Sauver le Patrimoine musical tunisien, par Hassen Gargouri
Publié le 23 Septembre 2010
Le Patrimoine Musical Tunisien appartient certes à l’Etat Tunisien, mais selon la loi de 1994 afférente à la protection de la propriété intellectuelle et artistique, et selon une vision artistique, cette fois-ci et non pas seulement juridique, le patrimoine musical appartient d’abord à l’artiste même, voire son propriétaire tant qu’il est vivant, puisqu’on peut parler du patrimoine musical et plus généralement artistique dont le propriétaire est encore vivant. Il appartiendra ensuite à ses héritiers légaux pour une période de 50 ans et sera enfin la propriété de l’Etat Tunisien, à savoir celle du Ministère de la Culture.
Par ailleurs, si le Malouf Andalou Tunisien a connu la protection musicale, par sa transcription au cours des années soixante par Cheîk Khémaîs Ternan et le Docteur Salah El Mahdi, cette protection reste du point de vue musical même lacunaire et insuffisante.
Elle est lacunaire puisque la transcription ou l’écriture musicale ne pourrait à jamais exprimer les spécificités techniques de la pratique musicale orale ou improvisée ou celle « makamique ».
Elle demeure également insuffisante puisque le Malouf Andalou Tunisien a connu plusieurs interprétations régionales, d’où la nécessités des enregistrements sonores pour son apprentissage.
S’agissant du Patrimoine Musical Tunisien Privé : celui qui appartient encore à son propriétaire vivant ou à ses propriétaires légaux, la protection musicale manque certes, puisque la transcription ou l’écriture musicale est importante aussi, à côté des enregistrements sonores.
Mais le problème pour ce Patrimoine Musical Privé est encore sur le plan de la protection juridique : beaucoup de propriétaires, que le propriétaire soit original vivant ou qu’ils soient les héritiers, ne s’occupent pas de la protection juridique de leurs propriétés artistiques.
Acheminant mes Etudes Supérieures en Musique et Musicologie à côté de celles en Droit, je pense établir mon mémoire de Master en Musique et Musicologie au sujet du Malouf Andalou Tunisien, et la Thèse de Doctorat sur le Droit de la Protection de la Propriété Artistique dans une vision artistique et juridique à la fois, puisque la matière nécessite la double spécialité.
Je pense à un Cabinet de Protection Musicale et Juridique des Artistes, Compositeurs et plus généralement les Propriétaires Intellectuels, agissant pour :
- la transcription des compositions musicales ;
- le dépôt légal des compositions musicales et plus généralement artistiques, ainsi que des œuvres pour l’obtention des attestations de protection et des brevets ;
- assurer les mesures légales contre toute imitation d’une propriété artistique ou d'une œuvre industrielle dérivée.
Hassen Gargouri au oud
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