Farida Mohammed Ali, installée depuis 4 ans aux Pays-Bas, où elle a créé une fondation pour la préservation des traditions du maqâm irakien, exprime dans son chant à la fois les raffinements des anciennes cours de Bagdad abbasside aussi bien qu’un riche répertoire populaire. Si elle a pu s’insérer dans cette grande tradition dominée par la voix masculine, c’est en autre grâce à son origine shiite (elle est native de Kerbala).
Le terme maqâm se réfère dans le monde arabe à un mode musical habité par une humeur ou un sentiment particulier. En Irak, dans la tradition classique, il définit à lui seul le chant classique, dont les contours se sont définis au cours du XVIII° siècle. Dans les années 60 et 70, l’art du maqâm irakien était encore très vivant et enraciné chez la majorité des citadins. Aujourd’hui, avec la disparition d’une génération de grands interprètes, dans une période de bouleversements politiques, économiques et sociaux, la tradition est présentée davantage par sa version « revue et corrigée », simplifiée, confiée aux troupes officielles.