Mohamed El Anka

Publié le 21 Mai 2008

De son vrai nom Aît Ouarab Mohand Idir Halo alias Hadj El Anka ou M'Hamed El Anka (1907-1978) fut un chanteur et un compositeur algérien d'origine kabyle. S'il n'est pas le créateur de la musique chaâbi, il n'en demeure pas moins, un grand styliste qui a apporté une note de fraîcheur dans une musique qui était alors plutôt monocorde.Il a non seulement fondé le premier grand orchestre de chaâbi mais il surprenait surtout par une musicalité pétillante allégé d’une certaine nonchalance. Sa capacité à mettre la mélodie au service du verbe était tout simplement unique. La grande innovation apportée par l'artiste demeure incontestablement la note de fraîcheur introduite dans une musique réputée monovocale qui ne répondait plus au goût du jour, son jeu instrumental devient plus pétillant. Sa manière de mettre la mélodie au service du verbe était tout simplement un phénomène unique.

Auteur très prolifique il a interprété près de 360 poèmes monométriques (qaca'id) et produit quelque 130 disques. Il dirigeait également le Conservatoire d'Alger

A l'époque du cheikh Mostefa Nador (le maître d'El Anka), il y avait beaucoup d'interprètes mais nous n'avons retenu de leur art que quatre enregistrements du meddah Malek Saïd qui datent de 1924.

Son répertoire restera gravé dans la mémoire de nombreux algériens comme les chansons : lahmam li walaftou mchaa alia; et nas maknes, elhamdoulilah mabka istiamar fi bladna

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Biographie

Né à Alger le 20 mai 1907, c'est sur recommandation de Saïd Larbi, jouant au sein de l'orchestre de Mustapha Nador, que le jeune M'hamed obtient le privilège d'assister aux fêtes animées par le maître qu'il vénérait. Il a d'ailleurs forgé son savoir musical lorsqu'il passait des nuits entières au café du port d'Alger détenu par Rabah Charbonnier. Dans ce café, c'était cheikh Mustapha Nador qui officiait en tant que chanteur et le garçonnet qu'était alors El Anka apprenant l'art du chaâbi[1]. C'est ce dernier qui lui a donné le nom artistique de "El Anka" en raison de la mémoire prodigieuse qui lui permettait de retenir les longues qasidas et les airs les plus difficiles.

Pendant le mois de Ramadan de l'année 1917, le cheikh remarque sa passion et son sens inné pour le rythme et lui permit de jouer le tar (tambourin) au sein de son orchestre. A partir de ce moment, ce fut Kehioudji, un demi-frère de Hadj Mrizek qui le reçoit en qualité de musicien au sein de l'orchestre qui animait les cérémonies de henné réservées généralement aux artistes débutants.

Il effectue son pèlerinage en 1936, la même année que El Hadj Menouar. Après avoir rempli ses obligation religieuses, il retourna à son métier et reprit ses tournées en Algérie et à l'étranger.

Il décède le 23 novembre 1978 dans sa ville natale et est enterré au cimetière d'El Kettar.

Engagé, El Anka était un artiste conscient de ses responsabilités vis-à-vis de son pays, de son arabité et de la cause nationale algérienne. Il a toujours prêché l'union, l'amour, la solidarité et de désintéressement. Il utilisait son art pour répandre ses idées et sortir de l'étroit régionalisme pour parvenir à un cadre beaucoup plus large : le monde arabe. Il était convaincu que le peuple arabe ne formait qu'une seule nation malgré les frontières artificielles dressées par la colonisation et qu'il retrouverait son unité un jour ou l'autre.

El Hadi El Anka, est le fils du maître du chaâbi et  dirige un groupe qui porte son nom, El Hadi El Anka est l’un des chefs d’orchestre les plus respectés d’Algérie.

Quelques titres parmi ses œuvres musicales

  • Lahmam lirabitou
  • Sebhan ellah ya ltif
  • Win saâdi win

Notes et références de l'article

  1. Ces cafés d'antan où l'on servait aussi de la musique par M. Belarbi

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Voir aussi

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Rédigé par Mario Scolas

Publié dans #Musiques algériennes

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L
<br /> Hadj M'hamed El Anka : La légende du siècle (par Karim Aïnouche)<br /> <br /> Originaires d'Azzefoun, les parents d'El Anka se sont très tôt installés à La Casbah d'Alger. Ce fut dans ce quartier populaire, rue Tombouctou qu'est né un certain 20 mai 1907 celui qui deviendra<br /> le précurseur du chaâbi. Son vrai nom est Aït Ouarab M'hamed Ouidir Halo. Par inadvertance, sur le registre de l'état civil fut ajouté Halo. Son oncle maternel, chargé de l'inscription a répondu<br /> "Khalou" ("Ana Khalou" : je suis son oncle) au préposé au guichet qui cherchait à compléter le nom du petit. Ainsi, Khalou fut traduit par Halo.<br /> <br /> LE chaâbi, sous sa forme actuelle, doit son existence à Hadj M'hamed El Anka. Il est le créateur incontestable de ce genre particulier de musique populaire qui tire son origine du Moghrabi dont le<br /> maître fut cheikh Mustapha Nador. Ce dernier, ayant remarqué El Anka, juste âgé de treize ans, l'intégra dans son orchestre où il fit ses débuts comme Tardji (joueur de tambourin). Après cela, il<br /> se prit de passion pour la mandoline. Sous l'œil attentif du maître, il ne tarda pas à percer tous les secrets de cet instrument qui avait une place de choix dans les ensembles musicaux de<br /> l'époque. En se frottant aux grands noms du milieu artistique, il a réussi à peaufiner ses différents talents grâce à ses capacités d'assimilation et à ses dons multiples en la matière. Au départ,<br /> il puisait dans le répertoire du medh, chansons religieuses en louanges à la gloire du prophète et des saints de l'islam, ce qui l'amena à s'imprégner davantage des anciens textes transmis<br /> oralement de génération en génération.<br /> <br /> Le futur cheikh se chargea d'amender la transcription de certains d'entre eux car ils étaient fortement rongés par le temps. La tradition du medh s'est vue ainsi rénovée et enrichie d'un apport<br /> nouveau : la musique andalouse. Originaire d'Azzefoun, les parents d'El Anka se sont très tôt installés à la Casbah d'Alger. Ce fut dans ce quartier populaire, rue Tombouctou qu'est né un certain<br /> 20 mai 1907 celui qui deviendra le précurseur du chaâbi. Son vrai nom est Aït Ouarab M'hamed Ouidir Halo. Par inadvertance, sur le registre de l'état civil fut ajouté Halo. Son oncle maternel,<br /> chargé de l'inscription a répondu "Khalou" ("Ana Khalou" : je suis son oncle) au préposé au guichet qui cherchait à compléter le nom du petit. Ainsi, Khalou fut traduit par Halo. Mis à part cheikh<br /> Nador, son père spirituel, El Anka a eu à visiter plusieurs sources et ce, afin de parfaire, au mieux, sa formation dans ce genre musical fort particulier. De là, il s'est pris de passion pour les<br /> œuvres des grands cheikhs à l'instar de Saïdi Abderrahmane, cheikha Yamna Bent El Hadj El Mahdi, Ben Ali Sfindja et Saïd Derraz.<br /> <br /> En 1962, lorsque survint la mort de cheikh Nador, par la force des choses, le flambeau fut repris par El Anka qui est devenu, de la sorte, le chef de file reconnu et fort apprécié par ses pairs.<br /> Pour assurer beauté et richesse à ses textes, il s'est fait entourer de deux spécialises en la matière : Sid Ahmed Ibnou Zikri et Sid Ali Oulid Lakehal. Méticuleux dans son travail, ne laissant<br /> rien au hasard, il a pris soin d'intégrer dans sa troupe les meilleurs musiciens de l'époque. A partir de 1928, année charnière de sa carrière artistique, il entre en contact avec Columbia, une<br /> grande maison d'édition où furent enregistrés 27 disques (78 tours). Il participa à l'inauguration de l'ENRS (ex-Radio PTT d'Alger). En 1932, à l'occasion de la fête du trône, le roi du Maroc l'a<br /> reçu en invité de marque. Son pèlerinage aux lieux saints de l'islam s'est réalisé en 1936 et, en la circonstance, il composa la sublime chanson "El Houdja". Dès son retour, il se lança de nouveau<br /> dans d'innombrables tournées aux quatre coins du pays et au sein de l'émigration, en France.<br /> <br /> Durant la seconde guerre mondiale, il a eu à traverser une période difficile. Il a fallu attendre 1946 pour le voir renouer avec son grand amour et prendre la direction de l'orchestre populaire de<br /> la station radiophonique d'Alger. Une longue traversée du désert eut également lieu pendant la révolution. A l'indépendance, il reprit en main l'orchestre de la RTA qu'il quittât définitivement en<br /> 1964 pour incompatibilité d'humeur avec les responsables de l'époque. Pour El Anka, la dignité humaine ne se marchande pas. Il n'était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds. Au départ, El<br /> Anka s'est essayé à la chanson kabyle. Quelques œuvres ont été répertorié dont la plus célèbre s'intitule "A mmi âzizen" (Ô, cher fils), chanson composée en 1936 et qui est reprise par certains<br /> chanteurs en son hommage. L'autre grand mérite d'El Anka est d'avoir réussi le pari de sortir le chaâbi des cafés et autres lieux de rencontre, en le rendant accessible au grand public.<br /> <br /> Ce monument de la culture populaire a, durant sa carrière, interprété plus de 360 qaçaïds et produit quelque 130 disques. Les chefs-d'œuvre "Lahmam lirabitou", "Sebhan ellah ya ltif" et "Win saâdi<br /> win" suffisent pour nous renseigner sur la grandeur d'un des plus grands piliers de la culture algérienne. L'unique source de référence qui existe sur ce vénéré cheikh des cheikhs est le<br /> livre-portrait du journaliste-écrivain Rabah Saâdallah, un de ses plus proches amis, et comble de l'absurde, l'ENTV ne dispose que de deux enregistrements filmés de cette légende du siècle. Après<br /> avoir consacré plus d'un demi siècle à sa passion artistique, Hadj M'hamed El Anka rendît l'âme le 23 novembre 1978 à Alger et fut enterré au cimetière d'El Kettar. Ainsi est né le mythe El Anka<br /> !<br /> <br /> Karim Aïnouche<br /> <br /> http://matoub.kabylie.free.fr/presse/el-anka.htm<br /> <br /> <br />
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S
<br /> le musicien qui a recommandé el anka à mustapha nador, s'appelle :<br /> " Si saïd Larbi "est non larbi BEN SARI, le maître de la musique andalouse de tlemcen (Gharnati ) comme c'est écrit plus haut.<br /> <br /> <br /> le mot " chaâbi " désigne un genre musical donc il est invariable. Au lieu d'écrire musique chaâbie il fallait écrire musique chaâbi ( qui ne prend pas de " e " à la fin ).<br /> <br /> <br />
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E
un peu compliqué pour des non-initiés,mais en revenant,cela ira sans doute mieux,bonsoir à l' Algérie
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C
j'aime bcp haj "Mohamed al anka"<br /> <br /> j'adore son titre de Lahmem li rabitou<br /> <br /> j'ai déjà fait des recherches sur "Mohamed el Anka" pour ma mémoire des fin d'études.<br /> <br /> <br /> CHEB WISSEM
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A
Azul Mario,<br /> Je ne te dirai jamais assez pour tout ce que tu réalise; c'est un veritable inventaire que tu es en train de faire. Je me tiens evidemment à ta disposition pour te seconder dans cette tâche.<br /> PS: Je te recommande d'écouter cette chanson de Djamel allem -un grand moment de châabi- en hommage à feu Hachemi Guerrouabi (l'album n'est pas encore sorti.)a bientôt.<br /> http://www.dailymotion.com/relevance/search/djamel%2Ballam/video/x5ls1l_djamel-allam-dans-un-hommage-a-guer_music
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M
<br /> C'est très gentil Al Biruni - Ce que je souhaite surtout c'est susciter des réactions comme tu le fais sur mon blog et comme le font d'autres amis...<br /> <br /> <br /> Djamel Allem est non seulement un chanteur populaire mais aussi un artiste Kabyle !<br /> <br /> <br /> Je met le lien actif sur cette page - car j'ai une vitesse hyper lente pour télécharger cette vidéo !<br /> <br /> <br /> http://www.dailymotion.com/relevance/search/djamel%2Ballam/video/x5ls1l_djamel-allam-dans-un-hommage-a-guer_music<br /> <br /> Je te souhaite une belle soirée !<br /> <br /> <br /> <br />