Le répertoire de Manuel López-Quiroga, aux côtés de ceux de Rafael de León et Antonio Quintero, est caractéristique de la chanson espagnole de l’après-guerre.
Manuel López-Quiroga Miquel, né à Séville en 1899, fait ses études au Conservatoire municipal de Séville, où il est le disciple d’Eduardo de Torres. Il fera ses débuts à l’orgue pour les jésuites. À seulement 20 ans, il a déjà présenté trois zarzuelas en un acte.
En 1929, il se rend à Madrid pour fonder une maison d’édition de partitions et créer une école dans laquelle il prépare des chanteurs aspirant à la popularité.
En 1923, il se fait connaître avec ses premières œuvres collaboratives, "Sevilla que grande eres", "El cortijo de las matas" et "Presagio rojo", qui connaissent un grand succès.
Dans les années 30 du siècle dernier, Maestro Quiroga se consacre entièrement à ses chansons, avec la collaboration de paroliers tels que Salvador Valverde, Antonio Quintero ou Rafael de León. Certaines de ces chansons sont encore mémorisées par les amateurs de bonne musique: "Tattoo", "Rocío", "La Parrala", "María de la O", "Ojos Verdes", "La zarzamora", parmi beaucoup d'autres.
La renommée viendra à la veille de la guerre civile espagnole, alors qu’il est devenu compositeur de tonadillas. Dans les années 1960, sa musique tombe dans l’oubli, mais elle sera récupérée dans un grand hommage organisé en 1986 par la Société des auteurs et le ministère de la Culture, auquel assiste Concha Piquer.
Auteur de plus de cinq mille compositions à saveur populaire, est décédé à Madrid des suites d'un œdème pulmonaire le 13 décembre 1988.
Para tus manos tumbagas,
pa tus caprichos monedas
y pa lucirlos tu cuerpo
mantones bordaos,
vestíos de seda.
La luna que tú pidas,
la luna te darán
que pa eso tu payo
maneja más plata
que tiene un sultán.
¡Envidio tu suerte!
Te dicen algunas al verte lucir.
Y no saben, pobres,
la envidia que ellas
te causan a ti.
¡María de la O!
que desgraciaíta, gitana, tú eres
teniéndolo to.
Te quieres reír
y hasta los ojitos los tienes moraos
de tanto sufrir.
Maldito parné,
que por su culpita dejaste al gitano
que fue tu querer.
¡Castigo de Dios!
¡Castigo de Dios!
es la crucecita que llevas a cuestas,
¡María de la O!
Para tu sed yo fui el agua,
para tu frio, candela,
y pa mis besos de amante
dejaste en mi boca
tu carne morena.
Querer como aquel nuestro
no hay en el mundo dos.
¡Maldito dinero
que así de mi vera
a ti te alejo!
¡Serás más que reina!
te dijo aquel payo
dándote el poder.
La vida y el oro
darías tú ahora
por ser la de ayer.
Autor(es): Rafael de León, Salvador Valverde, Manuel Quiroga