Orchestre de Fès du Malhoun
Publié le 29 Octobre 2008
L'Orchestre de Fès du Malhoun est une formation musicale de Malhoun fondée en 1956 par la radio de Fès avec à sa tête Monsieur Mohamed Bouzoubaâ.
Le groupe était composé de grands artistes de ce style de chant populaire. A partir de 1966, le grand chanteur Haj Mohamed Bouzoubaâ assura sa direction jusqu'en 1997. Depuis cette date, il est dirigé par Monsieur Mohamed Alami (frère aîné de Brahim El Alami) qui travaille dans la perspective de la sauvegarde de cet art et sa promotion parmi les différents styles internationaux.
Le Malhoune dans le contexte du Maroc
D'après Saïd El Meftahi le Malhoune est un genre littéraire poétique ancien et nouveau. Pourquoi nouveau ? Parce qu'à ce jour, des poètes bien de notre temps évoquent encore et encore des thèmes immémoriaux qu'ils se font un devoir de transmettre au genre humain. L'on distingue aussi bien les chantres du Melhoun dans les grandes écoles certes mais il en est d'autres qui ont appris aussi à l'Ecole de la Vie. Ce qu'ils ont vécu, ce qu'ils ont vu a été mis en poésie pour servir à d'autres, pour servir l'Homme. Ils nous ont laissé un héritage fabuleux de beauté et de sagesse. C'est pourquoi je voudrais tant que cet Art soit connu de tous car il parle de tous et de chacun. C'est une forme musicale basée sur une qacida (poème) composée de vocabulaire mêlant l'arabe classique vulgarisé et le dialecte marocain. La musique du Melhoun inspirée de l'arabo-andalou, s'est fortement imprégnée de son identité marocaine. Tafilelt près de Meknès voit l'émergence des premiers maîtres du Melhoun très vite suivie par des villes illustres qui se mettront à leur tour à célébrer le Melhoun. Aujourd'hui, il déborde largement des frontières marocaines pour gagner le Monde entier.
Thèmes
En sociologie, il y a un phénomène qu'on appelle la solidarité mécanique ; c'est quelque chose qui n'est pas réfléchi. La poésie populaire est restée comme cela, d'une manière mécanique, tacite, et qui fonctionne. Il reste que si on veut apprécier le texte, on doit posséder une connaissance, un savoir. En fait, la poésie populaire et le malhoun s'adressent à des gens initiés. Et c'est probablement cette raison qui explique que certaines fois, on a traversé des périodes creuses, des «crevasses» qui ont donné naissance au raï ou à d'autres choses, différentes de la tradition poétique traditionnelle. Parmi les thèmes poétique abordés par le Malhoun, on trouve les «Tawassoulât». Dans les recueils, ce sont des poèmes mystiques, composés par de grands hommes du soufisme tel le théologien Laamiri ou encore Sidi AbdelKader el Alami, garant de Fès, qui est considéré comme un des plus grands mystiques du Maroc.
Il a composé un ensemble de pièces poétiques évoquant le désir de se fondre dans l’essence divine et des poèmes à la louange de l’Elu, que le salut et la bénédiction de Dieu soient sur lui. Ces poèmes, aux images les plus belles qui soient, ont touché la conscience de tous les arabes car ils ont été composés en arabe classique dans un style non moins beau que celui d’un Ibn Faredh ou d’un autre de ses comparses puis mises en musique.
Le terme « Tawassul » désigne les poèmes d’invocation dans lesquels l’adorateur se confie avec ferveur à son adoré. C’est un thème poétique qui comprend les poèmes de louange, d’action de grâce, d’invocation et de gratitude envers Dieu, exalté soit-il. Apparaissent également des poèmes de remords, de retour à Dieu et d’imploration du pardon divin, ainsi que toutes sortes d’autres thèmes religieux dans lesquels l’artiste se retourne sur sa vie, pleure ses erreurs et ses faux pas.
Tous les grands thèmes de la vie comme par exemple :
la politique,
la patrie,
les sentiments,
la nature,
Dieu,
les femmes
sont abordés dans le Melhoun et bien d'autres encore.
Voir aussi
Mohamed Ghali El Fassi, un homme au service du Malhoune