La musique rurale incantatoire des maîtres Jajouka

Publié le 20 Mai 2009

Jajouka, Joujouka ou encore Zahjoukah (جوجوكة ou جهجوكة) est un village situé dans le Rif au Maroc.

 


 

Les musiciens de ce genre musical issu de ce village fondé par Si Ahmed Chikh au bord de la chaîne du Rif dans les monts Jibala au Sud de Tanger, paratiquent cette musique incantatoire depuis que le monde est monde...Ils jouent de la ghaïta (une sorte d'hautbois), de la flûte et des tambours. Les flirts avec les musiques occidentales sont fort fréquents, pour ne citer que les Rollings Stone qui ont été fascinés par cette musique rurale. S'ils jouent une des musiques les plus veilles au monde, The Master Musicians of Jajouka sont aussi, avec Ravi Shankar, parmi les premiers musiciens à avoir tenté le rapprochement des cultures orientales et occidentales. En 1992, lors de l'adaptation cinématographique du roman de William Burroughs Le festin nu, il parut tout naturel à Ornette Coleman et Howard Shore de collaborer avec ceux que Burroughs avait qualifiés de "groupe de rock de 4000 ans d'âge". Qu'importe l'âge de cet art, seules la spiritualité et la force de cette musique comptent. Fier d'avoir traversé les âges, ces hommes en jellaba blanches et babouches jaunes jouent sans se soucier des modes musicaux, avec une confiance sans pareil.


Le groupe légendaire Master Musicians of Jajouka est aujourd'hui dirigé par Bachir Attar et est considéré comme le premier groupe de musique du monde. Sous la direction de Bachir, la formation musicale a enregistré des pièces et a collaboré avec de nombreux artistes musicaux connus dont les Rolling Stones, sur l'album "Steel Wheels" . Grâce à des prestations partout dans le monde et aux DC, l'héritage des Master Musicians est préservé pour le bénéfice des générations futures. Les principaux musiciens de Jajouka sont tous des descendants de la famille Attar. Ce mot d'origine soufi signifie "fabricant de parfums". Bien avant la dynastie des Alaouites, les artistes de Jajouka étaient les musiciens officiels des sultans, voyageant avec ces derniers et annonçant leur arrivée dans une nouvelle ville. En plus de les accompagner, ils devaient jouer pour eux sans cesse, de jour comme de nuit, et même avant d'aller prier.

 

 


Bibliographie

  • Hamri, Mohamed (1975), "Tales of Joujouka". Capra Press.

  • Palmer, Robert (October 14, 1971). "Jajouka: Up the Mountain". Rolling Stone.

  • Davis, Stephen (2001). Old Gods Almost Dead. Broadway Books, 135-37, 172, 195-201, 227; 233-34, 248-53, 270, 354, 504-505, 508.

  • Strauss, Neil (October 12, 1995). "The Pop Life: To Save Jajouka, How About a Mercedes in the Village?". The New York Times.

Voir aussi



Rédigé par Last Night in Orient

Publié dans #Musique marocaine d'expression berbère

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
tu ne finis pas de me surprendre cher Mario, toute cette diversité, toutes ces sonorités ne sont pas aisées à aller chercher. merci pour les efforts que tu fournis pour nous faire regarder dans un miroir.<br /> amitiés
Répondre
M
<br /> <br /> Azul Al,<br /> <br /> <br /> Merci pour tes encouragements, en effet toutes ces richesses sonores me captivent, et à chaque coins une découverte méritant une attention particulière ! De nouvelles surprises sont prévues...Là<br /> je repars dans le Sud Tunisien à la (re)découverte de nouvelles sonorités...<br /> <br /> <br /> <br />