Oulaya
Publié le 17 Mai 2008
Oulaya (علية), née Beya Bent Béchir Ben Hédi Rahal[1], le 4 novembre 1936 à Tunis - décédée le 19 mars 1990, est une célèbre chanteuse et actrice tunisienne. Dotée d’une voix unique et d’un physique plus qu’agréable, la cantatrice surnommée « motribat el jil », celle qui a culminé et survolé sa génération, Oulaya, de son vrai nom Baya Bent Béchir Rahal, a débuté dans la chanson à quatorze ans grâce à Ridha Kalaï qui a commencé par l’appeler « Fatet el Manar ».
Jeunesse
Troisième enfant d'une famille qui en compte six, elle est adoptée par son oncle qui vit dans une rue de Bab Saadoun. Sa mère est Khédija Bent Mohamed Abdelkader Nahada, surnommée Anissa. Oulaya était le troisième enfant d'une famille qui comptait cinq frères et sœurs : Samira, Rafï, Beya, Tahia et Ghousn. Son oncle M. Abdelmajid Errahal, infirmier en chef à l'institut Pasteur de Tunis, n'avait pas d'enfant, adopta Beya. Elle passa donc son enfance et sa jeunesse chez son oncle, dans une maison de la rue de Bab-Saâdoun, tout juste devant la rue des Arcs (ou Bab Lakouess).
Elle poursuit ses études dans une école de la banlieue sud où elle se distingue par sa voix suave. Oulaya passa une assez longue période à Hammam-Lif. Elle avait pour camarade de classe la sœur de la grande comédienne tunisienne, Mouna Noureddine. A l'école, Oulaya s'était distinguée en interprétant des chansons scolaires, par sa voix suave. Une occasion en or s'offrit à elle pour chanter et se faire connaître par le public, lorsque le virtuose du violon, Ridha Kalaï, épousa Samira, sa sœur aînée. Il s'était vite aperçu de la superbe voix de sa belle-sœur Oulaya et ne tarda pas à lui composer une chanson Dhalamouni habaïbi : une chanson qu'elle s'empressa d'enregistrer à Radio-Tunis. La chanson connut un succès sans précédent. Le public se demandait qui était cette nouvelle chanteuse. En cette période, Beya ou Oulaya se cachait derrière le pseudonyme Fatat El Manar.
Le violoniste Ridha Kalaï épouse sa sœur aînée et remarque rapidement de la voix de sa belle-sœur alors âgée de 12 ans. En cachette de la plupart des membres de la famille, il lui compose une chanson qu'elle fait enregistrer à Radio Tunis puis lui offre ses premières scènes. Elle se cache alors derrière lepseudonyme de « Bent El Manar ». Lorsque elle est découverte, elle est encouragée par son père, Béchir Errahal, l'un des pionniers du théâtre tunisien, ce qui n'est pas le cas de sa mère qui, pour contrecarrer les velléités artistiques de sa fille, la marie à l’âge de 14 ans, avec un homme du double de son âge, dont elle aura trois enfants.
Entrée à La Rachidia
Remarquée par des proches du musicien Salah El Mahdi, directeur de la Troupe musicale de la ville de Tunis, elle est invitée au siège de La Rachidia. Il ne tarda pas à l'introduire au sein de la Rachidia. Il invita Ahmed Chafik Abou Aouf, président du haut comité de la musique arabe au Caire, et le grand ténor égyptien Mohamed Abdelmotaleb qui se trouvaient tous les deux à Tunis, à assister à un concert public, qui eut lieu dans la salle Ahmed-El-Wafi, au siège du conservatoire de musique de Tunis.
Son époux compréhensif accède aux revendications de sa jeune épouse et lui permet d’intégrer l'institution où elle reçoit un enseignement musical académique auprès de Khemaïs Tarnane et d'El Mahdi qui la dote de son nom de scène (tiré du nom de la sœur du calife Haroun ar-Rachid). Elle chante alors beaucoup de compositions de son mentor Salah El Mahdi ainsi que de divers compositeurs tunisiens (Chedly Anouar, Wannès Kraïem, Hédi Jouini, Ali Chalgham ou encore Abdelhamid Sassi).
Après un passage au sein de la Troupe municipale de musique arabe, elle rejoint la chorale de la radio-télévision et se distingue par sa voix de soprano qui lui permet d'interpréter différents répertoires musicaux. Poètes et paroliers lui composent ses plus beaux succès. Aux côtés de Naâma, qui connaît aussi une ascension fulgurante, elle domine la chanson tunisienne des années 1960. Qualifiée de « Motrobet El Jil » par son public, Oulaya remet en question sa notoriété et part sur invitation au Caire.
OULAYA -BENI WATANI
par Artiste-Tunisien
Succès arabe
Elle côtoie alors les plus grands chanteurs et musiciens. Passant douze ans au Caire, elle est sollicitée par de nombreux artistes égyptiens qui lui composent des titres. Elle est également décorée par le président Anouar el-Sadate. Durant un mois, elle part se produire dans différentes régions du Maroc et fait la connaissance de plusieurs chanteurs et musiciens locaux. Elle chante aussi au Liban, où elle séjourne durant deux ans à Beyrouth [2], au Koweït et dans d'autres pays arabes.
Elle se marie en 1981 avec le compositeur égyptien Helmi Bakr qui lui compose quelques unes de ses plus belles chansons parmi lesquelles Alli gara qui est sans doute sa chanson la plus connue car reprise par de nombreux artistes contemporains (Assala, Saber Rebaï, Fadl Shaker, etc.). Elle chante également plusieurs tubes tels que Yalli dhalemni, Ebki ya ain, Khalli iqoulou echihem ou Al-hobb Nadhra.
Oulaya apparaît également au théâtre où elle incarne le personnage d'Esméralda dans la pièce Notre-Dame de Paris de Victor Hugo aux côtés de son père et du comédien Mohamed El Hédi. Cette pièce adaptée en arabe est présentée au Théâtre municipal de Tunis. Au cinéma, elle apparaît aussi dans Une page de notre histoire d'Omar Khlifi, dans Oum Abbès (1970) de M'hamed Marzouki et Ali Abdelwaheb et dans Al Mazika fi khatar réalisé en 1976 par Mahmoud Férid.
Après une absence de quinze années, elle rentre en Tunisie en 1988 où elle se produit dans divers galas et festivals jusqu'à sa mort subite en 1990 à l'âge de 54 ans[2]. Elle reste l'une des plus célèbres chanteuses tunisiennes du XXe siècle.
Voir aussi
Références de cet article
- ↑ a b c d Tahar Melligi, « Oulaya. Une renommée dans le monde arabe », La Presse de Tunisie, 20 août 2007
- ↑ a b c d e f g h Hamadi Abassi, « Oulaya. Bent El Manar », Saisons tunisiennes
Liens internet
Sources de cet article
http://fatounar.blogspot.com/2008/02/oulayamotribatou-el-jil.html