Taktouka Jabalia

Publié le 31 Juillet 2008

Taktouka Jabalia est un art populaire traditionnel venu des montagnes du nord-ouest du Maroc. Ses belles chansons plaisent de plus en plus au public et résonnent toujours dans la plupart des quartiers populaires.

Comme la plupart des traditions musicales populaires du Maroc, la Taqtuqa el-Jabalya ne semble pas avoir d'origine précise historiquement attestée, sa vague actuelle apparaît à l'époque moderne liée à la diffusion radiophonique lorsqu'elle fait l'objet de certaines émissions par la station régionale, peu avant la Seconde Guerre mondiale.

On peut compter khanfour el-Ghiyati parmi les célébrités de l'époque. Dans cet art musical, on évoque souvent le marabout Moulay Abdesslam Ben - Mchich.
Les Jbala comme leur nom l’indique, sont les « montagnards » ou « les habitants des montagnes ». Ce nom qui se réfère plutôt à la géographie qu’à un aspect ethnique donné, est passé pourtant pour une identité culturelle parce qu’il n y a aucune autre population appelée « Montagnards » au Maroc.

La langue et d’autres aspects culturels indiquent que l’aire jeblie s’étend de l’Atlantique aux environs de Taza et de l’oued Ouergha à la Méditerranée.

A l’origine d’après la toponymie et le lexique jebli, la région était peuplée par des tribus andalouses qui parlaient une langue plus ancienne que les dialectes d’aujourd’hui. La proximité de l’Europe a fait que des populations d’origines ibériques s’étaient installées dès la Protohistoire dans la région. Il existait aussi un population locale antérieure à l’arrivée des Andalous qu’on appelle des Ibéro-maurusiens qui sont peut-être les premiers habitants du Maroc. Occupant une position stratégique, la région de Jbala a été un point de rencontre de plusieurs courants culturels et humains (les Phéniciens, les Puniques, les Latins, les Ibères, les Romans, les Amazighs, les Arabes d’Andalousie). Ces différents apports ont contribué à façonner l’identité culturelle jeblie.

Les Jbala furent arabisés assez tôt semble-il, c’est pourquoi leur parler comporte de nombreux mots arabes très anciens et conserve des prononciations anciennes pour certaines lettres (comme le Qaf ou Djim). Par contre leur parler a conservé des sons que l'on ne trouve que dans les langues latines comme le "P". L’arabisation fut accélérée avec les Idrissides qui y ont trouvé refuge après le déclin de leur dynastie, tout comme les arabes d’Andalousie à partir du XVe siècle.

Bien qu’il existe des villes à la périphérie de la région, les Jbalas n'en sont pas les fondateurs. Ainsi, dans des villes comme Tétouan (fondée par des Arabo-andalous), Tanger, Chefchaouen, Larache, etc, le terme jbala s’applique aux paysans, pourtant une grande partie de la population de ces villes est d’origine jeblie.
Le terme Jbala peut posséder une connotation péjorative (paysans, "plouc"...) d'où une certaine recalcitrance à dévoiler ses origines chez certains Jeblis. Cependant, ils sont souvent trahis par leur accent particulièr. Cet aspect péjoratif a été véhiculé par les habitants des villes (bourgeoisie arabo-andalouse). La réhabilitation politique des zones nord après la disparition de Hassan II a toutefois contribué à réhabiliter cette culture.

 

 

Aïta Jabalia connu plus couramment sous le nom de Taktouka Jabalia qui est un folklore chamali. C'est un art populaire traditionnel que l'ont retrouve dans les zones montagneuses du nord-ouest du Maroc.

A Tanger comme à Tétouan, Ouezzane et Asilah, les belles chansons de l'Aïta Jabalia résonnent toujours dans les cafés des quartiers populaires.

Cet art se distingue par son répertoire masculin. Ses textes se présentent pour leur majorité comme une sorte d'invocations de Dieu, du Prophète Sidna Mohammed et le saint Moulay Abdeslam Ben Mchich.

 

Rédigé par Musique arabes

Publié dans #Musiques traditionnelles marocaines

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