maures

Publié le 24 Novembre 2020

Reçu dans la haute société, admis dans la franc-maçonnerie viennoise, Angelo Soliman croisa Marie-Antoinette et devint l’ami de son frère, le roi Joseph II. À sa mort, les naturalistes viennois, gagnés par les théories racistes, l’empaillèrent et l’exposèrent dans une vitrine.

Se trata de este africano que, en Viena, en el siglo XVIII, se convirtió en una figura importante de la aristocracia ... antes de ser, a su muerte, disecado y "guardado" en un museo junto a fieras. En la inauguración el 28 de septiembre, Philippe Blom destacó las paradojas de la sociedad europea, tanto abierta como exclusiva, tanto en la época de la Ilustración naciente como en la actualidad. Soliman nació en África Occidental, fue traído como esclavo a Europa por las actuales Libia e Italia ... como lo son hoy los trabajadores que son víctimas de la esclavitud moderna. La única salida, para Solimán, era la asimilación total, que ahora se exige a muchos migrantes en el llamado país "anfitrión".

Pour tous les Soliman d’aujourd’hui !

Angelo Soliman (né vers 1721, dans le nord-est du Nigeria, mort le 21 novembre 1796 à Vienne) était un esclave, valet et précepteur dans la maison des princes  du Liechtenstein ; Il était également devenu une personnalité éminente de la société viennoise de son temps et un franc-maçon. Ni sa position sociale ni son appartenance aux francs-maçons ne pouvaient empêcher son exploitation posthume, conduisant à son statut ultime de "maure momifié". Le racisme scientifique des Lumières européennes et du colonialisme, fondements du racisme moderne.

Soliman était issu probablement du peuple Kanuri. Son nom d'origine, Mmadi Make, est lié à la région de Sokoto, au nord-ouest de l'actuel Nigéria.

Il a été fait prisonnier dans son enfance après la défaite de sa tribu dans un conflit armé, vendu comme esclave et transféré à Marseille. À l'âge de dix ans, il rejoint le service d'une marquise de Messine qui supervise son éducation.

Il a été baptisé le 11 septembre, date qu'il a choisie comme anniversaire par la suite, et il a adopté le nom d'Angelo par affection pour une servante de la maison, nommée Angelina.

Après plusieurs demandes, il a été présenté comme un cadeau au prince Johann Georg Christian de Lobkowitz, gouverneur impérial de Sicile, qui en a fait un soldat et son valet de chambre. Angelo Soliman a accompagné Lobkowitz dans ses voyages et ses campagnes militaires en Europe et à une occasion lui a sauvé la vie, une circonstance qui lui permettrait d'améliorer sa position sociale.

En 1755, le prince mourut et le légua à Joseph Wenceslas du Liechtenstein, dont la maison viennoise Soliman devint le principal serviteur. Plus tard, il sera tuteur de l'héritier, le futur Louis Ier du Liechtenstein.

Sans que le prince le sache, car il refuse le mariage à ses valets, Soliman épouse le 6 février 1768 Magdalena von Kellermann, veuve Christiani. Lorsque Joseph Wenceslas du Liechtenstein l'apprend par une indiscrétion de Joseph II, il le licencie sur-le-champ.

Franc-maçon, Angelo Soliman meurt en 1796 : alors que ses viscères sont enterrés, sa peau est utilisée pour fabriquer un mannequin d’« homme sauvage », paré de plumes et de coquillages, qui sera exposé dans un cabinet de curiosités de Vienne jusqu'en 1806. Le mannequin finira brûlé durant l'insurrection viennoise d'octobre 1848.

Le cas d'Angelo Soliman - un homme noir élevé dans les cours royales de Vienne du XVIIIe siècle qui semblait de son vivant avoir atteint un statut social significatif et une acceptation dans la société bourgeoise, est discuté dans le contexte des théories de la course des Lumières au cœur d'un nouveau «racisme scientifique».

Son petit-fils était l'écrivain autrichien Eduard von Feuchtersleben (né en 1798 à Cracovie, mort en 1857 à Bad Aussee).

 

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Publié le 12 Juillet 2019

Documenté aux meilleures sources (dont celles de l'islam), ce livre vous permettra de carboniser les arguments fallacieux d'un fantasmé âge d'or d'Al Andalous, dont se gargarisent les promoteurs d'un islam " des lumières ".

Ainsi, Serafín Fanjul, l'auteur veut « démystifier » l'idéalisation du passé islamique, autrement dit des Arabes supérieurs, raffinés et cultivés succombant aux chrétiens barbares, ignorants et maladroits. Il démonte avec brio que cette image idéalisée d'une Espagne multiculturelle, terre de tolérance et de vie en commun entre trois cultures et trois religions monothéistes est, pour une très large part, historiquement fausse.

Dans Al-Ándalus contra España, Serafín Fanjul dénonce le « mythe d'Al-Ándalus » (c'est-à-dire de la contribution musulmane à la construction nationale), notamment la mystification de la pensée islamique développée au xixe siècle par le romantisme littéraire qui tendrait à représenter une facette de l'histoire de l'Espagne d'une manière erronée.

Dans Al-Ándalus contra España, Serafín Fanjul dénonce le « mythe d'Al-Ándalus » (c'est-à-dire de la contribution musulmane à la construction nationale), notamment la mystification de la pensée islamique développée au xixe siècle par le romantisme littéraire qui tendrait à représenter une facette de l'histoire de l'Espagne d'une manière erronée.

Serafín Fanjul a été directeur du Centre culturel hispanique du Caire et est actuellement professeur de littérature arabe à l' Université autonome de Madrid. Il collabore aussi comme chroniqueur au journal ABC mais aussi avec El Independiente, La Gaceta et le journal électronique Libertad Digital.

Mythes de la coexistence inter-religieuse : histoire et critique

Ses recherches des dix dernières années portent sur la sociologie d’Al-Andalus, les relations entre l’Espagne et Al-Andalus, ainsi que sur les survivances réelles ou imaginaires.  L'auteur s'est assuré de présenter dans ce livre de données réelles et cohérentes. Dans son domaine de spécialisation, il critique ce qu'il considère comme un double standard de certains arabistes, qu'il accuse de défendre des sociétés dans lesquelles ils ne voudraient pas vivre, et remet en question l'idéalisation du passé islamique, en particulier celui d'Al-Andalus et le discours multiculturaliste qu'il considère historiquement faux et politiquement contre-productif. Cette mystification de la société « maure » ne serait qu'une reprise du discours eurocentrique, celui du « Bon sauvage » et celui du « Paradis perdu ». Finalement quels sont les rapports entre l’histoire tendanciellement objective, l’histoire « idéologique » et le contexte dans lequel celle-ci s’inscrit ?

Al-Ándalus n'était pas un paradis
Tout en précisant qu'on ne peut considérer de manière homogène un processus historique qui s'étale sur près de huit siècles, Serafín Fanjul définit la société du royaume de Grenade (1238-1492) comme « une société monoculturelle, avec une seule langue, une seule religion. Une société terriblement intolérante, par instinct de survie, puisqu'elle était acculée à la mer ».

D'une manière générale, durant ces huit siècles, la tolérance ne fut jamais sans limites et dépendit des circonstances. « Plus le pourcentage (des musulmans) était important, moins la société était tolérante ». Les concessions sont toujours octroyées à des groupes. L'individu, lui, n'est jamais mis sur le même pied que les musulmans. Il tente de montrer également, contrairement aux interprétations d'un Arnold Toynbee, que cette société est loin d'être affranchie des préjugés raciaux. La pression religieuse est constante : « Les pouvoirs religieux d'al-Ándalus cherchèrent toujours l'islamisation totale et il y eut des exodes massifs de chrétiens vers le nord, jusqu'au xiie siècle… ».

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Rédigé par Last Night in Orient - LNO ©

Publié dans #Andalousie, #Espagne, #Livres, #Maures, #orientalisme, #Serafín Fanjul, #Religion, #Islam

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Publié le 30 Juin 2008

Un Maure ; peinture du mouvement orientaliste, dont Jean Gérôme est un illustre chef de file. Titre de l'œuvre : Le Marchand de peaux, Caire (1869).

Un Maure ; peinture du mouvement orientaliste, dont Jean Gérôme est un illustre chef de file. Titre de l'œuvre : Le Marchand de peaux, Caire (1869).

Historiquement, on désigne par  Maures (en espagnol moros), différents peuples à des époques distinctes de l'Histoire. Mais, dans l'Europe médiévale, les Maures étaient essentiellement les musulmans. Cette appellation dérive de l'ancien français d'un terme qui désignait à l'époque romaine les Berbères d'Afrique du Nord, plus précisément, les Berbères de Maurétanie (actuel nord et est marocain et nord-ouest algérien) (Mauroi en grec, Mauri en latin) et qui est passé en espagnol sous la forme Moros ou en breton sous la forme Morianed. Selon l'encyclopédie Universalis, le nom de Mauri passa dans la péninsule avec les hommes et devint Moro, servant à désigner non seulement les Berbères mais aussi, à tort, les conquérants arabes.

Le terme pourrait découler probablement du mot Amuru qui en suméro-akkadien désigne les "hommes de l'ouest". Au Moyen Orient on désignait l'ouest par Amuru, ainsi que le vent d'ouest. La Corse et la Sardaigne qui ont un drapeau dit à "Tête de Maure", font probablement partie des pays Amouru, ainsi que les Hébreux, où "peuple" se dit amora dans leur langue...

Qui sont de nos jours les patronymes comme les Morel, Moureau, Amaury de France et de Navarre ?

Certain auteurs pensent qu'environ 150 000 Morisques trouvèrent refuge en France. Même si beaucoup repartirent ensuite pour le Maghreb les autres restèrent et se fondirent peu à peu dans la population locale2. Henri IV rendit le 22 février 1610 une ordonnance permettant de demeurer dans le royaume à ceux qui « voulaient faire profession de la religion catholique pourvu qu'ils s'établissent au-delà de la Garonne et de la Dordogne ». Même si par la suite Marie de Médicis ordonna qu'on les expulse, beaucoup cependant sont restés dans le Béarn et notamment à Bayonne avec le consentement des magistrats municipaux. Des documents et des textes prouvent que de nombreux Morisques s'établirent en France. Ainsi par exemple, deux familles de potiers s'installent à Biarritz, les Dalbarade et Silhouette, dont les fours fonctionnaient encore en 1838.

D'autre Morisques étaient installés en Guyenne en 1611, certains réfugiés au logis d'une dame de la ville « faisaient profession de la Secte de Mahumet». Il leur est enjoint de quitter la ville ou de se convertir. En 1614, il n'est pratiquement plus question de mesures générales contre les Morisques de Bordeaux, le cardinal de Sourdis, absorbé par ses fonctions maritimes détournant son attention des Morisques et ceux qui avaient fini par se faire accepter à Bordeaux se mêlèrent peut-être à la colonie portuguaise de la cité. En 1636, ils avaient à Bordeaux une situation suffisamment prospère que les autorités locales craignirent de les voir partir si les Espagnols qui venaient de s'emparer de Saint-Jean-de-Luz assaillaient Bordeaux, ville non armée. Tous ceux qui avaient un métier étaient restés : maréchaux, potiers, négotiants, etc. L'un d'entre eux, un métis du nom d'Alonzo Lopez, prit même quelque notoriété et mourut à Paris en 1649 après avoir réussi à travailler, sous les ordres directs de Richelieu, à la renaissance de la marine française, et être allé, dans ce but plusieurs fois en Hollande. Quelques années avant que Lopez ne disparut on ne parlait déjà plus en France des Morisques, « ceux qui s'y étaient acclimatés s'étaient mêlés à la population et vivaient paisibles dans le royaume. Leur départ avait appauvri l'Espagne et nous avions hérité de quelques éléments de population active et laborieuse». Voltaire a évoqué l'établissement de ces familles morisques dans son Essais sur les moeurs.
Aujourd'hui, le terme Maure fait plutôt référence à l'ensemble d'une population partageant des traits communs. Ils vivent principalement au Maroc, au Sahara Occidental, en Mauritanie mais aussi au nord du Sénégal, à l'ouest d'Algérie et à l'ouest du Mali.

Vers la fin du 15e siècle, pour protéger la prétendue pureté de la foi chrétienne, les Marranos d'Espagne (nom de mépris et très péjoratif donné par les chrétiens aux juifs convertis de force en Espagne et au Portugal ), puis fait subir un joug identique aux  Moriscos (Maures baptisés) qui, furent mis sous la surveillance de l'Inquisition espagnole. Persécutés de nombreux moriscos  furent mis à mort. L'Inquisition, le même sera réservé  aux mystiques, aux "illuminés" (Thérèse d'Avila et Ignace de Loyola sont inquiétés), aux fidèles suspects de pactiser avec les idées de la Réforme protestante, puis  à la déviance religieuse, en passant à la déviance tout court. L'Inquisition punit la fornication, l'inceste, la sodomie, la bigamie, ...

 

 Islam in Kathedralen / geisselung_colmar : Antiislamische Propaganda in der romanischen Skulptur
Fotos von Claudio Lange, Berlin

Les Morisques (de l'espagnol Morisco) étaient d'abord des musulmans d'Espagne convertis de force au catholicisme à la suite des édits de conversion de 1502. Ils constituaient une minorité importante dans le Levant espagnol, la vallée de l'Èbre et l'Andalousie. Déportés, ils trouvent refuge principalement au Maroc (Rabat, Fès, Tétouan) mais aussi en France, en Italie, en Turquie. Des communautés émigrèrent en Syrie, à Istanbul et même un temps  en Toscane.

Je vous propose à ce sujet un article intéressant fruit des recherches de  J. et C. Penella. Elle est issue de la thèse de doctorat Los moriscos españoles emigrados al norte de Africa, después de la expulsión publié dans un article du blog Andalousiate : Les migrations des derniers andalous en Afrique du Nord


 

 

Histoire des Morisques (archive d'une page d'anciens élèves de l'École normale supérieure).

« Maures pillant[s] un village nègre » (gravure de 1814)

« Maures pillant[s] un village nègre » (gravure de 1814)

Scène de marché aux esclaves, Harîrî Schefer, xiiie siècle

Scène de marché aux esclaves, Harîrî Schefer, xiiie siècle

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Rédigé par Musique arabes

Publié dans #Histoire, #Maures, #Espagne, #Maroc, #Civilisation, #Andalousie, #Islam

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