Le projet Qantara : Un projet Euromed

Publié le 7 Septembre 2009


« El Qantara » signifie, en langue arabe, la passerelle. Une passerelle, c'est un pont, une communication entre les citoyens, un passage parfois souvent étroit qui ouvre vers un espace libre d'échange et de partage, de création et d'expression artistique...Le projet Qantara s'inscrit dans le programme  Euromed Heritage qui souhaite contribuer au dialogue entre les différentes cultures méditerranéennes par le biais du patrimoine culturel, visant ainsi la promotion par un appui à la préservation et la promotion du patrimoine historique et culturel commun de la région euro-méditerranéenne, à travers des échanges humains, scientifiques et technologiques. Le programme Euromed Heritage IV (2008-2011) est axé sur l'éducation et l'accès à la connaissance de ce patrimoine culturel, ainsi qu'à son appropriation par les populations. Le projet peut se résumer en une simple idée : celle de créer un site Internet pour montrer la richesse et la beauté de la culture du monde Arabe. Il a déjà une base de données gigantesque de mille éléments allant de l'Antiquité à nos jours. mettant en exergue les différents croisements des civilisations qui se sont affrontées, influencées, au cours de l'histoire. 


 


A l'origine du projet, il y a l’Institut du Monde Arabe de Paris (l’IMA), ainsi que plusieurs scientifiques et chercheurs des neuf pays partenaires, qui sont : l'Égypte, la France, l’Espagne, le Maroc, la Tunisie, l'Algérie, la Jordanie, le Liban et la Syrie. Et depuis quatre ans, plus de 300 personnes à travers le monde ont aidé à mettre en place ce site Internet en enrichissant la base de données qui recense le patrimoine méditerranéen et les fonds artistiques des deux rives de la Méditerranée en mettant en lumière tous les éléments communs susceptibles de rapprocher des populations très souvent ancrées dans leurs particularismes. A travers ces archives thématiques, il est possible de reconstruire l'histoire d'un objet dans un certain pays, suivre sa diffusion et son évolution dans d’autres pays et dans différents moments historiques. L’archivage permet aussi de remarquer les transformations et les contaminations des églises ou des édifices sacrés. 

Les archives en ligne de Qantara se focalisent également sur le patrimoine commun des trois religions monothéistes, sur le savoir (par exemple, la transmission de la pensée grecque par la civilisation musulmane), sur les échanges politiques, etc. Les archives, qui comptent environ 1000 éléments du patrimoine méditerranéen – objets, sites et monuments – couvrent une période chronologique s’étendant de l’Antiquité tardive à la période moderne (jusqu’à la chute de l’Empire Ottoman). L’architecture, les objets d’art, le savoir-faire et les techniques sont analysés à travers le critère de ‘transversalité’ afin de souligner les phénomènes d’interférences qui se propagent entre les deux rives de la Méditerranée. Selon Dominique Baudis, président de l’Institut du monde arabe de Paris, le projet Qantara n’est pas seulement culturel mais avant tout politique car « il considère l’identité méditerranéenne comme une identité fédératrice et solidaire ». La Méditerranée - a rappelé le directeur du projet Badr-Eddine Arodaky - est surtout la rencontre entre Orient et Occident (Al-Qantara en arabe signifie « pont »). Grâce à son caractère transversal, ce projet possède les atouts pour combler le vide laissé par les politiques gouvernementales qui n’ont pas su (ou qui n’ont pas voulu) exploiter l'histoire et la culture qui a façonné pendant des siècles - par de là des conflits et des incompréhensions - cette riche et unique région du monde.

http://www.qantara-med.org

Rédigé par Last Night in Orient

Publié dans #Médias de diffusion - institutions et événements

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article