Le duende
Publié le 4 Mai 2011
Le duende, peut être traduit par transe, et ce coup de foudre qui vient saisir le chanteur de flamenco pour l'attraper par les cheveux, le plier jusqu'au sol, le tordre et lui arracher convulsivement ce cri qui est emblème de l'expression musicale. Il n'y a pas d'équivalent de ce mot en français car ce concept exprime également aussi bien l'âme du spectateur que celui de l'artiste (le chanteur, le musicien ou le danseur) provoque en lui.
La notion de duende puise sa source dans la culture populaire espagnole et, plus précisément, dans le cante flamenco et la tauromachie. Le terme provient du latin « dominus », puis, « domnus » et enfin, « duen », qui donnera en espagnol le mot « dueño » (maître). Un « duende », en espagnol, est un lutin, mais aussi un enfant malicieux, farceur, méchant ou capricieux. Rapporté au flamenco, « el duende » est cet état de transe, de génie, où l'inspiration vient facilement et où tout réussit avec virtuosité à l'interprète musicien, chanteur ou danseur ...
Voici ce qu'écrit Federico García Lorca :
- "J'appelle duende, dans l'art, ce fluide insaisissable qui lui donne sa saveur, qui est sa racine, un peu comme un tire-bouchon qui s'enfonce dans la sensibilité des gens. Le duende que quelques-uns d'entre nous portent en eux, est cet être mystérieux, mi-diabolique, mi-angélique - les deux à la fois - qui a coutume d'inspirer ceux qui croient en lui."
Références
- Federico García Lorca, Juego y teoría del duende
- Article de Bernard Sesé dans Vocabulaire européen des philosophies : Dictionnaire des intraduisibles.
- Livre de Ignacio Gárate, Le duende, jouer sa vie, de l'impossible du sujet au sujet de l'impossible, suivi de la traduction de la conférence de Federico García Lorca.
- Agencia Andaluza para el Desarrollo del Flamenco
- Canal flamenco écouter en ligne Flamenco Radio