Lili Boniche (né Élie Boniche en 1921 Alger - décédé le 6 mars 2008 à Paris) fut un célèbre chanteur de musique francarabe et compositeur de musique arabo-andalouse d'origine juive. Le répertoire de ce crooner de la casbah comprend des styles variés comme le chaâbi, rumbas francarabes très populaires. Adepte des mélanges, il a su teinter ses chansons d'influences occidentales aux paroles naïves et graves à la fois sans jamais trahir son identité culturelle. C'est lui qui a composé le fameux Et on m'appelle L'Oriental - Ana ouahed sentimental popularisé par la suite par Gaston Ghrenassia dit Enrico Macias ou encore Bambino pérennisé par la chanteuse Dalida ou encore Pedro Le Toréador qu'il interprètera sur la scène de l'Olympia de Paris. Mais son tube demeure Alger, Alger, de son soleil, je ne puis me passer. Il mariera d'autres styles musicaux dans ses compositions comme le tango comme "Ana El warka" ou le Cha-cha-cha.
Biographie
Son père, mélomane et musicien convaincu a encouragé les dispositions musicales de son fils en l'envoyant comme élève dès son plus jeune âge chez le maître Saoud l'Oranais, maître de la musique classique arabo-andalouse. Il fréquente ensuite des écoles de musique réputées comme Moutribia et al-Moussilia.
A 15 ans, le directeur de Radio-Alger, lui confie l'animation d'une émission consacrée au répertoire hawzi. Arrivé à Paris, Lili se lance dans les affaire dans un premier temps, il achète une entreprise de confection et distribution de repas industriels.
Lili Boniche est un innovateur dans le sens ou il modernise radicalement son style pour satisfaire un public en quête de modernités. Il se produit dans une multitude de cabarets orientaux ou le style oriental se mêle allègrement au rythmes occidentaux, au jazz et aux musiques afro-latines en vogue. Il est porteur de thèmes majeurs d'un music-hall de tradition orale promis à l'abandon avec la disparition de ses illustres inventeurs, portés par ses grands auteurs vivants que sont Mustapha Skandrani dont on retient sa virtuosité pour le piano et ses remarquables compositions fort appréciées des amateurs de cette musique et Maurice el Medioni, l'un des plus fidèle interprète et représentant de la musique arabo-andalouse et sépharade sont enfin adaptés, révélés et transmis.
Il mène une carrière internationale au Japon, en Allemagne, en Italie. Puis, on entend ses chansons au détour d'un film, d'un film documentaire. Dans le Grand Pardon, la Vérité si je mens, ou encore dans une série de 3 films documentaires de 52' Mémoires d'immigrés de Yamina Benguigui réalisé en 1997.
Il revient sur scène après une longue période d' absence en 2003, avec un album intitulé, Oeuvres récentes produit par Jean Touiton, avec lequel il s'écarte de la chanson judéo arabo andalouse. A ses côtés on retrouve des musiciens tels que Matthieu Chedid, Jean Pierre Smadja alias Smadj de DuOud, le batteur Manu Katché, l'ex bassiste d'Elliott Murphy et des Modern Lovers, Ernie Brooks ou encore du réalisateur de clips et un photographe français Jean-Baptiste Mondino qui signe les guitares d'une chanson et la pochette. A la même époque le spectacle les Orientales créé par le groupe marseillais Barrio Chino qui rend hommage à la chanson francarabe et reprend bien sûr quelques standards du "crooner de la casbah".