colonialisme

Publié le 20 Mars 2023

Quand on prend le soin de lire les polémiques anti-woke, on réalise à quel point le monde politique et médiatique a merveilleusement bien lavé les cerveaux toutes ces années. Il est devenu cool et sympa d’être contre les “wokes” sans même savoir de quoi il retourne. Nouvelle étiquette à la mode après “bobo-gauchiste” et “bisounours” (désormais passé de mode), le woke est le nouveau coupable de tous les maux de la société. De quoi permettre aux néo-réac’ de pouvoir enfin assumer une posture anti-sociale, anti-minorité, anti-écologie, anti-tout-ce-qui-sort-de-la-norme sans grand effort intellectuel.

“Wokisme” : le nouveau fantasme réac pour rester dans le déni.

Un spectre invisible. Comme le juif, le communiste, le bobo-gauchiste, et toutes les caricatures imaginées par les réactionnaires et les xénophobes, ils sont partout et nulle part à la fois.

Dérivé du verbe anglais «wake» (réveiller), le wokisme désigne le fait d’être éveillé face aux discriminations ethniques, sexuelles, sociales ou religieuses. Le terme trouverait ses origines aux États-Unis à la fin du 20e siècle au sein du mouvement pour l’accès des Noirs aux droits civiques. Martin Luther King rappelait alors aux étudiant·es de rester «éveillé·es» et à «être une génération engagée». Le terme sera récupéré en 2014 suite au meurtre de Michael Brown, un jeune Afro-américain de 18 ans non armé, par la police qui générera une vague de contestations dénonçant le racisme «systémique» des États-Unis envers les Noirs. Initialement positif, le terme est progressivement devenu péjoratif et utilisé, au départ par les mouvements d’extrême droite puis par une partie du monde politique, pour stigmatiser et dénigrer les personnes dites «progressistes».

 

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Rédigé par Last Night in Orient - LNO ©

Publié dans #Wokisme, #Racisme, #extrême droite, #Homophobie, #États-Unis, #Colonialisme, #Centre Jean Gol, #Culture gay

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Publié le 16 Décembre 2022

Par « onto-politique », j’entends grosso modo les rapports et relations entre formes d’existence (réelles ou imaginées) – et ce qu’ils structurent.

Heidegger affirme qu'il existe une ontologie fondamentale appelée « métaphysique de l'existence » qui est chargée de découvrir « la constitution de l'être de l'existence ». L'ontologie renvoie alors aux conditions de possibilité des existences ou à l'être lui-même dans son ouverture originelle.

Gloria Davila Espinosa

Domingo Huamán Peñaloza a discuté du thème de son travail, il est passionné par la poursuite de la justice sur l'exploitation des peuples autochtones et des pauvres, il a consacré sa vie à documenter l'importance de l'histoire pré-américaine - toltèque, maya, aztèque et inca ses peintures interprètent les traditions spirituelles, la musique et la culture indigènes.

Ses peintures racontent comment l'histoire indigène a profondément changé avec l'invasion espagnole et avec l'avancement du capitalisme nord-américain en Amérique du Sud. Son travail dépeint les influences sur l'évolution de l'humanité et notre relation changeante à l'environnement, les révolutions importantes au Pérou, les conflits de la science, de la religion, de la philosophie et de l'art. L'oppression de l'impérialisme avec l'empire américain et les conséquences de l'exploitation, de la misère et de l'immigration.

Son travail parle du point de vue andin et latino-américain - les révolutions historiques et leurs définitions de la liberté ou de l'oppression. Tout au long des cinq révolutions les plus importantes au Pérou et comment le dernier tableau de l'exposition se terminera finalement par un message écologique. L'histoire du capitalisme prédateur et de la mondialisation détruisant notre Terre, qui résonne avec le message de son travail. L'importance de préserver la spiritualité autochtone, le lien avec Pacha Mama, les connaissances et la vision du monde qui partagent un message fondamental avec l'écologie profonde et la crise de la conscience humaine et son impact destructeur sur notre environnement naturel.

Une peinture d'importance scientifique.

 

 

Séjournant et observant au Petit-Château, j’ai compris que les murs de ce bâtiment étaient un espace perdu comme des pages blanches tristes et froides. Cette réalité spatiale m’a fait sentir que c’était ici que je devais faire un mural qui représenterait les problèmes douloureux de l’Humanité. J’ai commencé les premières esquisses en novembre 1999, mon projet a été accepté, et le PC s’est engagé à acheter le matériel, c’est-à-dire peinture, acrylique et pinceaux. En avril 2000, j’ai entrepris l’œuvre. Ce qui suit, c’est ce qui existe maintenant, c’est l’utopie devenue réalité. Cette œuvre est le fruit d’un travail de dix ou douze heures par jour (y compris le samedi, le dimanche et les jours fériés) durant quatre années et huit mois.

Extrait du livre «Le Bruxelles des révolutionnaires de 1830 à nos jours», Domingo Huamán Peñaloza, CFC Editions, 2016

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Publié le 2 Décembre 2022

L'UNESCO utilise l'éducation, la science, la culture, la communication et l'information pour favoriser la compréhension mutuelle et le respect de notre planète. La ducasse d'Ath était inscrite de 2008 à 2022 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l'Unesco, après sa proclamation en 2005, comme élément des Géants et dragons processionnels de Belgique et de France. Elle sera retirée de cette liste en 2022 à la suite de polémiques entourant le personnage du Sauvage. Un carnaval sans racisme favorise le respect entre les personnes et une société ne se développe pas si une partie de sa population est déshumanisée et ses droits bafoués.

Le Comité a décidé à l’unanimité de retirer la Ducasse d’Ath de l’élément « Géants et dragons processionnels de Belgique et de France », qui a été inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Le personnage du Sauvage apparaît plus tardivement en 1873. À l’origine, il ne représente pas un Africain, mais bien un Amérindien issu d’une île légendaire de Gavatao (qu’on pourrait situer dans les Caraïbes). Il s’agit en effet d’une représentation stéréotypée d’un Amérindien (peau noire, pagne et coiffe à plumes, massue, anneaux) telle qu’on peut la retrouver dans de nombreuses illustrations depuis le 17e siècle. En pleine période coloniale, il ne faut pas nier que le personnage est dès lors parfois confondu avec un Africain, ce qui n’est pas sans poser de problème. 

Les membres du Comité ont motivé cette décision par la présence dans le cortège de la Ducasse d’Ath « d’un personnage noir enchaîné appelé ‘le Sauvage’ traduisant un caractère raciste et discriminatoire en contradiction avec les principes fondateurs de l’UNESCO et avec l’exigence d’un respect mutuel prévue dans l’article 2 de la Convention ».

Le racisme anti-noirs encore désigné sous le vocable « négrophobie » est la forme de racisme qui bénéficie le moins de visibilité sociale et médiatique. Que ce soit en Europe ou plus spécifiquement en Belgique, cette forme de racisme et la lutte qui en découle viennent en dernière position en termes de présence ou de prise en charge dans la société. Cette invisibilité sociale et médiatique est due essentiellement à des raisons historiques, sociales et politiques.

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