /> La révolution tunisienne met fin à un cauchemar que tout Tunisien libre a vécu pendant plusieurs années. C’est aussi le printemps qu’on a tous attendu sans vraiment avoir la certitude qu’il nous<br /> montrera ses couleurs. Ce printemps tunisien et arabe me ravit parce que la dignité et la volonté des peuples ont enfin parlé, maintenant il faut mener la barque à bon port et je reste confiante<br /> parce que le peuple tunisien est un peuple civilisé et cultivé et a donné l’exemple plus d’une fois.<br /> <br /> <br /> - Plusieurs artistes ont décidé de consacrer des morceaux à ce printemps. Est-ce votre cas aussi et comment l’imaginez-<br /> vous ?<br /> <br /> <br /> Comme tout artiste, je voulais m’exprimer à propos de ce qui se passait et se passe dans mon pays, mais les événements se succédaient à une grande vitesse et je ne trouvais pas l’énergie ni les<br /> mots qui pouvaient être le miroir de mes sentiments les plus profonds, j’ai donc laissé tomber et c’est à ce moment-là qu’un soir, vers 3h du matin, j’ai sauté de mon lit pour chercher un stylo et<br /> une feuille afin d’écrire un refrain qui m’est venu en tête et je me suis rendu compte une heure plus tard que j’avais écrit la chanson que j’attendais depuis quelques jours, je l’ai appelée<br /> Horriya et je l’ai chantée pour la première fois en public au Caire le 29 avril. Elle a été mise en musique par Ahmed Jebali.<br /> <br /> <br /> Rémi Yacine<br /> <br /> <br />
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