Khalida Azzouza
Publié le 21 Mai 2008
Bercée depuis sa plus tendre enfance par la musique arabo-andalouse et la voix de sa mère chantant toute la journée en arabe, espagnol et français, Khalida fut imprégnée toute petite de cette chaleur musicale qui flotte sur la méditerranée. Elle chanta en 1996 pour la dernière fois en public à Alger à la Salle Ibn Khaldoun sous la direction du réputé professeur et compositeur Rabah Kadem dont elle fut l'élève pendant 4 ans.
Son répertoire s'étend de l'Oranie chaleureuse de sa mère à l'immensité du Sahara paternel. Elle passe du chaâbi au hawzi, de Fayrouz à Oum Kalthoum, de Léo Ferré à Aznavour... au chant mythique Amazigh (« Berbère »).La voix est fort agréable, les quelques couplets de chansons très connues traduits en arable le sont tout autant, mais là où elle nous fait chavirer le coeur, c'est quand elle parle de son pays, tant de beauté confrontée à la douleur, et du courage des femmes qui l'ont précédée et de celles qui la suivront. En fin de prestation, elle ira se chercher une ovation debout alors qu'elle nous offre une chanson du patrimoine Arabo-Andalous intitulée Qoum tara, suivie de la pièce Pourquoi cette pluie, adaptée en français par Jean-Jacques Goldman, en guise de rappel.
Le signe distinctif de Khalida, c'est de choisir des chansons du répertoire français, anglais, arabe et andalous, pour en faire une relecture jazz avec des accents orientaux, puisés dans sa voix ou dans les arrangements. Différent et unique !
Khalida a réalisé un album accompagnée au piano par Philippe Noireaut (jazzman qui a notamment travaillé avec Claude Nougaro et Serge Reggiani en France et avec Renée Claude et Gilles Vigneault au Québec), avec la participation du virtuose Carmen Piculeata au violon.
« Khalida est la découverte de l'année 2006 du Festival du monde arabe de Montréal », selon Sophia Benyahia, directrice de la programmation du FMA. De plus Khalida fut invitée par Dan Bigras à terminer en duo avec lui son spectacle du 8 novembre 2006 interprétant ensemble l'adaptation en arabe de Khalida du classique de Léo Ferré Avec le temps.