8-9/01/2010 : Journées d'étude nationale sur l'art du Malhoun
Publié le 11 Janvier 2010
Cette initiative émane de l'association du Cheihk Jilali Mtired et de l'association musicale "les amateurs du Malhoune" (Houate Al Malhoune) qui s’est déroulée à Marrakech. L'évènement a marqué les 45 ans d'existence de cette dernière association et a réuni des chercheurs, experts et d'hommes de lettres du malhoun.
Ce rendez-vous culturel et artistique, destiné à promouvoir et mettre en valeur cet art poético-musical authentiquement marocain qu'est le malhoun a été rehaussé par la participation d'une vingtaine d'associations culturelles représentant les différentes régions du Royaume chérifien. Aux conférences participaient le conseiller du roi Mohamed VI; le Docteur Abbas Al Jirari, le président de l'association des amateurs du melhoun Abdoullah Chlyeh, le président de l'association Cheihk Jilali Mtired ainsi que les grand chercheurs Abdelmajid Fennich et Fouad Guessous, le haj Omar Bouri, Abdelaziz Tahiri, Anas el melhouni, Abdesadek Salem, Boubker Ben Sliman de l'Académie royale du Maroc et Azel arab Amrani (président de club Khamis Tourat de Fès)...Ainsi que toutes les principales associations de malhoun (association sidi Kaddour Al Alami de Meknès, Abderrahim Amrani Marrakchi et les membres de l’Association Mohamed el Fassi tarab el malhoun, association Roudaniya de Taroudant, association des amateurs de l'art de l'éducation et la culture de Kenitra fondée par Fatima Zahra Haddad, ou encore l'association Mohamed Ben Sghir d'Essaouira de Mostapha Khalili.
Ce n'est pas la première fois que ce déroule une pareille rencontre au Maroc ! Nous apprend le musicologue Ahmed Aydoun, en 1970, à Marrakech précisément où les participants à l'unique congrès national revendiquaient déjà une qu'on établisse un catalogue général du malhoun et de faire en sorte qu'un véritable développement endogène soit favorisé, suscité et encouragé. On peut démontrer aisément que les contre-performances actuelles du malhoun tiennent plus à la raréfaction des talents qu'au potentiel plutôt prometteur du genre (source). Trente années se sont écoulées !
Son excellence Abbas Al Jirari encourage avec l'énergie qu'on lui connait en sa personne, la création d'une instance nationale pour l'art du Malhoun qui fédèrera tous les acteurs concernés avec pour mission la promotion et la préservation de cet art. Abbas Al Jirari, membre de l'Académie du Maroc, a ajouté : que l'ensemble des arts populaires et patrimoniaux restent exposés à la déperdition et à l'altération, se félicitant de l'existence d'une véritable engouement scientifique remarquable pour cet art poético musical. Il a, par ailleurs, déploré l'intérêt insuffisant qu'accorde la société marocaine au Malhoun, notamment à un moment où d'autres genres musicaux envahissent la scène artistique du pays. Après avoir rappelé que le Malhoun, grâce à la richesse de ses contenus et de ses formes, constitue une partie intégrante de la pensée des Marocains, de leur créativité et de leur art, M. Jirari a souligné la nécessité "de l'attachement au patrimoine marocain, notamment face aux défis que le Royaume et la Oumma arabe et islamique sont appelés, plus que jamais, à relever, et à leur tête celui de la mondialisation culturelle". M. Jirari rajoute l'importance de ce genre de rencontre à même d'évoquer les différentes questions liées à l'art du Malhoune. Le Malhoune est l'un des arts les plus raffinés à même de stimuler les sentiments des Marocains, étant donné les liens très étroits existants entre ses contenus et les différents aspects religieux et soufis, ou encore ceux liés à la description de la nature, a pour sa part affirmé le doyen de la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales, M. M'hamed Mrani Zentar. M. Zentar a également mis l'accent sur d'autres sujets traités par le Malhoune et qui sont en rapport direct avec la mère patrie ou avec d'autres aspects sociaux (source).
Diagnostiquer la réalité de l'art du Malhoun au Maroc, et mettre en place une stratégie homogène pour promouvoir cet art en tant que composante fondamentale de la culture marocaine, telles étaient les questions et thèmes autour desquels les débats qui se sont animés lors de cette rencontre.