Publié le 19 Mars 2021
Publié le 19 Mars 2021
Alí Primera avait pour d'habitude de se consacrer à la lutte pour le peuple, de chanter pour les masses populaires, et à entretenir une impressionnante solidarité avec celle qu'il appelait « La Patria Buena ». Il affronte de nombreuses pressions, ainsi que plusieurs attentats contre sa personne (dont le jet d'une grenade lacrymogène dans son appartement).
Entre 1969 et 1973 il séjourne en Europe grâce à une bourse que lui propose en 1968 le Parti Communiste Vénézuelien afin de poursuivre ses études en Roumanie. Il se produit alors en public. Dans un studio allemand, il enregistre son premier disque, Gente de mi tierra. Les compositions d'Alí Primera reflètent la souffrance et la misère des peuples, et les conséquences des inégalités sociales, ainsi qu'une très nette prise de position politique socialiste, voire communiste. C'est pour cette raison qu'on le connaît rapidement comme « El Cantor del Pueblo » (« Le Chanteur du Peuple »).
Alí Primera fut victime de censure de la part des médias et du gouvernement vénézuélien, en raison de son engagement et des thèmes sociaux présents dans ses chansons. Il décide donc de créer sa propre maison de production, « Cigarron », afin de pouvoir diffuser ses compositions. La distribution commerciale de ses disques était assurée par la société Promus.
Après avoir milité au sein de la Jeunesse Communiste Vénézuélienne, et du Parti Communiste Vénézuélien, Alí Primera participe à la création d'un nouveau parti politique, le « Movimiento Al Socialismo » (Mouvement vers le Socialisme, ou MAS) en contribuant à la campagne électorale (pour la présidence du Venezuela) de José Vicente Rangel en 1973 (ce dernier deviendrait de nombreuses années plus tard le vice-Président du Venezuela, aux côtés du président Hugo Chávez, entre 2002 et 2007). Alí Primera est déjà à cette époque l'un des auteurs-compositeurs-interprètes les plus reconnus du pays.
De 1973 à sa mort, il a enregistré 13 disques et a participé à de nombreux festivals dans toute l'Amérique latine. Parmi ses chansons les plus connues, on trouve Paraguaná, Sangueo Para el Regreso, Cancion en Dolor Mayor, Sombrero Azul, Comandante Amigo (en hommage au Che Guevara) ou Techos de cartón. Cette dernière, qui évoque la vie difficile dans les bidonvilles, fut reprise par de nombreux autres artistes d'Amérique latine, comme Soledad Bravo, Guanaguá, et le chanteur mexicain Marco Antonio Solís.
Alí Primera a joué dans des usines, des lycées, des syndicats, et fréquentait l'Aula Magna de l'université centrale du Venezuela.
Il a composé de nombreuses chansons très engagées, appelant au combat pour le respect des droits des plus pauvres. Bien que ses compositions sont classées dans le registre de la Cancion Protesta vénézuelienne, Alí Primera les a toujours présentées comme la Cancion Necesaria, la « Chanson nécessaire ». Comme il le disait lui-même : « Je ne chante pas parce que la misère existe, mais parce que la possibilité de l'éradiquer existe aussi. »
À Barquisimeto, il fait la connaissance de sa future femme (Sol Musset), qui vient de gagner le concours de La Voz Liceista (« La Voix Lycéenne ») et se présente au festival los Venezolanos primero en 1977. En plus des deux filles qu'il avait eu lors de son voyage en Suède (María Fernanda et María Angela, qui vivent aujourd'hui au Canada), il a cinq fils : Sandino, Jorge, Servando, Florentino et Juan Simón. Deux d'entre eux (Servando et Florentino) se lancèrent plus tard dans une carrière d'interprètes, bien que dans un registre très différent de celui de leur père, celui du merengue et de la salsa, sous le nom de « Servando y Florentino » ou « Los Hermanos Primera ».
Publié le 19 Mars 2021