Hawzi

Publié le 26 Juillet 2008

Le hawzi est un genre populaire tlemcenien (Algérie), dérivant du gharnati. Mais avant qu'il soit un genre musical, le hawzi est d'abord un genre poétique dont les textes sont écrits dans un dialecte raffiné de Tlemcen. Pour ses compositions musicales, il utilise huit modes appartenant au gharnati, à savoir: moual, jarka, raml maya, zidane, âraq, ghrib, sika, mezmoum et pour ses mesures il utilise les rythmes comme m'sennaâ, berouali, goubbahi et zendali. Le hawzi est le genre populaire algérien le plus élaboré. Il est pratiqué aussi bien par l'école d'Alger (çanaâ ) que par l'école de Constantine (malouf) où on lui donne un cachet particulier.

Ce style musical dérive du répertoire musical arabo-andalous considéré comme intermédiaire entre la musique classique et la musique populaire et fondé sur l'articulation simultanée de ces deux musiques. Il emprunte les modes au gharnati (8 modes sur les 16 connus en algérie). Les spécialistes en attribuent avec certitude l'origine socio-historique de ce genre poético musical à la banlieue de Tlemcen qui s'est répandu ensuite au sein des populations citadines de Tlemcen.

L'origine du mot hawzi ou translittéré parfois haouzi provient du verbe arabe "yahouz" qui se traduit par le verbe "isoler" et qui signifie ici "Tlemcen extra muros" parce que les exilés ne pouvaient pas s'installer directement dans les cités). 

Ce genre musical possède un développement très long faite de courtes pièces en arabe classique et le chaâbi. Certains le décrivent d'ailleurs comme le pendant tlemcenien du chaâbi.

Ce genre poétique, connu chez les musiciens par «El Fouraq», fut transcrit à travers des vers poétiques comme «Tal Nahbi», «Memhoune» et «Sehm fi quawssi Sebani» de leur auteur Ahmed Ben Triki.
Du point de vue linguistique, il se distingue par l'emploi de la langue usuelle populaire (darija) de l'époque. C'est une longue poésie strophique constituées en refrains (Aqfal) et en couplets (Adouar).
 
Ses principales variantes sont appelées M'senaa, Goubahi, Bérouali et Zendali (qui est un chant et un air de danse (destiné aux femmes) dans le genre mahjouz). Les concepteurs de ce genre sont tous d'origine tlemcenienne et ils se sont inspirés du patrimoine arabo-andalou pour y apporter les dernières perfections savantes. Parmi les plus célèbres de ces poètes et musiciens, citons Benmessaieb ou encore Mohammed Bensahla.
En l'absence de documents situant précisément son émergence, on peut affirmer que Said El Mendassi a été le premier poète populaire au cours du XVIème siècle à l'avoir consacré. Il a par ailleurs été le barde attitré du souverain Moulay Ismaël par le soutien qu’il apporte à travers sa poésie à l’œuvre politique et guerrière du monarque.

Le fait que le Hawzi soit rédigé en langue dialectale soutenue ne l'a pas empêché de se soumettre aux règles de la Qasida ancienne et à ses aspects esthétiques et structurels.

Nouri KoufiBachir Zerrouki et Hamdi Benani en sont de dignes représentants.

Le festival national de la musique Hawzi est une manifestation culturelle qui se veut une occasion de protéger cet art musical. Il est organisé chaque année au Grand bassin de Tlemcen. L'édition 2010 a rendu hommage en 2010 aux poètes Cheikh el Mendassi et Cheikh Bentriki.

 

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Rédigé par Musique arabes

Publié dans #Musique arabo-andalouse, #Hawzi

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S
<br /> Les plus grands interprètes du hawzi ont pour noms: Sadek LEBJAOUI, Hassan EL ANNABI, Cheïkh EL GHAFFOUR,Farid OUJDI. Nouri KOUFI, Reïnette l'ORANAISE.<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Le Dr Ramzi, a confondu le mahjouz avec le malouf. Le malouf c'est le répertoire de la nouba de l'école de constantine. Il est l'équivalent du gharnati tlemcenien et de la çanâ algéroise. Quand au<br /> mahjouz, c'est un genre populaire.Il est l'équivalent du hawzi tlemcenien et du âroubi algérois. Si les constantinois ont choisi d'interpréter le poème " dhalma " car sur le plan linguistique il<br /> est proche de la poésie du Mahjouz.<br /> <br /> <br />
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S
<br /> ed-dhalma, n'est pas un hawzi mais bien un texte de la poésie bédouine de l'ouest de l'algérie, composé par le poète<br /> Henni BENGUENNOUNE, le contemporain du poète mostefa BENBRAHIM. Les constantinois l'ont adapté au MAHJOUZ au début du vingtième siècle.<br /> <br /> <br />
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L
<br /> « Ed-Dhalma » Eternel chef-d’oeuvre<br /> Patrimoine Historique - Musique et Littérature<br /> Écrit par Dr Kadi Ramzi<br /> La chanson « Dhalma » est l’un des chefs-d’œuvre du haouzi et non pas du malouf comme on continue à le croire à tort, car faut il rappeler que le haouzi est un compagnon de route du malouf. Composé<br /> sur une technique musicale moins exigeante et n’ayant pas de nouba propre, el haouzi offre à l’encontre du malouf, la possibilité de passer d’un mode à un autre.<br /> <br /> C’est aussi une innovation algérienne proprement dite, car il prit naissance à Tlemcen essentiellement à Nedroma à partir du 16e siècle grâce aux efforts créatifs et innovateurs d’auteurs<br /> compositeurs de renom tel : El Mindassi Ahmed Ben Triki, Mohamed ben Sahla, Boumediene ben Sahla fils.<br /> <br /> « Dhalma » est un haouzi des plus populaires à l’est algérien relatant les souffrances et les tourments du poète « El Heni Ben Guennour » causés par un mariage sans amour avec une ravissante femme<br /> insoumise et insensible à sa forte inclination, ce contexte poétique triste est accompagné d’une composition musicale parfaite à mon avis (combinaisons de plusieurs modes avec un mode principal El<br /> Mezmoume), le violon en plein sanglot tente en vain d’apaiser la douleur et le châtiment du poète.<br /> <br /> Quant au rythme à l’instar des autres Haouaza il est d’une lenteur remarquable assouplissant le récital narratif ou l’auteur s’étale tantôt sur les traits de beauté physique de sa bien aimée sur la<br /> noblesse de son rang tantôt la châtie, la réprimande, la démoralise « ma oua daïtinich be khaïr dhahar goudem el maoula ne hassabek ya dhalma » tout cela pour éteindre sa flamme.<br /> <br /> « Bent Zein el Ammama » ne lui accorde aucune considération, il est contraint d’opter pour les supplices déclarant, qu’il est prêt à laisser tomber les rênes de sa tribu pour lui faire plaisir d’où<br /> le refrain « oua aalik enkhali ouled aarchi itema ». Dhalma l’ingrate est une œuvre lyrique émouvante qui a été magistralement chantée par nos maîtres virtuoses Annabis dont les grands chantres<br /> Mohamed el Kourd et Hassen el Annabi que Dieu ait leurs âmes mais aussi par le ténor du malouf constantinois El Hadj Med Tahar Fergani que Dieu lui prête longue vie.<br /> <br /> Dr Kadi Ramzi<br /> <br /> http://www.bledelanneb.org/le-patrimoine-historique/musique-et-litterature/17-l-ed-dhalma-r-eternel-chef-doeuvre<br /> <br /> <br />
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L
<br /> L'orchestre de Brahim Hadj Kacem sera l’hôte, le 5 novembre prochain, de l'Institut du monde arabe à Paris. Le concert de hawzi est déjà attendu par les mélomanes, puisque Hadj Kacem est connu pour<br /> ses nombreux concerts qu'il a donnés à Paris, Genève, Tunis, Rabat, etc.<br /> <br /> Ce professeur de mathématiques a dès son jeune âge choisi l'école andalouse de Tlemcen, où il est né, pour apprendre à jouer la plupart des instruments, notamment le rbab, le violon, la guitare et<br /> le luth.<br /> <br /> Hadj Kacem, qui donne des cours de musique et de chant andalou à Paris, chante aussi bien l'andalou classique que le hawzi.<br /> <br /> Il a enregistré une dizaine de cassettes et CD. Le concert exceptionnel du 5 novembre prochain sera consacré à la musique hawzi de Tlemcen.<br /> <br /> <br />
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