Festival des musiques sacrées de Fès - édition 2010 - A la quête d’un autre sacré
Publié le 10 Décembre 2009
Le Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde est l’évènement marquant de la Fondation Esprit de Fès. Fort de son rayonnement et de sa vocation, le Festival s’inscrit depuis 16 ans dans une mission universelle de paix et de rapprochement entre les peuples. Il fait maintenant partie du paysage de la ville, considérée par les intellectuels, les poètes, les écrivains et les musiciens comme une des grandes capitales culturelles du monde. Le festival contribue à donner au Maroc l’image d’un pays qui, non seulement soutient l’amitié et la coexistence entre les peuples de toutes origines et de toutes convictions spirituelles, mais aussi qui travaille activement à ce rapprochement. L’impact et le rayonnement national et international de cet évènement s’accroît et s’approfondit d’année en année.
Le Festival de Fès parcourt les vastes espaces des chants et des rythmes que les cultures du monde ont crée depuis l’aube des temps. Il s’est imposé comme un évènement majeur des musiques du monde sur les rives de la Méditerranée .....
Fès, creuset de la civilisation arabo-musulmane est née de la quête mystique de ces pèlerins d’antan, de ces voyageurs de l’esprit qui, traversant quelques terres lointaines ont façonné, par leur démarche nomade, une certaine conception du sacré.

Aujourd’hui, face à un monde en pleine mutation où la place du sacré dans le quotidien est de plus en plus restreinte, c’est à travers l’art et la musique, que ce dernier peut encore se réfugier dans un univers émotionnel où subsiste cette quête de la plénitude ou de l’extase, qui peut provoquer ce déchirement de l’absence du bien-aimé, telles qu’aiment le chanter encore quelques grandes voix d’Orient. Le sacré d’aujourd’hui est donc amené à voguer, malgré lui, d’un monde de transmission et de ritualité à un monde urbain dans lequel il doit se réinventer perpétuellement sous différentes formes. C’est ce que ce festival tente précisément de mettre an valeur artistiquement : la confrontation d’un héritage traditionnel et universel face à la mondialisation.
Mais ce festival sera aussi une traversée, celle des océans et des continents : découvrir les grandes traditions d’Asie et d’Afrique et celles d’un Orient et d’un Occident qui s’entremêlent sans cesse.
Véritables patrimoines de l’humanité, les arts traditionnels sont le dernier refuge du surnaturel et du rêve et prolongent la beauté antique d’un geste révélé, comme celui, gracieux, des danseuses déesses descendues du ciel, les apsaras du Ballet royal du Cambodge, ou celui des enfants danseurs Gotipuas des temples hindous de l’Orissa, ou encore celui, lancinant, d’un rituel soufi de Zanzibar.
Cette île sera à une certaine époque la pierre angulaire de l’esclavage des peuples d’Afrique, une Afrique, qui verra ainsi sa culture et sa foi se prolonger à travers le soufisme de l’océan indien ou le gospel d’une Amérique noire incarnée par des artistes comme les Blind Boys of Alabama.
Face aux nouvelles religions monothéistes chrétiennes et musulmanes, les anciennes croyances ancestrales, comme celles des Maitres tambourinaires du Burundi, continueront cependant à se transmettre, même aux Caraïbes, avec les tambours Gwo Ka de Guadeloupe qui divulgueront leurs rythmes cérémoniels auprès du jazzman David Murray.
La créativité des peuples des montagnes, des mers et des déserts se révèlera à travers un voyage musical nocturne dans les ryads de la médina. Ce voyage, à la fois ludique et initiatique, sera une invitation à découvrir un autre Orient, celui nomade des steppes de Mongolie ou des plaines d'Anatolie, celui mystique des grands fleuves du Bengale où la poésie se déclame avec la douceur ou la force des grands fleuves de l’Inde.
Découvrir aussi, sous la nuit étoilée de la médina, la musique des grandes cités, carrefours de civilisations, comme Constantinople ou Kaboul et se perdre dans le labyrinthe de ruelles devenues planétaires le temps d’une soirée, célébrer Jérusalem, la ville aux trois religions avec Jordi Savall, goûter à la musique des anciens musiciens juifs de Bagdad, est une autre manière de découvrir la richesse et le rôle culturels des grandes cités historiques.
En Orient, la voix a toujours incarné le sacré ; elle est l’essence même de ce qui est révélé, dans un monde où l’art puise son existence dans la parole divine et la poésie mystique de Shahram Nazeri, symbole du chant classique persan, à Sabah Fakri, de Mohamed Bajeddoud à Dhafer Youssef à l’origine d’une nouvelle approche du chant soufi, tous présents à ce festival.
Fès ainsi pour cette nouvelle édition restera toujours le centre de cette effervescence musicale et festive où le sacré peut être le fil conducteur d’un véritable dialogue culturel.
Alain Weber, directeur artistique

Programme du Festival disponible en PDF sous sur ce lien
PROGRAMME FES 2010
Programme du Festival de Fès - 2010
par Last Night in Orient
Fès, creuset de la civilisation arabo-musulmane est née de la quête mystique de ces pèlerins d’antan, de ces voyageurs de l’esprit qui, traversant quelques terres lointaines ont façonné, par leur démarche nomade, une certaine conception du sacré.

Aujourd’hui, face à un monde en pleine mutation où la place du sacré dans le quotidien est de plus en plus restreinte, c’est à travers l’art et la musique, que ce dernier peut encore se réfugier dans un univers émotionnel où subsiste cette quête de la plénitude ou de l’extase, qui peut provoquer ce déchirement de l’absence du bien-aimé, telles qu’aiment le chanter encore quelques grandes voix d’Orient. Le sacré d’aujourd’hui est donc amené à voguer, malgré lui, d’un monde de transmission et de ritualité à un monde urbain dans lequel il doit se réinventer perpétuellement sous différentes formes. C’est ce que ce festival tente précisément de mettre an valeur artistiquement : la confrontation d’un héritage traditionnel et universel face à la mondialisation.
Mais ce festival sera aussi une traversée, celle des océans et des continents : découvrir les grandes traditions d’Asie et d’Afrique et celles d’un Orient et d’un Occident qui s’entremêlent sans cesse.
Véritables patrimoines de l’humanité, les arts traditionnels sont le dernier refuge du surnaturel et du rêve et prolongent la beauté antique d’un geste révélé, comme celui, gracieux, des danseuses déesses descendues du ciel, les apsaras du Ballet royal du Cambodge, ou celui des enfants danseurs Gotipuas des temples hindous de l’Orissa, ou encore celui, lancinant, d’un rituel soufi de Zanzibar.
Cette île sera à une certaine époque la pierre angulaire de l’esclavage des peuples d’Afrique, une Afrique, qui verra ainsi sa culture et sa foi se prolonger à travers le soufisme de l’océan indien ou le gospel d’une Amérique noire incarnée par des artistes comme les Blind Boys of Alabama.
Face aux nouvelles religions monothéistes chrétiennes et musulmanes, les anciennes croyances ancestrales, comme celles des Maitres tambourinaires du Burundi, continueront cependant à se transmettre, même aux Caraïbes, avec les tambours Gwo Ka de Guadeloupe qui divulgueront leurs rythmes cérémoniels auprès du jazzman David Murray.
La créativité des peuples des montagnes, des mers et des déserts se révèlera à travers un voyage musical nocturne dans les ryads de la médina. Ce voyage, à la fois ludique et initiatique, sera une invitation à découvrir un autre Orient, celui nomade des steppes de Mongolie ou des plaines d'Anatolie, celui mystique des grands fleuves du Bengale où la poésie se déclame avec la douceur ou la force des grands fleuves de l’Inde.
Découvrir aussi, sous la nuit étoilée de la médina, la musique des grandes cités, carrefours de civilisations, comme Constantinople ou Kaboul et se perdre dans le labyrinthe de ruelles devenues planétaires le temps d’une soirée, célébrer Jérusalem, la ville aux trois religions avec Jordi Savall, goûter à la musique des anciens musiciens juifs de Bagdad, est une autre manière de découvrir la richesse et le rôle culturels des grandes cités historiques.
En Orient, la voix a toujours incarné le sacré ; elle est l’essence même de ce qui est révélé, dans un monde où l’art puise son existence dans la parole divine et la poésie mystique de Shahram Nazeri, symbole du chant classique persan, à Sabah Fakri, de Mohamed Bajeddoud à Dhafer Youssef à l’origine d’une nouvelle approche du chant soufi, tous présents à ce festival.
Fès ainsi pour cette nouvelle édition restera toujours le centre de cette effervescence musicale et festive où le sacré peut être le fil conducteur d’un véritable dialogue culturel.
Alain Weber, directeur artistique

Programme du Festival disponible en PDF sous sur ce lien
PROGRAMME FES 2010
Programme du Festival de Fès - 2010
par Last Night in Orient