Festival Gnaoua d'Essaouira
Publié le 12 Mai 2008
Le Festival des Gnawa à Essaouira et le Festival des musiques sacrées à Fès constituent la consécration du soufisme comme patrimoine culturel et religieux du Maroc, dans sa forme populaire des confréries à Essaouira, et dans la forme des « spiritualités du monde » à Fès.
Essaouira fut une grande ville juive. Deux moussems rappellent la vigueur des traditions séfarades dans la province d'Essaouira. En septembre, on célèbre le rabbin Haim Pinto (1749-1845), enterré dans le cimetière juif du bord de mer sous un mausolée blanc. En mai, on commémore Rabbi Nessim Ben Nessim, dont le sanctuaire occupe le village de Aît Bayyoud, à une quarantaine de kilomètres d'Essaouira. Mais le mellha, l'ancien quartier juif et pauvre d'Essaouira, à l'abandon, reste muet.
En juin, au moment du Festival gnaoua, des centaines de milliers de jeunes venus de tout le Maroc envahissent la médina, la plage, la place Orson-Welles. Sur les terrasses des riads, le flot atlantique est bâillonné par les rumeurs de la ferraille (les fameux crotales). Cette manifestation appelle à la "magie", aux rythmes d'une fusion musicale appelant à la "paix, à la tolérance et au respect du droit à la diversité".
Le Festival Gnaoua d'Essaouira, (l'ancienne Mogador) est un festival de musique qui se tient annuellement depuis 1998 en début de chaque été dans la ville marocaine d'Essaouira, parfois ironiquement appelé le Woodstock marocain ou la Mecque de la musique où on chante et danse à la gloire de Dieu, son Messager ou encore des esprits...[1]. Rien de nouveau car à la fin des sixties, Essaouira était déjà considérée comme la Mecque des hippies et un l'un des centres culturels les plus actifs du Royaume chérifien. En 2007, ce festival fête ses dix ans.

Abdeslam Alikane (né en 1958 à Essaouira) est l'un des fondateurs avec Karim Ziad, il en assure la direction artistique et programme les maâlems des différentes régions du Maroc. Il a choisi de réunir les musiciens qu'il a rencontrés au fil des éditions et avec lesquels une véritable collaboration est née. Cette création musicale réunira des artistes ayant déjà travaillé avec des musiciens gnaouis et dont la musique a une affinité avec la musique Gnaoua : le guitariste et pianiste congolais Ray Lema, le percussionniste Cyril Atef et le violoniste marocain Abdellah El Miry.

Création musicale
Ce festival met en scène les grands Maîtres Gnawas interprétant un musique sacrée et mystique propre au Gnawas. Quelques centaines de milliers de visiteurs du monde entier sont attirés par ce grand évènement musical. Les festivités se déroulent dans toute la ville et principalement au niveau des deux grandes portes de la médina, où sont installées les deux plus grandes scènes. Essaouira est méconnaissable par la foule et l'ambiance inhabituelle durant ce festival : toute la ville vit dans une "fièvre gnaoua" du nom d'une confrérie d'anciens esclaves d'Afrique Noire chantant soit en arabe, en amazigh ou en un mélange afro-arabe.
Mogador fut également une grande ville juive où la «la vigueur des traditions séfarades» dans la province d¹Essaouira, en l'occurrence ceux du rabbin Haim Pinto et du rabbi Nessim Ben Nessim. Le Maroc n'est pas seulement arabe, nous raconte la ville aux bleus profonds, il est berbère, africain, occidental, juif et arabe. Ce festival a pour objectif de communique un brassage culturel et musical, tout en proposant une excellente sélection d'artistes issus du monde entier pour mêler leur musique à celle de ces musiciens.
Le festival est entièrement gratuit, et seuls certains concerts privés sont payants, appelés les Lilas : nuits au cours de laquelle sont appelée les esprits qui ont chacun leur couleurs, leur rythmes et leur chant.
La première édition du festival a été un vrai succès, elle s'est tenu 21 au 24 juin 1998, et a attiré près de 20 000 estivants. Actuellement, le Festival attire plus de 400 000 personnes ce qui fait de lui un festival de renommée mondiale.
On y rencontre les maîtres musiciens, les joueurs de hazhouz qui officient toute la nuit en chantant et en dansant jusqu'à l'épuisement de la transe. Au-delà de la profondeur mystérieuse de la tradition gnawie, le festival fait appel à d'autres traditions culturelles et artistiques et permet à des musiciens, venus de tous les horizons, de mêler leur diversité pour un véritable échange créatif.
Au-delà des concerts, de nombreuses manifestations artistiques et culturelles ont été programmées à l'occasion du dixième anniversaire du Festival. Un cycle de conférences et rencontres « Art et Liberté », à l'Hôtel des Iles, est venue éclairer l'histoire des Gnaoua. Des projections de films en journée, à l'Alliance franco-marocaine, ont permis de revenir sur l'histoire du Festival et sur la culture des Gnaoua. L'Arbre à Palabres, lieu de rencontre convivial entre les artistes, invitait les curieux à en savoir plus sur les rencontres musicales qui sont au cœur de ce Festival. Des parades déambulatoires sont venue animer les rues d'Essaouira en réunissant des musiciens Gnaoua et la troupe Orishaté de Cuba et surprendre les festivaliers avec les marionnettes géantes « Les grandes personnes ».
Des projections sur les remparts de la médina, « Grimoires en Lumière », ont été capable de révéler le patrimoine architectural et culturel marocain.
Voir aussi
- Musique marocaine
- Rythmes de musique de transe gnawa
- Festival Gnaoua et Musiques du Monde, 14ème édition - 23 au 26 Juin 2011