Artisanat au Maroc

Publié le 2 Mai 2009

Lorsqu'on parcourt les collections d’art islamique, dans les musées ou celles des particuliers, on est frappé par la nature des pièces qui les constituent. Une majorité est en rapport avec les plaisirs du boire et du manger, même si certains interdits religieux frappent telle boisson fermentée ou telle chair animale. Souvent, ces pièces appartiennent également à ce que l’on appelle « les arts de cour », c’est-à-dire qu’elles ont été exécutées pour des princes et leur entourage et se distinguent par une grande qualité de fabrication.

L'artisanat au Maroc occupe partout une place de premier plan. Les précieux manuscrits de la Bibliothèque royale ou ceux de la mosquée Qarawiyyin témoignent d'un art remarquable de la calligraphie. Les bijoux en or et en argent sont finement travaillés. Les céramiques anciennes (poterie vernissée ou faïence émaillée) présentent des décors constitués de fleurs et d'arabesques monochromes, généralement bleus, ou polychromes, aux tons bleus, bruns, verts et jaunes. Celles de Fès sont particulièrement renommées. La richesse de ce patrimoine ne doit pas laisser dans l'ombre l'extraordinaire variété de l'artisanat: poterie, travail du bois, maroquinerie, confection, travail des métaux, vannerie, assemblage de tapis et de couvertures. Les artisans marocains, que ce soit en milieu rural – essentiellement berbère – ou dans les villes – ils sont organisés en corporations dans les cités –, font preuve d'un savoir‑faire et d'une habileté remarquables.

Les artisans musulmans ont excellé dans les arts du feu : le verre, le métal – généralement un alliage de cuivre rehaussé d’incrustations d’or et d’argent – et la céramique sont diversement employés pour façonner des plats, écuelles, bols et présentoirs à épices ou à friandises ; des pots à eau, bouteilles, aiguières et verseuses.

Dans le monde musulman, il n’existe pas de réelle distinction entre l’artiste et l’artisan, le terme employé en arabe pour désigner les arts, sinâ‘a se confond avec celui des techniques, fann. Peu de traces matérielles permettent de connaître l’organisation des ateliers ou l’identité des artistes et artisans en terre d’Islam pour les périodes antérieures au XVe siècle. Certaines sources fournissent cependant des témoignages indirects sur leur organisation et facilitent notre compréhension des ateliers. Pour les périodes plus tardives, nos connaissances s’appuient souvent sur des documents administratifs, ainsi que sur des récits de voyageurs étrangers, qui offrent une étonnante documentation. (Qantara).

Les métiers artisanaux ont fait de certaines villes du Maroc un rayonnement civilisationnel. Le classement, par exemple, de la ville de Fès par l'UNESCO comme "patrimoine universel" est une réelle reconnaissance de la communauté internationale de la valeur des apports de cette cité au patrimoine universel dans le domaine des arts traditionnels et, aussi, des ouvres architecturales qui abondent dans la capitale spirituelle et culturelle du Royaume. Cette architecture est, en fait, une synthèse originale des influences andalouse et orientales ayant produit un patrimoine fait des plus beaux monuments de l'art islamique; une richesse qui se déploie également en milieu rural, avec une architecture berbère basée sur la pierre et la terre crue, se matérialisant, entre autres, par les ksours, villages fortifiés de la vallée du Draa, et les greniers collectifs du Haut Atlas.

L'artisanat marocain peut être classé en deux catégories : le citadin et le rural. L'art citadin est imprégné de traditions importées d'Orient ou encore de l'Espagne musulmane. L'influence orientale se voit notamment dans les tapis, les étoffes et les broderies alors que l'apport andalou se perçoit encore dans les arts de la céramique, du métal, du bois et du cuir. Les arts ruraux ou berbères ont un aspect plus "primitif". Les objets ont souvent une fonction utilitaire: mobilier, outils, ustensiles indispensables à la vie quotidienne et quelques parures pour les fêtes des communautés qui y vivent. L'artisanat  marocain est donc conjointement l'expression du peuple berbère et de l'héritage hispano-mauresque, influencé de traditions juives, arabes et africaines, l'artisanat marocain est le fruit d'un savoir-faire particulier. Le monde multicolore des souks, où se bousculent objets variés..., est le domaine sacré des artisans qui, jour après jour, répètent inlassablement des gestes ancestraux appris de père en fils. A partir de matériaux frustes - plâtre, pierreterrebois, produits cosmétiques à base d'argane -, ces artistes réalisent des décors somptueux, où foisonnent les couleurs, où abondent les motifs géométriques et floraux propres à l'art islamique. Qu'ils modèlent l'argile, sculptent le cèdre, cisèlent le stuc, ou tissent la soie, les artisans respectent un langage esthétique codifié séculaire - qui n'exclut pas la fantaisie - seul garant de l'originalité de leur art. L'une des spécialités du Maroc consiste au travail de la céramique. Les artisans potiers, utilisent la technique de la "double cuisson" : l'argile est d'abord modelée puis cuit une première fois. Il est ensuite peint et le "biscuit" passe une seconde fois au four ce qui donne un aspect verni aux couleurs. Le produit le plus connu et le plus vendu est le tajine mais aussi des cendriers, vases, plats, et objets divers.


C'est aux Andalous que l'on attribue la décoration des portes cloutées devenue caractéristique du fer forgé marocain. Les grilles en fer forgé garnissent fenêtres et bouches d'aération des cuisines et des salles de bains. Leurs entrelacs de métal tranchent avec la sobriété des façades blanchies à la chaux. Destinées à embellir les maisons et à préserver l'intimité des habitants, ces grilles rappellent les moucharabiehs de la tradition arabo-andalouse (panneaux de bois sculpté qui permettaient aux femmes de regarder dans la rue sans être vues).

Aujourd'hui, l'artisanat marocain rassemble quelque 70 métiers différent et propose une diversité des créations et des matériaux utilisés : bois, cuivre, pierre, fer, cuir...Cette activité ne cesse de se développer, répondant ainsi aux besoins quotidiens de la population, à ceux des étrangers grâce aux exportations, mais satisfait aussi de nombreux touristes. Des réflexions indiquent qu'il est indispensable de sauvegarder ce patrimoine qui fait partie de l'histoire du pays. Sans cette activité des milliers de familles seraient condamnées à la pauvreté, mais aussi indiquerait un déclin du tourisme qui signerait la fin de cette extraordinaire agitation des souks qui donne aux flâneurs dont tous les sens sont en éveil une sensation de vertige et cette impression de plonger dans le passé du Pays. A cet effet des foires, salons et expositions sont organisées régulièrement.

Contrefaçon de la traditionnelle babouche marocaine par les chinois

On ne compte plus le nombre de produits typiquement marocains victimes de la contrefaçon chinoise. Le dernier en date est la traditionnelle babouche. Pur produit de l'artisanat authentique, elle ne bénéficie d'aucune protection contre l'offensive économique venue de Chine. Les autorités marocaines doivent prendre les dispositions nécessaires pour endigué ce véritable fléau aux conséquences désastreuses pour le pays. Les chinois n'hésitent devant aucune opportunité pour faire du business. Ils n'ont aucune considération pour l'ordre symbolique et moral d'une économie artisanale. Depuis peu, ils ont copié les modèles les plus vendus au Maroc pour les produire en Chine avec du faux cuir. La qualité de leur produit ne rivalise pas avec celle d'un artisan marocain fort d'un savoir ancestral et d'une passion pour son métier. Mais les prix des babouches chinoises menacent sérieusement la survie de l'authentique babouche marocaine. (source)

 

Artisanat à Marrakech

Cercle des artisans marocains

Contributions

Ébénisterie

Mogador, Essaouira,

Voila du thuya , avec le blanc(citronnier) le brillant (nacre) le noir (ébène)

Liens externes


Rédigé par Last Night in Orient

Publié dans #Maroc

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E
<br /> Voilà, tu as tout dit ! Il faut bien savoir que le Maroc est victime des contrefaçons chinoises, comme partout... Les touristes sont bien bêtes de s'y laisser prendre. Mieux vaut ne ramener qu'un<br /> seul souvenir, mais bien prendre garde à ce qu'il soit authentique, même s'il doit coûter plus cher. C'est une question d'amour du Beau. Au Maroc, ça vaut vraiment la peine de faire l'effort...<br />
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