Le 11 décembre, la chanteuse Abeer Nehme interprétera des classiques du répertoire libanais, arrangés pour l’occasion pour l’orchestre symphonique. Née en 1980, cette chanteuse libanaise jouit d’une très vaste expérience musicale. Elle a étudié la musicologie et le chant arabe traditionnel et joue également du qanun,un tympanon oriental. Alors qu’elle s’était initialement spécialisée dans les chansons sacrées de la tradition maronite, sa maîtrise de différentes sortes de musique vocale lui a vite fait connaître le succès au Liban.
Pour cette soirée, Abeer Nehme chantera des chansons de Fairuz, Wadih El Safi et Zaki Nassif parmi d’autres. Ces chanteurs-compositeurs étaient de véritables stars dans les années 1960, l’âge d’or de la chanson libanaise. Depuis, ils ont tous trois acquis un statut de légende, non seulement au pays du cèdre, mais aussi dans l’ensemble du monde arabe. La très populaire Fairuz, aussi connue comme « la perle libanaise » est l’une des plus grandes divas arabes. Les chansons des frères Rahbani, deux compositeurs tout aussi légendaires, occupent une place centrale dans son répertoire éclectique. Wadih El Safi, surnommé « la voix du Liban », était connu pour ses cabrioles et improvisations vocales. Zaki Nassif a suivi un parcours quelque peu différent de celui des deux autres chanteurs précités, car il est plus proche de la musique populaire libanaise traditionnelle. Ses chansons souvent patriotiques continuent de faire partie du patrimoine commun à tous les Libanais. En plus de chansons de ces trois célébrités, Abeer Nehme interprètera également ses propres compositions et une chanson en araméen. Pour l’occasion, l’ONB recevra le soutien de 4 musiciens libanais : Georges Kassis (piano), Jihad Assaad (quanun), Nader Morcos(percussions) et Afif Merhej (oud).
Abeer Nehme n’en est pas à son coup d’essai avec ce concert à la frontière entre deux traditions. Sa diversité transparaît déjà dans le fait qu’elle chante dans plus de 25 langues, de l’arabe à l’araméen et à l’arménien, en passant par l’hindi, le hongrois, l’italien, le persan, le roumain et le suédois. Elle est aussi à l’aise avec le tarabarabe traditionnel qu’avec les chansons populaires du Moyen-Orient, les mélodies arabo-andalouses, les chants araméens et byzantins, l’opéra et la musique occidentale.
Lors de la saison 2015, le Palais des Beaux-Arts avait accueilli une première collaboration entre l’ONB et des musiciens libanais avec un concert de l’oudiste Marcel Khalifé. Pour cette saison, BOZAR, Moussem et l’ONB continuent sur cette voie avec ce concert qui présente la musique comme un pont entre les peuples et les cultures. Le Liban, creuset de cultures et carrefour entre les mondes chrétien et islamique, est un symbole particulièrement pertinent de cette diversité. La collaboration avec Abeer Nehme et l’orchestre symphonique sera l’occasion de présenter un message de respect de l’identité de chacun. |