Le Cheikh Ahmed El Wafi
Publié le 29 Novembre 2010
Le shaykh Ahmad al-WÂFÎ (احمد الوافي), né en 1850 à Tunis et décédé en 1921, est un mélodiste, musicien et compositeur de malouf tunisien. S'il avait vécu bien avant la création de la Rachidia, le Cheikh était un novateur en matière de "Mouachahats" issues de l'Andalousie, d'où il est originaire.
Après avoir bénéficié d'une formation diversifiée qui jouera un rôle majeur dans ses créations musicales, i dirigera un ensemble musical de la tarîqa al-`Îssâwiyya, et deviendra membre de plusieurs troupes musicales soufies et profanes.
Il a su créer en effet, des œuvres du genre, où il s'imprégna des particularités andalouses et orientales du "Mouachah" pour la présenter sous un aspect tunisien. La chorale en chanta deux suites successives : "Kadhia Al Ichki" dans le mode : "Asbaïn" et : "Ya lasmar" dans le mode : "Hssine Saba". Deux morceaux qui sortent de l'ordinaire, pour être d'un haut niveau artistique, gardant depuis un siècle et plus, toute la beauté et la qualité de leur forme et leur contenu, avec des paroles saisissantes et accrochantes. Les chansons, aussi célèbres qu'appréciées, qui suivirent, appartenaient elles aussi à cette époque rayonnante de la chanson tunisienne.
On ne saura jamais si elles sont signées Ahmed El Wafi ou si elles sont issues du "Atik" pour n'avoir jamais eu d'auteur. Mais elles restent toujours présentes dans le répertoire de la Rachidia et dans celui des concerts de chansons tunisiennes à qui voudrait mettre en évidence le charme d'une éternelle musique. Ses compositions dans les formes traditionnelles offrent une véritable synthèse des courants musicaux tunisiens et orientaux. Il met par ailleurs en valeur le patrimoine traditionnel et populaire.
Il entre en contact avec le baron Rodolphe d'Erlanger et fréquente son palais, ce qui enrichit sa culture musicale.on trouve son empreinte dans l'oeuvre du baron surtout dans la partie qui concerne la transcription musicale des exemples musicaux et celle des cent onzeformules rythmiques (awzân).
Parmi ces œuvres, on peut citer :
- Badri ba'da fi hulal
- Ya l'asmar ya sokar
- Yala kawmi Dhaya'ouni