Des horizons de contes de fées, des donjons dentelés, des lumières filtrées, et des petites routes de courbes et de parfums qui courent à travers des rivières cristallines et des landes de toutes les bruyères : l’Ecosse n’est pas un pays, c’est un univers. Poétique et secret, il est unique en Grande-Bretagne, en Europe, dans le monde. Au Nord, des moutons trottinent d’un sabot de propriétaire sur des chaussées à voie unique. Au Sud, des abbayes de pierre rose naissent entre boutiques à tweed et pêcheries à saumon. Avec la Chine et sa muraille, l’Ecosse est le seul pays dont la frontière soit marqué par un mur. Il date de la présence romaine. Ironie du sort pour une terre aussi hospitalière. Fidèle à ses traditions et en pleine mutation, c’est maintenant qu’il faut la découvrir.
La culture de l'Écosse forme une synthèse des différentes cultures, celtes, pictes et anglaises principalement, ayant baigné le pays. Les reliefs naturels, délimitant géographiquement les Highlands, montagneux et isolés, au Nord, et les Lowlands, plus ouverts aux échanges culturels et commerciaux avec l'Angleterre, ont joué un rôle important dans l'établissement du panorama culturel écossais.
L'histoire de l'Écosse a marqué cette diversité d'origines, par les différents peuples ayant habité le pays. Durant l'Antiquité et le haut Moyen Âge, les Celtes, ou Gaëls, à l'Ouest, les Pictes, au Nord, et les Bretons insulaires, au Sud, ont constitué une mosaïque de cultures et de langues, influencée également par les invasions vikings. Ces origines diverses se traduisent encore au début du xxie siècle dans les différentes langues parlées en Écosse, anglais, scots et gaélique écossais, ainsi que dans les différentes mythologies reflétées dans les légendes et croyances populaires. À partir de la fin du Moyen Âge, l'unification politique de l'Écosse a tendu à l'effacement partiel des disparités culturelles, le clivage entre Lowlands et Highlands demeurant toutefois très présent.
Le système de clans a constitué la base de la société écossaise jusqu'au xviiie siècle. L'Acte d'Union réunit en 1707 l'Écosse à l'Angleterre au sein du Royaume de Grande-Bretagne. Des soulèvements, les rébellions jacobites, déchirent le pays entre 1715 et 1745, tandis que les philosophes des Lumières écossaises ont largement participé au mouvement européen des Lumières, particulièrement avec David Hume et Adam Smith. En 1746, l'échec de la dernière rébellion jacobite se solde par une répression des symboles nationaux, tels le tartan, le kilt ou la cornemuse, et par une désagrégation de la société traditionnelle. Au xixe siècle, la révolution industrielle, combinée aux Highland Clearances, des mouvements d'émigration massifs vers le Nouveau Monde, va radicalement modifier le panorama culturel écossais et achever le changement de la société.
C'est à cette époque, où la culture écossaise traditionnelle reçut un apport considérable de la culture anglaise, et plus largement européenne, que deux grands auteurs écossais, Robert Burns et sir Walter Scott, ont chacun célébré la spécificité écossaise, qui s'est plus tard intégrée au mouvement de la Renaissance écossaise, aux accents plus nationalistes. Le sport s'est également développé, le football gagnant rapidement une grande popularité alors que le golf se codifiait peu à peu.
Au début du xxie siècle, le nationalisme culturel écossais cohabite avec une politique d'union au sein du Royaume-Uni, et l'héritage culturel pèse un poids variable dans le sentiment d'appartenance nationale. Divers organismes publics et privés assurent la préservation de cet héritage, dont certains aspects ont diffusé dans le reste du monde, particulièrement en Amérique du Nord.