Desert for ever
Je parle de la Ville d'Agadir qui n'en est pas une.. Pas de médina. Pas de monument. Pas de oasis.. Travelling indéfini de minéral et de béton, qu'on n'a même pas pris la peine de blanchir pour le maquiller.
Au petit matin, graffiti sur le sable de la plage de Taghazout : "PLEASE RÉVOLUTION !" tracé goulûment la veille, probablement par un jeune insouciant venu des chaumières de l'Europe surfer ici. Il sera effacé par la marrée montante tout à l'heure. Ici les couchers de soleil sont des arcs en ciel gigantesques qui durent une heure. Les saisons n'y ont pas de sens. Le matin c'est le printemps, à midi c'est l'été, et les nuits sont froides sans que ce soit jamais l'hiver. Une éternité suspendue où l'année se renouvelle tous les jours. Avec la certitude qu'il en sera ainsi chaque les jours. La révolution durable et accélérée !
Ce pays est sans espoir. Orgie sur la côte et cannibalisme partout ailleurs, pour faire échec à cette fascination de la lumière et à la beauté scandaleuse et criminelle des éléments. Car il n'est pas supportable de passer vivant au delà de la difficulté d'être. Sinon l'au-delà n'aurait plus du tout aucun sens.
C'est quoi le rapport entre le ramadan et les bikinis ? Ce n'est pas le fric des touristes qui permettent à ces zouave d'acheter les ingrédients couscous ? Au lieu de mater sur les plages, ils feraient mieux d'aller prier !