Soumeya Abdelaziz (clip vidéo de "Aouicha") - Ramadan 2010

Publié le 13 Juillet 2010

File0012

 

Ceci est la version finale du clip vidéo de Aouicha (juin 2010) chantée par Soumeya Abdelaziz sur le travail et l'exploitation des enfants petites bonnes à tout faire au Maroc qui constitue un réel problème de la société marocaine. Ce clip rappellera aux familles qui exploitent ces enfants en période de Ramadan 2010 d'arrêter l'exploitation des êtres humains). A noter que le clip a été réalisé grâce au soutien du BIT (Bureau International du Travail), du programme IPEC, pour la lutte contre le travail des enfants et à celui de l’association Al Karam, en partenariat avec l’école ESAV de cinéma de Marrakech.

Des filles abandonnées très tôt par leurs proches, à travailler très dur dans des familles pas toujours bienveillantes, à devoir tout faire, ménage, cuisine, nourrisse, sans aucune couverture sociale…souvent malmenées, violées, jetées à la rue…petites bonnes, bonnes à tout faire. Entre vaisselle, ménage et garde d’enfants, les corvées pour ces fillettes sont longues et pénibles. Placées dès la petite enfance par leurs parents dans des familles, elles font office de domestiques. Main-d’œuvre très prisée,  "les petites bonnes" sont arrachées à leur foyer dès l’âge de 6 ans, pour servir d’esclaves corvéables à merci dans la bonne société de Casablanca, de Marrakech, ou encore de Rabat. Souvent battues ou maltraitées, elles vivent dans des conditions précaires, ne voyant leur parent que le jour où celui-ci vient chercher la paie, souvent ridicule, et dont la petite fille ne jouit nullement.

Une fois exploitées, c'est souvent le lot de la prostitution organisée par les familles pauvres et de réels réseaux en pieuvre, elle même. Hassan Benjelloun,  nous raconte notamment dans les oubliés de l'histoire, nous raconte la suite de ces filles véhiculées en Belgique.

Certaines filles adoptées au Maroc sont parfois de réelles esclaves non-scolarisées et terminent vieilles filles pour soutenir les personnes âgées adoptives sans rémunération. Une situation que j'ai pu notamment constater dans une famille du quartier Chrarda (Ouled Teima), non loin de Taroudant.

 

Ce clip à voir sur 2M et 2M monde,  “Aouicha”, et tourné comme un court métrage, le clip raconte l’histoire d’une petite bonne déracinée de sa campagne et arrachée à l’affection des siens, pour travailler en ville. Ballottée par un “semssar” de maison en maison, fuyant les sévices sexuels d’un employeur pédophile, elle finit par échouer dans la rue. 

 

Lutte contre l'exploitation de la petite bonne un phénomène typiquement du Souss

Quelques 600 000 enfants, soit 11 % des enfants âgés de 6 à 15 ans, travaillent au Maroc. Parmi eux, entre 60 000 et 80 000 fillettes sont employées comme domestiques ou « petites bonnes » chez des particuliers."Les petites bonnes représentent 72% des enfants qui travaillent dans les villes au Maroc", avoue une étude gouvernementale. Selon l'organisation "Human Rights Watch,"ce chiffre représente l'un des taux les plus élevés au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

Plusieurs associations marocaines dont Insaf (cf Un avenir pour les jeunes mères célibataires marocaines) condamnent le travail des enfants de moins de 15 ans.


 

      http://natureculture.org/wiki/images/f/fd/Ouled_teima.jpg

 

Rapport. Le drame des petites bonnes

Le Maroc se définit essentiellement comme étant un  pays musulman dont les normes de l’Etat se confondent avec celles de la loi coranique, cela ne signifie pas que toutes les lois soient d’une inspiration religieuse mais aussi de l’imaginaire sociale et les mentalités. Les personnes peuvent confondre l'origine et la définition des normes.

La honte « le hchouma » est utilisée au Maroc comme une valeur éducative. Cette «valeur » constitue la base même de l'éducation qui devrait impliquer le respect. On ne cesse de répéter aux enfants « awili hchouma !! » (en mettant l’annulaire sur la joue droite). Depuis de longues années cette « valeur » grandit avec eux et a engendré un grand phénomène social qu’on vit aujourd’hui appelé l’hypocrisie sociale.

Ce qui est inadmissible c’est que les marocains sont conscients de ce phénomène, savent qu’ils sont schizophrènes mais continuent à  fermer les yeux.

Mais pourquoi se sentent-ils obligés de ne pas dire et de faire ce qu’ils pensent mais plutôt de dire ce que les autres veulent entendre et d’agir de façon à ce que les autres acceptent leurs comportement ?

Outre des préoccupations grandissantes quant à l’impact de la récession économique, le Bureau international du Travail (BIT) avertit que les efforts déployés pour éliminer les pires formes de travail des enfants se relâchent et appelle à une campagne mondiale «redynamisée» pour faire cesser ces pratiques.

Dans son Rapport global sur le travail des enfants, le BIT indique que le nombre mondial des enfants qui travaillent a reculé de 222 à 215 millions, soit une baisse de trois pour cent, au cours de la période 2004 à 2008, qui montre un «ralentissement du rythme de réduction à l’échelle globale». En outre, le rapport souligne que la crise économique mondiale pourrait «freiner davantage» le progrès vers le but d’éliminer les pires formes de travail des enfants d’ici à 2016.
Le nouveau rapport du BIT, intitulé Intensifier la lutte contre le travail des enfants, présente de forme détaillée des estimations sur le travail des enfants. Les progrès ont été plus substantiels parmi les enfants âgés de 5 à 14 ans, une tranche d’âge où le nombre d’enfants au travail a baissé de 10 pour cent. Parmi les filles, le travail des enfants a considérablement diminué (de 15 pour cent). En revanche, il a augmenté parmi les garçons (de 8 millions ou 7 pour cent). Chiffre également alarmant, le nombre de jeunes gens âgés de 15 à 17 ans impliqués dans une activité économique a augmenté de 20 pour cent passant de 52 à 62 millions.

Liège : conférence-Débat : « Maroc : Vers de réelles avancées vis-à-vis du travail des enfants ? au CCAPL

Rédigé par Last Night in Orient

Publié dans #Musiques marocaines

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
R
<br /> LES VIEILLES FILLES<br /> <br /> J'aime les vieilles filles. Et lorsqu'elles sont laides, c'est encore mieux.<br /> <br /> Les vieilles filles laides, acariâtre, bigotes ont les charmes baroques et amers des bières irlandaises. Ces amantes sauvages sont des crabes difficiles à consommer : il faut savoir se frayer un<br /> chemin âpre et divin entre leurs pinces osseuses. Quand les vieilles filles sourient, elles grimacent. Quand elles prient, elles blasphèment. Quand elles aiment, elles maudissent. Leurs plaisirs<br /> sont une soupe vengeresse qui les maintient en vie. Elles raffolent de leur potage de fiel et d'épines. Tantôt glacé, tantôt brûlant, elles avalent d'un trait leur bol de passions fermentées. Les<br /> vieilles filles sont perverses. C'est leur jardin secret à elles, bien que nul n'ignore leurs vices.<br /> <br /> Les vieilles filles sont des amantes recherchées : les esthètes savent apprécier ces sorcières d'alcôve. Comme des champignons vénéneux, elles anesthésient les coeurs, enchantent les pensées,<br /> remuent les âmes, troublent les sangs. Leur poison est un régal pour le sybarite.<br /> <br /> L'hypocrisie, c'est leur vertu. La médisance leur tient lieu de bénédiction. La méchanceté est leur coquetterie. Le mensonge, c'est leur parole donnée. Elles ne rateraient pour rien au monde une<br /> messe, leur cher curé étant leur pire ennemi. Le Diable n'est jamais loin d'elles, qui prend les traits de leur jolie voisine de palier, du simple passant ou de l'authentique Vertu (celle qui les<br /> effraie tant). Elles épient le monde derrière leurs petits carreaux impeccablement lustrés. Elles adorent les enfants, se délectant à l'idée d'étouffer leurs rires. Mais surtout, elles ne résistent<br /> pas à leur péché mignon : faire la conversation avec les belles femmes. Vengeance subtile que de s'afficher en flatteuses compagnies tout en se sachant fielleuses, sèches, austères... C'est<br /> qu'elles portent le chignon comme une couronne : là éclate leur orgueil de frustrées.<br /> <br /> Oui, j'aime les vieilles filles laides et méchantes. A l'opposé des belles femmes heureuses et épanouies, les vieilles filles laides et méchantes portent en elles des rêves désespérés, et leurs<br /> cauchemars ressemblent à des cris de chouette dans la nuit. Trésors dérisoires et magnifiques, à la mesure de leur infinie détresse. Contrairement aux femmes belles et heureuses, elles ont bien<br /> plus de raisons de m'aimer et de me haïr, de m'adorer et de me maudire, de lire et de relire ces mots en forme d'hommage, inlassablement, désespérément, infiniment.<br /> <br /> Raphaël Zacharie de IZARRA<br /> <br /> <br />
Répondre
E
<br /> J'ai récemment entendu une émission (sur France Inter) qui mettait la lumière sur le nouvel esclavagisme en France : des enfants ou des femmes sans papiers,(originaires d'Afrique ou d'Asie)<br /> introduites dans des familles (soit-disant pour travailler contre rémunération) et réduites à l'esclavage. La règlementation ne prévoit que des amendes (même pas de l'emprisonnement puisque c'est<br /> parole contre parole en cas d'enquête)... La honte au pays des droits de l'homme !<br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> <br /> Merci pour ces précisions Evas !<br /> <br /> <br /> <br />
R
<br /> Ouled Teima est toujours dans tes pensées !<br /> Possible qu'une voix dans ce lieu dit 'rejoint nous ! rejoint nous' ! une voix de film d'horreur pour que tu revienne dans les bras de l'enfer. hhhh<br /> @ plus<br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> <br /> Tu peux avoir des gens qui se promènent comme cela et qui sont de grands manipulateurs...et qui pratiquent le sghour..<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Plusieurs enfants de moins de six ans, portés disparus, ont été retrouvés affreusement mutilés l'année dernière dans des régions rurales marocaines où la<br /> sorcellerie, le charlatanisme, mais surtout les actes sataniques, rapportés par la presse locale, ont jeté l'effroi dans un pays encore rongé par les pratiques médiévales. <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> En fait, dans les régions rurales marocaines, où le taux d'analphabétisme avoisine les 80 %, exacerbé par un chômage endémique, le charlatanisme, mais également la sorcellerie, restent une<br /> pratique courante. Dans ces régions du rif souvent difficiles d'accès et pratiquement isolées par des montagnes fortement boisées, l'invocation des djinns et démons est toujours pratiquée par les<br /> talebs et sorciers pour exorciser le «mauvais œil», favoriser la fertilité des femmes, provoquer le mariage de vieilles filles, ou jeter le mauvais sort. <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Le plus étrange, c'est que dans les grandes villes du Maroc, et particulièrement dans la capitale, ces pratiques, quoique feutrées, dissimulées, restent de mise. A la Souika de Rabat, dans la<br /> vieille ville, une ribambelle de gamins prend possession de la ruelle principale dès le crépuscule pour vendre des centaines de petites tortues. «Non, c'est pour les gens qui ont des jardins et<br /> qui aiment élever des tortues», répond un des gamins à la question de savoir qui «achète ces tortues». En fait, la sorcellerie arabe, et plus particulièrement au Maghreb central, utilisait<br /> souvent les tortues comme rituel pour des actes sataniques ou pour jeter le mauvais sort. A la Souika de Rabat, des échoppes obscures, dans lesquelles on entre le dos courbé, proposent plusieurs<br /> dizaines de variétés d'onguents, de matières premières, de végétaux pour les rites sataniques, ou pour la sorcellerie. <br /> <br /> <br /> En fait, dans les régions rurales marocaines, où le taux d'analphabétisme avoisine les 80 %, exacerbé par un chômage endémique, le charlatanisme, mais également la sorcellerie, restent une<br /> pratique courante. Dans ces régions du rif souvent difficiles d'accès et pratiquement isolées par des montagnes fortement boisées, l'invocation des djinns et démons est toujours pratiquée par les<br /> talebs et sorciers pour exorciser le «mauvais œil», favoriser la fertilité des femmes, provoquer le mariage de vieilles filles, ou jeter le mauvais sort. <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Je me suis en effet trouvé en face d'un escroc-profiteur du nom de Abdoun à Ouled Teima, issu d'une famille d' escrocs notoires à Ouled Teima <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
R
<br /> Bonjour Mario,<br /> <br /> Je viens de voir à deux reprises le clip de 'Aouicha'. Franchement je le trouve très beau esthétiquement ! très beau !<br /> <br /> Merci de l'avoir publié !<br /> <br /> Concernant l'histoire des petites bonnes, j'en ai jamais vu autour de moi au Maroc. Ni dans ma famille, ni chez mes voisins.<br /> <br /> C'est un vrai problème comme bien d'autres !<br /> <br /> De toute façon nous ne verront pas de nos yeux le changement du Maroc en mieux ! Ce sera sans doute dans les prochaines générations. Pour cela, le plus important : l'éducation et le respect.<br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> <br /> Soumeya peut brosser le portrait des enfants esclaves encore de nos jours...Regarde cette photo prise<br /> à Aït-Ben-Haddou, au Maroc, le 17 mai 2008.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> En 1973, une convention de l'OIT a exigé un âge<br /> minimum de 15 ans pour aller travailler, quel que soit le pays. En l'espace de dix ans, seulement 27 des 150 nations membres de l'OIT ont ratifié cette convention. Plusieurs autres pays ont<br /> promulgué des lois définissant l'âge de travail minimum entre 12 et 16 ans, mais l'OIT met en garde contre le fait que quelques pays "disposent de ce qui pourrait être considéré comme une<br /> interdiction étendue de faire faire aux jeunes enfants un travail dangereux" et qu'un nombre encore plus réduit de pays ont mis en place des "mesures pour protéger les jeunes contre une<br /> dégradation morale".<br /> <br /> Etant donné que les lois ne solutionnent pas le problème du travail des enfants, plusieurs experts proposent un enseignement obligatoire pour le modérer. Mais les lois sur l'éducation se sont<br /> également révélées assez évasives. <br /> Dans pratiquement toutes les sociétés très pauvres, les parents s'intéressent plus aux salaires qu'à l'éducation.<br /> <br /> En conséquence de quoi, le pourcentage d'étudiants qui abandonnent leurs études augmente de manière alarmante. Une étude récente menée par l'UNESCO montre que dans les pays en voie de<br /> développement, 60 % des enfants ne terminent pas l'école primaire. Les organisations humanitaires admettent que l'abolition totale du travail des enfants constitue un objectif irréaliste.<br /> <br /> Ainsi, pour des millions d'enfants, l'avenir ne réserve que peu de promesses et d'espoirs. Les enfants qui travaillent ont le droit de prétendre à un monde meilleur, qu'ils en soient ou non<br /> conscients.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
H
<br /> c tréés bon !<br /> <br /> <br />
Répondre