Fadhel Jaziri - Hadhra et le rite de la possession.

Publié le 26 Juin 2008

41105_484170309007_370571784007_6703074_6822945_n.jpg

Fadhel Jaziri  est membre co-fondateur du théâtre du Sud à Gafsa, puis du nouveau théâtre de Tunis. Dans ce collectif, il contribue à la dramaturgie et à la mise en scène de nombreuses pièces. Il est connu pour être le  metteur en scène tunisien et concepteur d'un méga spectacle intitulé  Hadhra, en 1989, à partir de textes mystiques et de chants soufis d'Afrique du Nord.

Hadhra a nécessité plus d'un an de tournage, a rassemblé 480 personnes unies par le chant, la musique et la transe, au cours d'une cérémonie de la confrérie Soufie est une vraie fresque musicale et chorégraphique.

Ce spectacle artistique qui orchestre des performances musicales, des ingéniosités parolières et des compositions évocatrices d’un genre propre et inspiré de l’identité arabo musulmane est un hymne à toute une mémoire qu’il convient de préserver, mieux de valoriser.

L’idée de cette création est pour ainsi dire une réponse à cette double exigence d’entreprendre une évasion dans la musicalité tunisienne tout en l’inscrivant dans les aires de confluences proches aux références arabes et musulmanes.

A travers ce spectacle, les paroles, les compositions et les interprétations sont autant de discours porteurs de valeurs d’amour, de rapports humains harmonieux, de raisons d’être en quiétude et de plénitude avec soi. La démarche entreprise au niveau de ce travail émane d’un travail de recherche dans les ambiances mystiques de ces lieux de cultes profanes que sont les « zaouias » dispersées dans les confins du monde arabo musulman, ces lieux de ressourcement profond de l’âme.

Le tout est une construction musicale où « mouachahat » et invocations religieuses qui chantent l’amour divin et des incantations au prophète Mohamed. Un appel à l’amour, la paix en tant que valeur spirituelles éternité.


C'est le sens du mot "Hadhra" : la transe, par le chant et la danse. L'ambition première de l'auteur était bien de montrer la permanence du fonds mystique, de faire toucher du doigt et de l'oreille l'actualité de cette ancestrale expression du divin, et ces 24 chants.  Habilement montés, ils ont fait l'objet d'un double CD. Chœurs et voix masculine chantent l'amour infini d'Allah. Pénétrant le quotidien comme la référence ultime de la possession.

 

El'hadhra (I)
envoyé par zigoomar

 

 

El'hadhra (II)
envoyé par zigoomar


 

 

Rédigé par Mario Scolas

Publié dans #Musiques tunisiennes

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article