Miriam Makeba, “Mama of Afrika”, la voix de l'anti-apartheid s'éteint
Publié le 10 Novembre 2008
Miriam Makeba (4 mars 1932, Johannesburg - 9 novembre 2008, Castel Volturno), fut une chanteuse de nationalité sud-africaine, naturalisée guinéenne. Surnommée "Mama of Africa", elle est la chanteuse africaine la plus célèbre de tous les temps. Elle s'est longtemps battu contre l'apartheid et à continué jusqu'à sa mort à lutter contre tous les racismes. Elle passe 31 ans en exil combattant contre le racisme. Mustapha Toumi, poète, parolier et compositeur algérien avait écrit les paroles Africa pour elle. Plus encore qu'une immense artiste, elle fut un symbole.
Miriam Makeba est morte hier soir à l’âge de 76 ans, d'une crise cardiaque après son concert, près de Naples.
Biographie
Zenzi de son vrai prénom, diminutif d'Uzenzile qui signifie, " Tu ne dois t'en prendre qu'à toi-même ", commence son destin tristement exemplaire en prison : elle n'a que quelques jours lorsque sa mère est inculpée durant six mois pour avoir fabriqué de la bière afin de subvenir aux besoins de sa famille. Son père meurt lorsqu'elle a cinq ans. En 1947, les nationalistes afrikaners gagnent les élections et plongent le peuple noir dans l'arbitraire et la violence que peut receler un régime dictatorial et raciste tel que l'apartheid. Attirée par le gospel des protestants, et les chants des guérisseurs traditionnels,, Myriam commence sa carrière en 1952 avec les Buban Brothers, avant d'être appelée comme choriste par les Manhattan Brothers, l'une des formation les plus populaires de l'époque. En 1956, elle écrit son plus grand succès, la chanson Pata, Pata originellement chantée en zoulou avec laquelle elle fait le tour du monde.
La chanson est reprise en français par Sylvie Vartan qui la chante au rabais sous le titre Tape Tape.
En 1959, elle est contrainte à l'exil en raison de son apparition dans le film anti-apartheid Come Back, Africa qui lui vaut une invitation en Europe. Elle est aussitôt repérée par Harry Belafonte qui la prend sous son aile.
Elle chanta pour les anniversaires du président Kennedy au Madison Square Garden et s'exprima avec véhémence contre l'apartheid devant l'Assemblée générale des Nations unies en 1964. Elle épousa le trompettiste Hugh Masekela puis se sépara de lui dans les années 1960.
En 1966, Makeba reçoit un Grammy Award pour son album An evening with Harry Belafonte and Miriam Makeba et devient la première Sud-Africaine à obtenir cette récompense.
En 1967, elle enregistre en anglail Pata, Pata.
En 1987 elle rencontre à nouveau le succès grâce à sa collaboration avec Paul Simon dans l'album Graceland. Peu après, elle publie son autobiographie Makeba: My Story.
Son mariage en 1969 avec le militant des droits civils afro-américain Stokely Carmichael, connu sous le nom de Kwame Ture qui était un militant noir américain originaire de Trinité-et-Tobago chef des Black Panthers, ce qui lui vaut le harcèlement du FBI aux États-Unis.
En 1987-88, elle est l'invitée spéciale de Paul Simon sur sa tournée mondiale Graceland. En 1988, elle enregistre l'album Sangoma à New York.
Elle s'exile à nouveau et s'installe en Guinée. Elle est décorée par la France au titre de Commandeur des Arts et Lettres en 1985 et obtient la nationalité française en 1990.Cette même année, Nelson Mandela la persuade de rentrer en Afrique du Sud.
En 1991, la fidèle militante du Congrès national africain retrouvait son Président et chante pour lui.
En 1992, elle interprète le rôle de la mère (Angelina) dans le film Sarafina! qui raconte les émeutes de Soweto en 1976.
A Noël 1995, elle se produit dans la Cité du Vatican et s'entretient avec le pape Jean-Paul II, qu'elle retrouve à Rio de Janeiro en 1997, puis en 200, lors de son Jubilé à Rome
En 2002, elle partage le Polar Music Prize avec Sofia Gubaidulina (Russie, 1931)
Très impliquée dans des actions humanitaires (collecte de médicaments, aides aux femmes africaines..) Miriam Makeba ne se repose jamais sur ses lauriers. Star incommensurable, elle est un symbole vivant de la lutte pour la paix. Son talent, son doux sourire et ses yeux qui en ont tant vu et d'où émanent une telle humanité sont ses armes. Miriam Makeba était sidérée de voir certaines régions d'Afrique noire s'entretuer, elle qui a toujours rêvée toujours d'une grande Afrique unie. Celle qui a toujours défendu bec et ongles son statut de chanteuse plutôt que celui de femme politique continue son combat sous une forme nouvelle. Elle s'occupe de l'insertion des jeunes filles des townships en difficulté, en favorisant l'ouverture de maisons d'accueil.
Makeba est décédée après avoir chanté en soutien à l’écrivain et journaliste Roberto Saviano, pourfendeur de la Camorra à Castel-Volturno dans la province de Caserte.
Parmi ses enregistrements figurent Miriam Makeba (1960) ; An Evening with Harry Belafonte and Miriam Makeba (1965) ; Pata-Pata (titre original en 1967, album en 1977) et Sangoma (1988). Elle s'est produite avec de nombreux musiciens du monde entier, y compris sa propre fille Bongi, également chanteuse et, en 1988, a publié une autobiographie, Makeba : My Story, avec James Hall.
Albums
Miriam Makeba: 1960
The Many Voices Of Miriam Makeba: 1960
The World Of Miriam Makeba: 1962
Makeba: 1963
Makeba Sings: 1965
An Evening With Belafonte/Makeba (avec Harry Belafonte): 1965
The Click Song: 1965
All About Makeba: 1966
Malaisha: 1966
Miriam Makeba In Concert!: 1967
Pata Pata: 1967
Makeba!: 1968
The Promise: 1974
Country Girl: 1975
Pata Pata: 1977
Sangoma: 1988
Welela: 1989
Eyes On Tomorrow: 1991
Sing Me A Song: 1993
A Promise: 1994
Live From Paris & Conakry: 1998
Homeland, 2000
Keep Me In Mind, 2002
Live at Berns Salonger, Stockholm, Suède, 1966: 2003
Reflections, 2004
Makeba Forever, 2006 (dernier enregistrement)
Source