Cheikh Sidi Bemol

Publié le 10 Mai 2008

 

Cheikh Sidi Bemol  est un groupe de "Gourbi-Rock" dont le leader est le chanteur et guitariste Hocine Boukella. Entraînantes, émouvantes, pleines d'un humour convivial et corrosif les chansons de Cheikh Sidi Bemol tracent un nouveau visage dans le paysage musical algérien. Bien qu’enracinée dans le terreau de la musique traditionnelle algérienne, cette formation se révèle d'une étonnante fraîcheur grâce à ses ouvertures sur le blues, le rock, la salsa, ou la musique celtique, et grâce à la présence du bassiste Hichem Takaoute et guitariste Khliff Miziallaoua et batteur Hervé Le Bouché. Il fonde le collectif « L’Usine » et participe à la création des groupes celto berbère « Thalweg » et groove berbère « Zalamite ». Entraînantes, émouvantes, pleines d'un humour convivial et corrosif ses chansons tracent un nouveau chemin dans le paysage musical Algérie.

 

Hocine Boukella est né à Alger en 1957, dans le quartier populaire de Belcourt marqué de passages ; Cervantès ou Camus. Son enfance s'est passée dans une famille n'étant pas totalement prédestinée à la musique, mais où elle était là, sous toutes ses formes. Il se nourrit de toutes sortes de musiques : traditionnelles ou populaires, orientale andalouse, des Hauts Plateaux ou gnawi venue d'Afrique noire et d'autres venues de l'étranger. Il dessine des caricatures sur les bancs de l'école, fasciné par cette capacité à reproduire ce qu'il voit. Parallèlement à ses études en biologie génétique à l'université d'Alger, ses premiers dessins sont publiés dans le journal Révolution Africaine. Il présente une bande dessinée au seul éditeur d'Alger, jugée un peu trop « obscène » et « vulgaire », elle sera confisquée.

Un premier groupe aux propos engagés voit le jour, ne jouant nulle part sauf dans un local appartenant à l'université. Hocine Boukella arrive en France en 1985. Il suit une formation qui le destine à encadrer un laboratoire de génétique à l'université d'Alger. Les évènements d'octobre 1988 en Algérie mettent fin au projet, du coup son contrat est rompu. Il reste à Paris pour construire une nouvelle route. Les débuts, sans papiers, sont un peu compliqués. Il faut vivre entre chantiers de peinture, studios de répétitions, dessins pour la presse ou affiches pour le cinéma kabyle, c'est la démerde. Dans cette atmosphère de la culture algérienne en exil, des intonations lui rappellent le bled, l'Algérie ressurgit sur le bitume parisien. La musique c'est ici qu'elle a vraiment commencé. Une jeune pousse arrive du nom de : Cheikh Sidi Bémol.
À Paris dans cette ville où l'on a l'impression de croiser le monde entier, les rencontres se font, avec d'autres, des musiciens Amazigh Kateb, Kamel Tenefiche, Karim Ziad, Michel Alibo... Avec le label Sarmarkand, qui accueille les musiciens dans une ancienne usine à Arcueil. Les histoires se créent, l'association l'Usine se constitue et reprend ce lieu insolite ouvrant ses portes à plus d'un. Sous la houlette d'Hocine Boukella, cette pépinière artistique franco-magrhebine regroupe une centaine d'artistes de tous horizons : peintres, photographes, graphistes, musiciens, auteurs, web-masteurs ... Une ruche autogérée où les projets naissent, régularisant la situation de ces mêmes artistes issus de l'immigration algérienne. Des locaux de répétitions où l'on retrouve Made in Paris ou No One Is Innocent. Un lieu de travail permettant la réalisation de spectacles, d'albums, d'expositions, ou des rencontres informelles aboutissant sur la création de groupes : Orchestre National de Barbès, Gaâda Diwane de Béchar, Samira Brahmia ou Fatima Groove ...
Un premier album signé chez Samarkand concrétise Cheikh Sidi Bémol. Au fil du temps, le parcours de nomade se fabrique allant de quartier en quartier clandestinement, mais peu à peu, trace sa route sur son véritable lieu d'expression : la scène. Cheikh Sidi Bémol sillonne l'hexagone de Montréal à Tizi Ouzou en passant par le Cabaret Sauvage ou ailleurs...
Douze ans sans retourner en Algérie, deux albums « Live » signent le retour aux sources. Dans une société ou les individus sont ébranlés, dépassés dans une lutte indicible entre l'armée et les intégristes, il y a un souffle du nom de « El Bandi », une des chansons que le public là-bas, connaît par cœur.
L'histoire se construit pendant plus de dix ans dans cette fabrique artistique à géométrie variable sur fond sonore de RER. Partageant des collaborations artistiques : Zalamite, les Folles Nuits Berbères avec Meziane Azaiche, Sid Ahmed Sémiane, Youcef Boukella (son frère) ou encore Emmanuel Le Houezec. Développant d'autres projets comme le groupe berbèro-celtique Thalweg. Et des musiciens toujours présents, autour des compositions d'Hocine Boukella : Mourad Rahali, Khliff Miziallaoua, Hicham Takouate, Hervé Le Bouché... Son dernier album «Gourbi Rock» composé avec peu d'instruments, possède une énergie qui va à l'essentiel. Un style qui avec le temps prend une mesure de plus en plus épurée d'un rock, aux variations électriques et aériennes, finissant sur un « Yanki Go Home. »
Toujours en mouvement, toujours un projet en tête, toujours plein de ressources et libre de ses choix, l'aventure de ce poète des rues s'organise autour de rencontres : Ira Wizenberg, Ourida Yaker..., et de structures. CSB productions, un Label indépendant qui reflète la volonté d'autonomie créatrice, ouverte sur d'autres horizons et d'autres réalisations. Un distributeur Undergroone qui travaille avec un éditeur à Alger et fait connaître la musique traditionnelle arabo-andalouse et la mouvance actuelle. Le site Internet Louzine qui référencie sur le Web, le travail du collectif artistique né dans une ancienne usine à Arcueil, qui, il y a quelque temps a fermé ses portes.
Une musique qui ne se réduit pas à une vision, c'est une démarche, un voyage qui mène Hocine ou Cheikh de l'Algérie à la France ou vers d'autres paysages. Interview de Pascale Yoko janvier 2008

En 2008 il signer aussi la BO du film Algérien Mascarades


Hocine Boukella, alias Cheikh Sidi Bemol, alias Elho est d'abord un scientifique en biologie et un musicien et dessinateur autodidacte. Dès les années 1980, étudiant à l'université d'Alger, il croque avec un humour corrosif la société algérienne. Il réalise une BD intitulée "Le Crieur" sur l'univers des musiciens algérois. Cette BD sera interdite pour "obscénité" et les planches originales lui seront confisquées.

En 1985, il vient à Paris pour suivre des études de Génétique des Populations. En 1988, Il abandonne sa carrière de scientifique et se consacre entièrement à ses deux passions: le dessin et la musique.

Il fonde le groupe Sidi Bemol qui se fait connaître surtout en région parisienne, publie trois recueils de dessins, collabore aux revues "Salama" et "Pour!", expose dans plusieurs festivals (Angoulême, Saint-Just-Le Martel,..), et participe en tant que graphiste, parolier ou musicien à divers albums (Youcef, Gnawa Diffusion, Orchestre National de Barbes, Djamel Laroussi, Takfarinas).

Il enregistre son premier album "Cheikh Sidi Bemol" (1998). Il dirige le collectif "L'Usine" et participe à la fondation des groupes Thalweg (celto-berbère) et Zalamite (groove berbère). Cheikh Sidi Bémol publie un deuxième album après un premier opus paru en 1998, un live enregistré au Bledstock d’Alger en 2000, un petit détour berbéro celtique avec Thalweg, publié en 2001, Cheikh Sidi Bémol revient avec 13 nouvelles chansons de son célèbre Gourbi-Rock.

Ses dessins et ses chansons révèlent la richesse et la complexité de sa personnalité, solidement enracinée dans sa double culture, tiraillée entre la nostalgie lancinante de l'Algérie et le quotidien d'un exil chargé de contradiction.

 


Discographie

El Bandi

  1. Ma Kayen Walou Kima l’Amour (Hocine Boukella)
  2. Yemma (Hocine Boukella)
  3. Blad e Tchina (Hocine Boukella)
  4. Coulina (Hocine Boukella / Youcef Boukella)
  5. Tamara Blues (Hocine Boukella / Mourad Rahali)
  6. Fe Salam (Hocine Boukella / Mourad Rahali)
  7. Amghar (Hocine Boukella d’après Georges Brassens)
  8. Ghoumari (Hocine Boukella / Traditionnel)
  9. Maâliche (Hocine Boukella)
  10. Chkoun Qal (Hocine Boukella)
  11. I Don’t Want To Leave My Bed (Hocine Boukella / Mourad Rahali)
  12. Les Menotes es Siloun Wel Qellouza (Hocine Boukella / Mourad Rahali)
  13. El Bandi (Hocine Boukella d’après Georges Brassens)

Musiciens accrédités:

  • Hocine Boukella : chant, guitare, percussions
  • Hichem Takaoute : basse, percussions, chœurs
  • Abdennour Djemaï : guitare, chœurs
  • Hervé Le Bouché : batterie
  • Emmanuel Le Houezec : saxophones, flûtes
  • Ammar Mohali : percussions, chœurs

Invités :

  • Khoudir Saïdi : batterie (2)
  • Michel Petry : batterie (1, 4)
  • Kamel Tenfiche : percussions
  • Kada Tab : percussions
  • Khliff Miziallaoua : guitare (10)
  • Karim Grine : chœurs
  • Raf : chœurs

 

Lien interne

Cheikh Sidi Bemol is uncategorizable. Someone qualified as "Gourbi Rock" the work rendered by this group, lead by Hocine Boukella (guitar & vocals).

Cheikh Sidi Bemol's music while deeply rooted into Algerian traditional ground, reveals a surprising freshness due to openings on Blues, Rock, Salsa or Celtic music and with exeptional musicians: Hichem Takaoute (bass), Khliff Miziallaoua (guitar) and Hervé Le Bouché (drums).

Lively, moving, full of a friendly and corrosive humour, Cheikh Sidi Bemol's songs draw a new territory in the Algerian musical landscape.

Hocine Boukella, alias Cheikh Sidi Bemol, alias Elho, trained as a biologist is a self-taught musician and cartoonist. Right from the'80s while student in Algiers, he sketshes with a corrosive humour algerian society. He brought his first comic book out, called "Le Crieur" (The Crier) upon the universe of musicians in Algiers.
This comic book will be banned for "obscenity" and the plates seized.

In 1985, he arrives in Paris to attend population genetics study, but he soon gave up his scientifc's carrier to dedicates himself to both his passions : drawing and music.

He founds the group Sidi Bemol which appears mostly in the area around Paris, publishes three drawings books, contributes to "Salama" and "Pour!" reviews, exhibits in several festivals (Angouleme, Saint-Just-Le Martel,..), and collaborates as graphic designer, lyric writter, or musician to various albums (Youcef, Gnawa Diffusion, Orchestre National de Barbes, Djamel Laroussi, Takfarinas,..)

In 1998, he records his first album Cheikh Sidi Bemol. He founds the collective l'Usine and takes part in founding the groups Thalweg (celto-berbere) and Zalamite (berberian groove).

His drawings and songs reveal a complex but rich personality, deeply rooted in his dual culture, and torn between his haunting memories of Algeria and the everyday life of an exile full of contradictions

 

Texte revu par Mario Scolas

 

 

Rédigé par Mario Scolas

Publié dans #Musique algérienne d’expression kabyle, #Cheikh Sidi Bemol

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article