"Baiser", poème de Joachim Du Bellay

Publié le 23 Mars 2014

Baiser

Quand ton col de couleur rose 
Se donne à mon embrassement 
Et ton oeil languit doucement 
D’une paupière à demi close, 

Mon âme se fond du désir 
Dont elle est ardemment pleine 
Et ne peut souffrir à grand’peine 
La force d’un si grand plaisir. 

Puis, quand s’approche de la tienne 
Ma lèvre, et que si près je suis 
Que la fleur recueillir je puis 
De ton haleine ambroisienne, 

Quand le soupir de ces odeurs 
Où nos deux langues qui se jouent 
Moitement folâtrent et nouent, 
Eventent mes douces ardeurs, 

Il me semble être assis à table 
Avec les dieux, tant je suis heureux, 
Et boire à longs traits savoureux 
Leur doux breuvage délectable. 

Si le bien qui au plus grand bien 
Est plus prochain, prendre ou me laisse, 
Pourquoi me permets-tu, maîtresse, 
Qu’encore le plus grand soit mien ? 

As-tu peur que la jouissance 
D’un si grand heur me fasse dieu ? 
Et que sans toi je vole au lieu 
D’éternelle réjouissance ? 

Belle, n’aie peur de cela, 
Partout où sera ta demeure, 
Mon ciel, jusqu’à tant que je meure, 
Et mon paradis sera là. 

 

Joachim du Bellay

 

Rédigé par Last Night in Orient

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C
<br /> Bonjour, <br /> <br /> <br /> Je le partage sur l'article consacré à vos  publications.<br /> <br /> <br /> Bonne soirée<br /> <br /> <br /> @mitié<br /> <br /> <br />  <br />
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L
<br /> <br /> Bonjour Covix, je te remercie du relai...Comment vas-tu sinon ? Amitiés !<br /> <br /> <br /> <br />