Izenzaren ; groupe originaire du Souss marocain

Publié le 25 Juillet 2008

Le groupe Izenzaren, est un groupe marocain de culture berbère fondé en 1972 avec comme souvent à cette époque des fondateurs militants du mouvement culturel amazigh. A travers leurs chansons, les six membres du groupe se veulent porte parole de la culture amazigh. La réussite du groupe est sans doutes due à son style musical insolite et à la poésie de ses chants d'une très grande beauté qui présentaient déjà à la fin des années 70 les germes d'une révolution dans le champ de la création poétique berbère moderne. Le groupe Izenzaren a inventé un nouveau courant musical, «tazenzart», avec ses rythmes, ses poèmes et sa propre thématique. Il a cristallisé pendant des années, à l’échelle du Souss, la querelle entre les Anciens et les Modernes. Izenzaren incarne cette nouvelle tendance de la musique amazighe, «tazenzart».

Si le groupe a eu un énorme succès auprès de la jeunesse, les adultes ont bien évidemment été, pendant longtemps, réticents à cette nouvelle forme de musique avec des musiciens rebelles aux cheveux très longs et aux méthodes qui rompent totalement avec ce qui est connu jusqu’à présent.Les instruments de musique : le banjo qui détrône le ribbab, le violon, le guembri, etc. Les chants qui évoquent les soucis de toute une génération de jeunes amazighs, déroutée par les métamorphoses rapides de la société.La première cassette du groupe a été commercialisée au début de 1974. Le succès a été fulgurant. C’est devenu un phénomène de société. Une légende a vu le jour.

En 1976, le groupe se produit pour la première fois à la télévision marocaine. S’ensuit une tournée qui le mènera à Paris sur la scène de l’Olympia et une participation au premier festival de la chanson maghrébine en 1978.

Izenzaren, c’est avant tout son leader charismatique Abdelhadi Igoutte, mais aussi un parolier Hanafi Mohamed, un homme de l’ombre et un poète extrêmement timide. Parmi les titres les plus célèbres que l’on fredonne encore il y a «Wad ittemuddun», «Wa zzin», «Ttuzzalt»…Après une longue période de réflexion et de répétitions, Izenzaren s’apprête à sortir son nouvel album…

 


En 1976, le groupe se produit pour la première fois à la télévision marocaine. S'en suit une tournée qui le mènera à Paris sur la scène de l'Olympia un an plus tard et une participation au premier festival de la chanson maghrébine en 1978.

Aujourd'hui, cette formation  continue d'animer festivals et rencontres culturelles au Maroc et à l'étranger.

La nouvelle formation compte trois anciens membres à savoir les deux frères Chamkh, Mohamed et Abdelkabir ainsi que Brahim Oublid. Les autres trois nouveaux membres qui nous ont rejoint sont déjà connus du public, en l'occurrence Abderrahmane Barda, ex-membre d'Iguidar et ensuite Izenzaren Igout, Tarwa Izenzaren et Inmalen, Rachid Choughal et Lahoucine Bourijat, ex-membres du groupe Tarwa Izenzaren.

Chaque nouvelle cassette du groupe se vend à plus de 160.000 exemplaires.

Le leader d'Izenzaren, Abdelhadi IGGOUT, est même l'objet d'un véritable culte chez les jeunes Amazighs pour sa voix et son engagement politique.

Groupe phare de la scène amazighe, Izenzaren est d'ailleurs considéré par beaucoup comme

l'équivalent berbérophone des Nass El Ghiwane. à l'image de la formation du Hay Mohammadi, le groupe émerge dans les années 60, dans un contexte de mutations sociales.

L'exode rural Amazigh entraîne une intégration difficile dans les villes et la confrontation à de nouveaux modes de vie urbains et de nouvelles valeurs qu'il s'agit d'assimiler sans renier celles de ses parents.

Izenzaren va devenir le porte parole d'une jeunesse amazighe en proie au doute, au chômage et à l'oppression culturelle arabophone.

Izenzaren puise dans la musique traditionnelle amazighe pour l'actualiser et parler aux jeunes Amazighs un langage politique fait de symboles et d'images, années de plombs obligent.


Thème des paroles

La contestation chez Izenzaren se caractérise par la mise en cause des discours dominants :

Iggut lebrîh idrus may sellan igh islêh...
Les discours abondent
Et pourtant
Personne n'écoute la raison


et la mise à nu de réalités difficiles :

Nettghwi zun d teghwi tmmurghi gh igenwan ikk d lhif akal...

Nous sommes   comme des sauterelles prises entre les cieux et les terres asséchées,

une réalité où règnent la peur, l'oppression et la torture [tawda gh ugharas (la peur dans les chemins), izîtti wuzzal (barreaux de fer), ur nemmut ur nsul (ni vivant ni mort)...]

 

Sources

Rédigé par Musique arabes

Publié dans #Musique marocaine d'expression berbère

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
K
<br /> 3aleycom salam,<br /> <br /> Merciii, u too !<br /> <br /> Il n'y a pas de quoi :-)<br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> <br /> <br /> <br />
K
<br /> Salam, Azul,<br /> <br /> L'image que tu as mis ne correspond pas au groupe Izenzaren mais Tarwa Izenzaren ; nuance ;-)<br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> <br /> Salam, Azul, et mes meilleurs voeux pour 2010.<br /> <br /> Mille merci pour ta vigililance !<br /> <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />