Assiiiiiiiiii Ghayet !...Rak ghalet ! - par Salah Elayoubi

Publié le 31 Août 2011

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On savait les chemins vers la liberté et la démocratie étroits et semés d’embûches, dans « le plus beau pays du monde ».

On se doutait également, qu’une fois le raz-de-marée du oui  consommé, nous aurions droit aux mêmes archétypes que nous servaient déjà le régime, sous Hassan II, soit un lâcher massif d’encenseurs et de panégyristes, aux appétits exacerbés par les échéances électorales, fondant sur les démocrates, comme la misère sur le pauvre peuple, pour les éreinter et tenter de brouiller la grille de lecture du citoyen et de l'électeur Lambda.

Ce n’est pas Ahmed Ghayet, qui affûte son opportunisme, à rechercher des parrainages et des parapluies tous azimuts au Palais, depuis déjà un bon moment, qui va démentir cette assertion, et encore moins son comportement, lors du café Politis du 28 août ou encore son dernier papier,  sur le mouvement du 20 février

Pathétique sortie de l'ancien socialiste, devenu aussi bilikiste et tout aussi absolutiste que son Patron, et qui se découvre des dons de samaritain, en se préoccupant du sort du mouvement, resté en marge, prétend-il !

En se coulant dans les coulisses du Makhzen et les marches du palais, notre brave homme, conforté dans la posture du parvenu, s’érige en analyste et donneur de leçons, histoire de faire ses preuves, envers ses commanditaires, les thuriféraires du palais.

En fait, " Khasser"  prend tout simplement ses rêves pour des réalités ! Il appelle de ses vœux notre fin.  Il nous voit gisants, il nous prédit moribonds, nous souhaite défunts, morts et enterrés, voire plus si affinité: enterrés par paquets de douze, bien compacts, six pieds sous terre, voire plus profond, des fois qu'il subsisterait, en nous, une once de vie !! Brisées nos pancartes revendicatives, nos slogans entoilés et nos espoirs de révolution.

Il se veut prophétique à faire la chronique annoncée de la disparition de notre mouvement, avant tout le monde !

Tout ça sans tomber dans l’anathème ni l’invective, prétend-il.

Il semble s’être forgé une intime conviction et conçu une explication exhaustive, le "Ghalet" sur notre disparition !

Normal, depuis le temps qu'il cogite sur notre devenir, qu'il souhaiterait bref et concis !

Les 20 février seraient des autistes, vivant en vase clos ! Des emmurés volontaires ! Freud n'a qu’à bien se tenir, là où il repose, notre homme a tout compris ! Nous serions les adeptes d'une sorte de secte ce qui expliquerait notre agressivité, notre arrogance et notre aveuglement.

Rien que ça !

Dans un moment, si le débat se prolonge,  il va nous expliquer que nous pratiquons également l'inceste, ce qui expliquerait, somme toute,  les dégénérescences dont il nous gratifie !

Si le "Ghiyyat" concède que nous sommes à l'origine de la libération de la parole, il nous retire, aussi sec, le bon point en nous gratifiant de révolutionnaires "bezzezistes" qui, enfer et damnation, voudraient conduire un coup de force, dans le plus pur style du printemps en cours chez nos voisins ! 

On croit rêver !

Et ce qui se passe chez nous, C’est quoi ? Un Carnaval ? Une circoncision de groupe ? Une parade de fauteuils roulants ?

Le « Tabbal » fait encore plus fort, en nous expliquant que le militantisme n’avait pas commencé le 20 février !

Je confirme que toute cette affaire a commencé bien avant l’indépendance, par la lutte impitoyable que nos parents ont menée, contre le colonialisme, en le payant parfois de leur vie. Mais ils ignoraient que viendraient s’abriter ses semblables, sous les ailes largement déployées, d’une monarchie prédatrice, liberticide et criminelle, sinon, ils auraient fini le travail en nous en débarrassant !

Le « Ghaltane », qui décidément, n’en rate pas une, cite les participants adoubés par les organisateurs du Café Politis pour éclairer le débat de leurs lumières ! A l’entendre, tous les enfants prodigues et les génies de la nation, ceux de l’Etranger, comme ceux de l’intérieur, s’étaient  donnés rendez-vous à cette espèce de foire aux vendus, aux ralliés et aux opportunistes de tous bords,  en embuscade et qui faisaient plus ressembler ce non événement à un festival entendu du compliment et de l’hypocrisie, qu’à un quelconque bouillonnement d’idées sur la démocratie et la façon de la concevoir et la dispenser.

Il ne manquait, en réalité, que l’orchestre les boissons et le bar à saucisses pour faire, là,  une surboum de moyenne facture, pour adolescents boutonneux, sous la surveillance de quelques vieux chevaux de retour anéantis, depuis fort longtemps, par la compromission et la soumission.  

Je rappellerai simplement ceci à « Machin » ou plutôt à « Truc » :

Un dimanche de février, plus précisément le 20, de ce fameux mois, à 10 heures, pendant que lui, beurrait ses tartines et touillait son café au lait, confortablement lové dans son canapé, ou peut-être se refaisait la teinte de ses bouclettes, quelques brassées de citoyens courageux, réunis sous une pluie fine et un ciel aussi incertain que l'était leur avenir, avaient décidé de s’en prendre à la tyrannie, fut-ce au prix de leur vie.

Depuis, et contrairement à ce qu’écrit « Mastic » dans son torchon, ils sont des dizaines de milliers à hanter les rues de nos villes pour que nous puissions, un jour, vivre libres !

Rédigé par Last Night in Orient

Publié dans #Maroc

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