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Publié le 15 Juin 2020

Fureur et peinture rouge en Belgique contre le colonisateur du CongoFureur et peinture rouge en Belgique contre le colonisateur du Congo

Fureur et peinture rouge en Belgique contre le colonisateur du Congo

Le Prix Nobel de Littérature péruvien affirme que le monarque belge était une "saleté humaine". "Mais une saleté instruite, intelligente et, bien sûr, créative, qui a planifié son opération congolaise comme une grande entreprise économique et politique, destinée à faire de lui un monarque qui, en même temps, serait un homme d'affaires très puissant et une personne influente dans la vie politique et le développement du monde entier.

Mario Vargas Llosa

On trouve la statue de Léopold II dans l'espace public de plusieurs villes belges. Un tiers des communes en Wallonie et à Bruxelles ont un lien avec le passé colonial de la Belgique.

  • Anvers (section d'Ekeren) : statue en pied (Joseph Ducaju) (1873), installée en commémoration de la visite de Léopold II à Ekeren le 11 août 1869. Il s'agit de la première statue du roi érigée en Belgique. Vandalisée en juin, puis retirée de l'espace public le 9 juin 2020 pour être transférée au Musée de Sculpture en plein air de Middelheim.
  • Arlon (carrefour de la Spëtz) : statue en pied intégrée dans un mémorial (Victor Demanet et Arthur Dupagne) (1951)
  • Bruxelles (place du Trône-boulevard du Régent) : statue équestre de Léopold II (Thomas Vinçotte et François Malfait) (1914-1926). Vandalisée en 2008, en 2013, en 2018, en mars et en septembre 2019, puis le 6 juin 2020.
  • Bruxelles-Auderghem (boulevard du Souverain) : buste (Jules Rambo, 1930).
  • Bruxelles-Forest (Parc Duden) : buste (Thomas Vinçotte), vandalisé en 2017, déboulonné en janvier 2018 et mis à l'abri en février 2019.
  • Bruxelles-Ixelles (Jardin du Roi - avenue Louise) : statue en pied (René Cliquet) (1969)61. Vandalisé en juin 2020.
  • Gand : buste en bronze sculpté (Geo Verbanck) (1955). Vandalisé en juin 2020 et à d'autres reprises.
  • Hal : buste sculpté (Albert Dupage) inclus dans un mémorial créé par l'architecte Guy Lefebvre (1953). Vandalisé à deux reprises en juin 2020, puis retiré temporairement de l'espace public afin d'être mis à l'abri le 14 juin suivant.
  • Hasselt (Kolonel Dusartplein) : buste inclus dans un mémorial (Raf Mailleux) (1958). Vandalisé en juin 2020.
  • Mons (rue des Fossés) : statue en pied (Raoul Godfroid) (1957).
  • Namur (place Wiertz, section de Salzinnes) : statue en pied (Victor Demanet) (1928).
  • Ostende (Prinses Clementinaplein depuis 1986) : buste (Thomas Vincotte).
  • Ostende (Zeedijk) : statue équestre par Alfred Courtens (1931). Vandalisée en 2020.
  • Rixensart : buste érigé entre 1895 et 1913.
  • Saint-Trond : effigie sculptée dans un bas-relief (1954).
  • Tervuren : buste intégré dans un mémorial (Tom Frantzen) (1997) au Musée royal de l'Afrique centrale. Vandalisé en juin 2020.

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Rédigé par Last Night in Orient - LNO ©

Publié dans #Mario Vargas Llosa, #Léopold II, #Colonialisme, #Congo belge, #BlackLivesMatter

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Publié le 14 Juin 2020

Alice Seeley Harris: la femme qui a expulsé Léopold II du Congo. Le mensonge monte par l’ascenseur, la vérité monte elle aussi, mais par l'escalier.

Alice Seeley Harris fut une missionnaire au Congo belge, qui acheta un appareil photo en 1904 et créa le premier scandale humanitaire de l’histoire contemporaine en donnant à voir les violations des droits de l’Homme au Congo, alors colonie privée de Léopold II.

 

Alice Seeley Harris et son mari le révérend John H. Harris étaient missionnaires dans l'État libre du Congo à la fin des années 1890. Alice a produit une collection d'images documentant les horribles abus des travailleurs africains du caoutchouc. Ses photographies sont considérées comme un développement important dans l'histoire des campagnes humanitaires. 

Ses photographies ont contribué à mettre en lumière les violations des droits de l'homme dans l'État indépendant du Congo sous le régime du roi Léopold II.
Ses photographies ont contribué à mettre en lumière les violations des droits de l'homme dans l'État indépendant du Congo sous le régime du roi Léopold II.
Ses photographies ont contribué à mettre en lumière les violations des droits de l'homme dans l'État indépendant du Congo sous le régime du roi Léopold II.

Ses photographies ont contribué à mettre en lumière les violations des droits de l'homme dans l'État indépendant du Congo sous le régime du roi Léopold II.

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Publié le 13 Juin 2020

La municipalité d'Ixelles a récemment annoncé qu'elle souhaitait se débarrasser du buste.

De plus en plus de statues coloniales sont dégradées, endommagées ou enlevées à Bruxelles. Vendredi était une statue du général controversé Storms. Émile Pierre Joseph Storms était un général qui, par ordre de Léopold II, a conquis de grandes parties de l'État libre du Congo - la propriété privée du roi. Cela s'est produit régulièrement avec l'effusion de sang. Bien qu’un monument le célèbre, square de Meeûs à Bruxelles, l'histoire d'Emile Storms est largement méconnue dans son pays natal, un buste à son effigie est érigé au Square de Meeûs à Ixelles.

Si on creuse un peu, comme l’a fait le journaliste Michel Bouffioux que nous félicitons pour son travail d’enquête, on découvre que cet homme collectionnait les cranes de ses ennemis dans les premiers temps de la colonisation au Congo. Emile Storms commandait alors la 4ème expédition de l’Association Internationale Africaine dans la région du Lac Tanganyka. Sous les ordres de Léopold II, il faisait partie des chefs de file de l’entreprise de conquête coloniale que les belges menaient en Afrique.  Pour assoir sa domination et celle de son armée, il s’est livré à une guerre de territoire sanguinaire. Les villages des chefs locaux qui refusaient de se soumettre à son autorité étaient systématiquement incendiés et pillés, les femmes violées.

Mais Storms n’était pas qu’un soldat qui exécutait les ordres venus d’en haut. Il était ardent défenseur de l’idéologie raciste et convaincu de la supériorité des blancs européens. En témoignent les trois cranes de chefs insoumis qu’il ramena en Belgique comme des trophées des crimes qu’il a fièrement commis ainsi que les extraits de son journal conservé au Musée de l’Afrique centrale à Tervuren. Cette histoire méconnue du grand public n’est pas celle d’un seul homme.  

Pour consolider son pouvoir dans la région, pendant les années 1884 et 1885, Storms a lancé une série d'attaques contre Lusinga et ses partisans. Il a pillé leurs villages et a ramené le butin à son fort à Mpala, où une partie a été perdue lorsque le fort a brûlé.

Storms n’a jamais été condamné. Pis, à son retour, il est félicité par les autorités, invité à raconter ses aventures africaines et à exhiber ses « butins de guerre » macabres. Son zèle et son investissement dans la mission « civilisatrice » de l’Afrique centrale lui a valu d’être décoré à de nombreuses reprises. 

Aujourd’hui, deux des trois cranes sont toujours conservés à l’Institut Royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) mais n’ont jamais été exposés. Rangés puis oubliés, ces restes humains ont eu le même destin que l’histoire qu’ils renferment.

Les autorités communales ont toutefois annoncé le 28 mai 2020 que celui-ci serait déplacé sous peu au Musée royal de l'Afrique centrale en vue d'être "contextualisée". Deux semaines après cette communication, la statue est retrouvée couverte de peinture rouge, symbole de sang. Un autre monument lui a été érigé dans sa ville natale de Wetteren.

D'après ses propres notes, les campagnes menées par Storms et ses hommes n'ont pas été sans violences. Il s'attribue notamment l'exécution du chef Lusinga lwa Ng'ombe : « Je fais apporter la tête de Lusinga au milieu du cercle. Je dis : ‘Voilà l’homme que vous craigniez hier. Cet homme est mort parce qu’il a toujours cherché à détruire la contrée et parce qu’il a menti à l’homme blanc ».

 

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