Kaddour El Alami, précurseur dans le genre du Malhoun
Publié le 28 Janvier 2009
Sidi Kaddour El Alami, mieux connu sous le nom religieux sidi Abdelkadek El Alami (né en 1742 à Meknès- décédé en 1850) figure parmi les plus grands poètes et grands juristes marocains. Il est élevé au rang de saint. Il a aussi bien chanté la femme, les plaisirs de la vie, il a écrit de célèbres louanges à Dieu …Il est même devenu très tôt un « soufi » qui a marqué son temps et le Roi Sidi Abderrahman ne manquait aucune occasion pour prendre son avis sur des questions de religion ou de société.
Le tombeau de Sidi Kadour El-Alami est située dans un quartier paisible de Meknés. Il jouit d'une grande vénération.
Comme El Maghraoui. Le défun s'était distingué par la chasteté de ses penchants. Sa Eva idéale ne refléte que la grandeur et la perfection divine. Pour lui la chair est un "fiel destructeur" du "merveilleux miel " que donne l'amour pur, l'amour qui satisfait la sensibilité morale et esthétique. La "sensualité flétrit toute fleur " note-t-il, elle ne laisse que le douloureux souvenir des sensations améres.Cette conception pure, céléste a valu a Sidi Kadour El-Alami l'auréole de la sainteté.
Biographie
Sidi Abdelkadek El Alami était un auteur et précurseur dans le genre du Malhoun, il a fondé la zaouia soufi Alamiyyin à Meknès.[1] qui est devenue la zaouia du Malhoun la plus répandue. Les chansons les plus connues sont "El Farradjia" (connu aussi sous le nom de "Ya Krim") et "El meknassia", c'est à dire la maison perdue en réponse aux dignitaires de Meknès. L'homme faisait de fréquentes tournées de visites pieuses aux tombeaux des saints. Ainsi , lors de son long séjour à Marrakech, qui a duré vingt ans, il visitait lui tous les jours les tombeaux des sept patrons de Marrakech comme il lui arrivait à se borner à visiter le tombeau d'Abou el Abbas Sabti.
Si l'on se réfère aux qaçaïd chantées et en admettant (sans que rien n'œuvre pour cette hypothèse) que l'interprétation soit contemporaine à l'écriture, on pourrait dater la ferda du 19ème siècle. Sidi Kaddour El Alami, l'un des plus anciens et des plus grands auteurs connus, vivait à cette époque. J'ai pris Sidi Kaddour El Alami comme référence car il est l'auteur de « Ya Krim El Kourama Ghitna B'Faradj » considérée de tout temps comme qacida culte de la Ferda.
Dans le domaine de l'amitié, le poéte a énormément souffert de l'ingratitude des Meknassis. Le poéme "el Meknassia" appelée au maroc, "dar sidi Qadour", restera un chef d'oeuvre imperissable du malhoun. Son sujet est la perte de son domicile.
La premiere version incrimine un ami musulman d'origine juive, qui procéda à la vente de sa maison à l'insu de son naif propriétaire qui lui avait même, dit-on, établi une procuration!
la seconde évoque qu'il était excessivement généreux et dépensier, se trouva un jour a court d'argent et dut se resoudre a vendre sa maison.
Une troisiéme version explique par contre que "les notables de la ville l'avaient convaincu de faire don de sa maison pour permettre l'élargissement de la mosqué mitoyenne. Lorsqu'il la leur donna , ils renoncérent à l'annexer à la mosquée mais la gardérent. Al Alami fut alors pris des plus grands regrets et composa sa fameuse qasida ou il décrit son nouvel état d'errance".
En fin de compte, il récupère la maison familiale (et là aussi, on ignore si elle fut rachetée pour lui par le roi ou par un de ses disciples) où se trouvent actuellement son tombeau et celui de sa soeur dans ce vieux quartier de Meknés appelé "9oubette essou9", plus precisement dans ce fameux "derb sidi boutib"
Références
- ↑ Encyclopedia of Religion and Ethics, Part 20, p.722
- J. Jouin, "Un poème de Si Kaddour el 'Alami", in Hesp. 46 (1959), p. 87-103.
- Eugène Aubin, Morocco of To-day, 1906 p. 274
- Abdelmajid Fennich, Dari ya dari (Maison, O Ma maison) raconte la vie de Sidi El Alami, 2003.
- Audio "Tawassolat" [1]