concerto pour violon et orchestre en re mineur

Publié le 19 Mai 2019

Il s'agit d'une des œuvres les plus jouées du compositeur, et de l'un des grands concertos pour violon du xxe siècle. C'est aussi le seul concerto de son auteur. Il se distingue en particulier par ses ambiances sombres et minérales, et par l'équilibre subtil entre les parties jouées par le violon soliste et le reste de l'orchestre : en effet, l'orchestre possède dans ce concerto un rôle majeur (bien loin du simple accompagnement ou du faire-valoir, fréquents dans les concertos pour instrument soliste de l'époque), conférant à cette pièce une réelle dimension symphonique.

Es una de las obras más interpretadas por el compositor y uno de los grandes conciertos para violín del siglo XX. También es el único concierto de su autor. Se distingue en particular por sus atmósferas oscuras y minerales, y por el sutil equilibrio entre las partes interpretadas por el violín solista y el resto de la orquesta

Sous la direction de Mikko Franck, l'Orchestre philharmonique de Radio France joue le "Concerto pour violon et orchestre en ré mineur" op. 47 de Jean Sibelius avec Hilary Hahn. Concert donné en direct de l'Auditorium de la Maison de la Radio à Paris

Quatre ans avant la mort du violoniste Joseph Joachim (1831-1907), qui inspira nombre de partitions du XIXe  siècle, Jean Sibelius se met à la composition de son propre Concerto pour violon et orchestre, conçu entre ses Deuxième et Troisième Symphonies. Mais contrairement à celui de Brahms, par exemple, ce concerto ne fut pas écrit à l’intention de Joachim ni créé par lui. On l’entendit une première fois en 1903, puis il fut donné dans sa version définitive le 19 octobre 1905, à Berlin, sous la direction de Richard Strauss, avec le soliste Karl Halir.

L’œuvre témoigne du désir de Sibelius de donner à son effusion une vigueur, une densité à cent lieues du sentimentalisme d’un Glazounov (dont le Concerto pour violon date aussi de 1903). Sibelius, qui était lui-même un brillant violoniste, s’empare ici d’une des formes les plus traditionnelles qui soient, en respecte le déroulement tripartite (un premier mouvement rhapsodique, une cantilène sublime, un rondo bondissant), mais le nourrit d’une inspiration toute d’étrangeté et de dépaysement. Nielsen, huit ans plus tard, tentera de renouveler la forme (en deux parties de deux mouvements chacune) mais sans aboutir au même épanouissement. C’est qu’on est là au cœur d’un univers musical à la fois en transition et en maturation. Sibelius, en 1904, s’installe d’ailleurs à Järvenpää, à une trentaine de kilomètres au nord d’Helsinki, dans une maison qu’il ne quittera plus, comme s’il voulait trouver un cadre nouveau, fait de solitude et d’exigence, à sa nouvelle inspiration.

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