Cette demeure seigneuriale est un lieu qui m'est très familier à vrai dire, bien que située à Grand-Bigard dans le Brabant flamand aux portes de Bruxelles. Mais peu de Bruxellois en connaissent l'existence par la discrétion du lieu. Je vous fait donc découvrir une brève visite. Il est toujours la propriété de la famille Pelgrims de Bigard. En avril 2004, la famille décide d’ouvrir, pour la première fois, le parc au public, en organisant la plus grande exposition florale de Belgique.
Depuis lors cet événement est devenu un rendez-vous incontournable et contribue à entretenir et à restaurer ce patrimoine exceptionnel.
En arrivant sur les lieux, le château de Grand-Bigard, dont les origines remontent au XIIe siècle, est entouré d'un large fossé où dort une eau profonde et que délimitent les hautes frondaisons d'une couronne de grands hêtres plusieurs fois séculaires.
Aux alentour de 1110, Almaric de Bigard a été le premier seigneur de Bigard, y vivait déjà. En 1422 Guillaume Rongman, seigneur de Bigard, est fait capitaine de la ville de Bruxelles, par Philippe le Bon. Guillaume Estor, est nommé panetier de Brabant par lettres patentes de Charles le Téméraire, puis devient échevin de Bruxelles en 1475.
Jean Estor et sa mère ont été jugés hérétiques (pour protestantisme) et exécutés le 6 janvier 1548, leurs biens, confisqués et la Seigneurie de Bigard vendue à Gaspard Schetz, Seigneur de Grobbendonck, le 14 février 1549, pour 17.800 livres.
La seigneurie fut érigée en marquisat sous le nom de Boisschot, quand Hélène de Boisschot, épousa Charles Ferdinand, comte de Königsegg-Rothenfels, régent intérimaire des Pays-Bas. Le comte Ferdinand de Boisschot au milieu du XVIIe siècle fit faire de nombreux travaux, et fit construire de nouveaux bâtiments.
En 1902, l'ensemble était très délabré et Raymond Pelgrims de Bigard mit trente ans à le réhabiliter.
Le château, bâtiment Renaissance flamande, est formé d’un corps de logis à un étage de brique rose, aux fenêtres à meneaux entourées d'entablements de pierre blanche et à la toiture d’ardoises.
En 1640, la chapelle fut adossée à l'aile droite du château. On y trouve deux obits celui de Ferdinand de Boisschot daté 1649 et celui de Charles Ferdinand de Königsegg-Rothenfels, marqué Vienne, 19 décembre 1759.