Tafilalet, région qui a vu naître le malhoun

Publié le 22 Mai 2009

Tafilalet, région saharienne située en bordure méridionale du Maroc, au sud du Haut-Atlas. Les oasis du Tafilalet sont établies dans une cuvette limitée à l’ouest par l'Anti-Atlas et alimentée par les oueds Ziz et Rheris. Grande région originale, le Tafilalt a la particularité d’une position naturelle isolée du reste du Maroc par le Haut Atlas. En franchissant le col de Talrhemt (la chamelle) (2900) le visiteur venu du Nord a l’impression de franchir un seuil, on entre dans l’intimité d’un nouveau monde celui des oasis et du désert.


Une région connue pour ses oasis

Les palmeraies, dont les plus importantes sont celles de Rissani, Alnif et Erfoud, ont longtemps été tributaires des crues des oueds, mais l'irrigation s'est développée depuis la mise en service, en 1971, du barrage Hassan-Addakhil à Er-Rachida. Dans ces oasis, où les terres agricoles sont limitées, vit une population de près de 600.000 habitants dont 75% sont des ruraux et vivent principalement de l'agriculture. Cette vaste région entre le Sahara et l'Atlas est un espace considéré toujours comme à part ; son trait le plus marquant est sans doute le contraste entre le chapelet verdoyant que forment les oasis le long des vallées et l'immense no man's land constitué de montagnes et de plateaux dénudés.


Les dattes de Tafilalet

Les dattes constituent la base de l'alimentation des habitants de cette région. Les dattes ne servent pas uniquement de dessert. Elles sont écrasées et gardées dans de grosses jarres : les Doukkess.....Elles sont aussi cuites au Smen (beurre rance) ; Tiini N'oudi. Une confiture de dattes est également préparée dans cette région : Tahallaout Le ' Younassiyiss' consiste en une friture de dattes qui sont ensuite mélangées à la farine de blé grillée. Les dattes, fruit omniprésent, dans la cuisine quotidienne, cérémonies et grandes réceptions, constituant donc un symbole d'authenticité culturelle de la région de Tafilalet.

 

Une ville qui a joué un un rôle de premier plan au Maroc

La Région de Meknès-Tafilalet a joué dans l'histoire du pays un rôle de premier plan. L'ancienne Sijilmassa vit naître en 1640 la dynastie alaouite. Mohammed VI, appartient à cette dynastie : il est le descendant direct de Moulay Ali Charif, le premier sultan et le fondateur de la dynastie filalienne ou alaouite.

Au début du XVIIème siècle, un premier mouvement, maraboutique, né au Tafilalet, tente de prendre le pouvoir à Marrakech. Mais la mort de son chef, Abou Mahalli, en 1613, scelle son échec. Plus fructueuse est la conquête lancée, dans la seconde moitié du XVIIIème siècle, par les chérifs alaouites du Tafilalet. Moulay al-Rachid, successeur de Moulay Ali, le fondateur de la dynastie qui règne toujours sur le Maroc, s'empare de Fès, en 1666, puis de Marrakech, en 1669. Les Européens ne parviennent à pénétrer que tardivement dans le Tafilalet. Le Français René Caillié, qui suit l'axe commercial menant à Tombouctou, est le premier à explorer cette région du Maroc, qui n'est cependant occupée par les Français qu'en 1932 après une forte résistance des tribus berbères des environs.

 

Moulay Ismaïl

Moulay Ismaïl, souverain alaouite qui régna sur le Maroc de 1672 à 1727, frère et successeur de Moulay al-Rachid, le fondateur de la dynastie. Il continua la politique de consolidation du royaume entreprise par son frère en réprimant des séditions à Fès et à Marrakech (1672 et 1677), qui perdit son statut de capitale, et en menant des campagnes contre des révoltes berbères dans le Sud et dans l'Atlas. Pour tenir en main le front intérieur, reprendre la politique de reconquête de la côte sur les Européens et résister aux Turcs, à l'est, il forma une armée sur le mode des janissaires turcs avec des Noirs soudanais de Tombouctou ou de Ségou. Les enfants de recrues ou d'esclaves sahariens étaient élevés dans ce dessein, et lui étaient dévoués corps et âme ; ses troupes comptèrent jusqu'à 150 000 hommes. Il força les Anglais à évacuer Tanger (1684) ; s'il enleva les autres places fortes aux Européens, il ne put chasser les Espagnols des présides (Melilla, Ceuta, Alhucemas, Vélez). Il contint les Turcs sur la frontière orientale malgré des expéditions au Sahel algérien (Laghouat, Aïn Séfra).

Sa tentative de mariage avec une princesse française et son caractère tyrannique contribuèrent à donner une image de Moulay Ismaïl conforme à l'idée que se faisait le XVIIe siècle du monarque oriental, au pouvoir fantasque et absolu. Admirateur de Louis XIV, Moulay Ismaïl fit édifier par ses esclaves une cité digne de lui à Meknès.

Selon leurs traditions orales, les Touareg situent égalment au Tafilalet l'origine de leur migration sous leur reine mythique Tin-Hinan.

Le Tafilalet est une région historique. L'adjectif correspondant est filali (ou filalien lorsqu'il s'agit de la dynastie régnante). C'est un ensemble d'oasis qui était traditionnellement des points d'arrivée au Maghreb des caravanes transsahariennes. Aujourd'hui, la région correspond à la province d'Errachidia, ancienne Ksar-es-Souk. Il fait partie, depuis 1997, de la région Meknès-Tafilalet. Le Tafilalet a beaucoup souffert de l'établissement d'une frontière algéro-marocaine et des tensions qui surviennent périodiquement entre les deux pays.

La région qui a vu naître le malhoun

Le centre premier de ce genre musical authentiquement marocain est selon l'avis des spécialistes, la région de Tafilalet. De là sont issus les grands poètes qui en émigrant vers les grandes villes du pays, permirent à cet art de rayonner et se développer avec le soutien d'un corps d'artisans et de métiers d'art. Les poètes anciens avaient puisé dans une riche civilisation, elle même fruit des multiples liens entre le terroir et le patrimoine arabo-musulman. Parmi les troupes artistiques les plus réputées localement on peut citer la troupe Sijilmassa de Malhoun, Jrafa d'El Jorf, Houbi Houbi de Boudnib, Aоt Merghad de Goulmima et de Tadighoust, Gnawa de Arab Sebbah, M'daghra et Goulmima et les troupes d'ahidous des Aоt Hdidou, d'Ait Izdeg de Gourrama. Le Festival de Sijilmassa du melhoun, initié par le ministère de la Culture, en partenariat avec la province d'Errachidia à Tafilalet, d'où sont issus les ténors et les grands poètes qui, en sillonnant les grandes villes du Maroc, permirent à cet art de rayonner et de se développer avec le soutien d'un corps d'artisans et de métiers d'art, mais aussi avec le contact des arts citadins.

Gastronomie de Tafilalet

La cuisine de Tafilalet est riche et variée est d'une renommée internationale. Les mets les plus populaires de Tafilalet sont :

  • Madfouna
  • Les pigeons farcis
  • Khobz Douaz
  • Tagine aux légumes de Tafilalet
  • Tajine aux dattes,
  • Pâtisserie aux dattes
  • Jus aux dattes
  • Compote aux dattes (tahallaoute)
  • Harira filalia (Ouarguia)
  • Madfouna
  • Knaffa aux amandes et aux dattes

Articles connexes

  • Malhoun
  • Région de Meknès-Tafilalet

Rédigé par Last Night in Orient

Publié dans #Maroc

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
Azul Mario,<br /> Tiens! je ne le savais pas ça! Je pensais que c'était une naissance andalouse.
Répondre
L
<br /> <br /> C'est à Tafilalet, terre de métissages de langues et de cultures et de musiques, que l'art du malhoun a trouvé toutes ses splendeurs de générations en génération. On raconte même que <br /> "Le Malhoun est né dans Tafilalet, il a été élevé à Marrakech et il est mort a Fès".<br /> <br /> <br /> Merci pour tes commentaires Al<br /> <br /> <br /> <br />