colonialisme

Publié le 18 Juin 2020

Les premières expéditions coloniales belges sous Léopold Ier.

Alors que Léopold Ier a tenté de fonder une colonie belge en Amérique centrale et que les Belges ont principalement émigré aux États-Unis et dans les pays hispanophones d’Amérique latine pendant la grande crise économique et sociale des années 1840, Léopold II s’est intéressé, pour des raisons stratégiques, à la région inexploitée du Brésil actuel. Comme il allait le constater plus tard aussi en Afrique, Léopold savait que les grandes richesses se trouvent surtout à l’intérieur des terres. Par ailleurs, il ne souhaitait pas entrer en compétition avec l’Angleterre, la France ou l’Allemagne afin de s’emparer d’une région côtière (et il ne disposait pas du soutien politique ni militaire nécessaire pour cela).

 

La première tentative de colonisation, qui portait sur l’Amazonie, a échoué à cause de l’enthousiasme irréfléchi du souverain qui souhaitait explicitement que le Brésil lui concède une colonie belge, ce que l’empereur du Brésil, Pierre II (un ami de Léopold II) a habilement refusé. En effet, depuis son indépendance, le Brésil s’efforçait de garantir sa souveraineté nationale et l’intégrité de ses frontières, de sorte qu’une « colonie » explicite ne pouvait être envisagée. Léopold a alors changé de cap et fait appel à des entreprises belges (Compagnie des Produits Civils, Compagnie des Caoutchoucs du Matto Grosso et, plus tard, Compagnie de l’Urucum) afin d’acquérir des terres à l’intérieur du pays, principalement dans le Mato Grosso. Son plan a fonctionné à merveille pendant les vingt dernières années du xixe siècle. Un territoire de pas moins de 80 000 km² était alors sous contrôle « belge » et Léopold était même parvenu à donner un caractère officiel à cette présence, en établissant un vice-consulat à Descalvados. Les plantations aménagées servaient à la culture d’une multitude de plantes très rentables ainsi qu’à l’élevage de bétail. Elles abritaient également un abattoir et des installations de production d’extrait de viande, sur le modèle de Liebig. Toutefois, au début du xxe siècle, alors que le Brésil redessinait ses frontières à la suite de la crise de l’Acre qui l’avait opposé à la Bolivie, les Belges ont tout simplement été rachetés et ont ainsi vu s’éteindre leur présence dans cette région.

En 1845, une colonisation particulière avait eu lieu lorsque, avec la garantie de l’empereur, une concession agricole avait été accordée dans la vallée de l’Itajaí et qu’une centaine de familles, principalement venues de la région de Bruges, s’était installée dans l’État de Santa Catarina, dans la ville actuelle d’Ilhota. La garantie impliquait que les matériaux importés n’étaient pas frappés de taxes. Lors du débarquement du deuxième chargement de matériaux et d’immigrants, une altercation aurait eu lieu avec les douaniers, lesquels auraient été jetés par-dessus bord par les Belges. Les immigrants, qui étaient accompagnés d’un consul, ont alors été emprisonnés quelque temps. La cupidité et le manque d’organisation ont conduit cette aventure vers une catastrophe financière. Toutefois, les familles sont restées sur place et ont réussi à éviter une assimilation complète avec les communautés italienne et allemande, beaucoup plus grandes. Aujourd’hui, il existe encore une enclave fière de ses origines belges et où les patronymes belges sont très répandus. Toutefois, la plupart des noms belges ont été adaptés à la langue portugaise au fil du temps, afin de faciliter l’intégration. Des noms tels que Dutra (de Hurtere), Goulart (Hoeilaart) et da Silveira (Van der Hagen), par exemple, sont très présents dans l’histoire du Brésil.

Plus tard, durant la première moitié du xxe siècle, d’autres Belges ont tenté de trouver une vie meilleure au Brésil. C’est ainsi, par exemple, qu’a été fondée la colonie agricole coopérative de Botucatu, dans l’État de São Paulo, bien qu’elle soit restée très petite et modeste par rapport à la Holambra néerlandaise toute proche. Le manque de savoir-faire et la pure malchance ont conduit à de nombreux échecs, à quelques exceptions près. Citrobrasil, propriété de la famille Van Parys, qui a fourni des oranges aux foyers belges sous le nom d’Elvépé à partir des années 1930, est une des rares histoires à succès. Elvepe a été racheté par l’Américain Cargill, mais la famille jouit encore d’une bonne réputation à São Paulo.

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Publié dans #Brésil, #Léopold Ier, #Colonie de peuplement, #Colonialisme, #Léopold II, #Histoire, #Belgique, #Émigrants belges

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Publié le 18 Juin 2020

✍️ Dans son important « Discours sur le colonialisme », Aimé Césaire fait le procès d'une Europe « indéfendable » pour avoir colonisé le monde au nom de la civilisation. 

 

« Je parle de millions d'hommes arrachés à leurs dieux, à leur terre, à leurs habitudes, à leur vie, à la vie, à la danse, à la sagesse. »

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Publié dans #colonialisme, #Aimé Césaire, #Racisme, #Esclavage, #Congo belge

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Publié le 17 Juin 2020

Suivant cette logique, alors l'Allemagne aurait dû laisser tous les monuments à Hitler dans son ensemble, cela fait partie de son histoire ... Tirez-vous! L'histoire est honorée en s'en souvenant, pas nécessairement en l'idolâtrant.

Léopold II est responsable de la mort de dizaines de milliers de personnes dans les colonies belges en Afrique. Aujourd'hui, des milliers de Belges appellent à la fin des monuments qui symbolisent le racisme du passé et luttent contre le racisme du présent.

Le règne de Léopold II au Congo a été caractérisé par des meurtres, des tortures et des atrocités, à la suite d'une brutalité systématique notoire. Les mains d'hommes, de femmes et d'enfants ont été amputées lorsque le quota de caoutchouc n'était pas atteint ou lorsqu'ils étaient désobéissants et irrespectueux. Ces événements et d'autres ont été établis à cette époque grâce au témoignage d'un témoin visuel et à l'inspection sur place effectuée par une commission d'enquête internationale en 1904. Des millions de Congolais sont morts. En 1908, des informations faisant état de décès et d'abus ont incité le gouvernement belge à prendre le contrôle de l'administration congolaise de Léopold II.

L'ensemble du système colonial belge reposait sur ce que l'on appelait communément la Trinité Léopold II. L'industrie, l'Eglise et l'Etat. L'Eglise catholique était notamment chargée de livrer aux exploiteurs des ouvriers dociles et compétents.

 

La Belgique et son sombre passé colonial

La Belgique regarde avec honte son passé de racisme colonial. Appel à la suppression des statues de Léopold II, le roi belge qui a transformé le Congo en camp de travaux forcés dans lequel des millions de personnes sont mortes.

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Rédigé par Last Night in Orient - LNO ©

Publié dans #Bélgica, #Belgique, #Congo belge, #Racisme, #Léopold II, #Colonialisme

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