orientalisme

Publié le 12 Juillet 2019

Documenté aux meilleures sources (dont celles de l'islam), ce livre vous permettra de carboniser les arguments fallacieux d'un fantasmé âge d'or d'Al Andalous, dont se gargarisent les promoteurs d'un islam " des lumières ".

Ainsi, Serafín Fanjul, l'auteur veut « démystifier » l'idéalisation du passé islamique, autrement dit des Arabes supérieurs, raffinés et cultivés succombant aux chrétiens barbares, ignorants et maladroits. Il démonte avec brio que cette image idéalisée d'une Espagne multiculturelle, terre de tolérance et de vie en commun entre trois cultures et trois religions monothéistes est, pour une très large part, historiquement fausse.

Dans Al-Ándalus contra España, Serafín Fanjul dénonce le « mythe d'Al-Ándalus » (c'est-à-dire de la contribution musulmane à la construction nationale), notamment la mystification de la pensée islamique développée au xixe siècle par le romantisme littéraire qui tendrait à représenter une facette de l'histoire de l'Espagne d'une manière erronée.

Dans Al-Ándalus contra España, Serafín Fanjul dénonce le « mythe d'Al-Ándalus » (c'est-à-dire de la contribution musulmane à la construction nationale), notamment la mystification de la pensée islamique développée au xixe siècle par le romantisme littéraire qui tendrait à représenter une facette de l'histoire de l'Espagne d'une manière erronée.

Serafín Fanjul a été directeur du Centre culturel hispanique du Caire et est actuellement professeur de littérature arabe à l' Université autonome de Madrid. Il collabore aussi comme chroniqueur au journal ABC mais aussi avec El Independiente, La Gaceta et le journal électronique Libertad Digital.

Mythes de la coexistence inter-religieuse : histoire et critique

Ses recherches des dix dernières années portent sur la sociologie d’Al-Andalus, les relations entre l’Espagne et Al-Andalus, ainsi que sur les survivances réelles ou imaginaires.  L'auteur s'est assuré de présenter dans ce livre de données réelles et cohérentes. Dans son domaine de spécialisation, il critique ce qu'il considère comme un double standard de certains arabistes, qu'il accuse de défendre des sociétés dans lesquelles ils ne voudraient pas vivre, et remet en question l'idéalisation du passé islamique, en particulier celui d'Al-Andalus et le discours multiculturaliste qu'il considère historiquement faux et politiquement contre-productif. Cette mystification de la société « maure » ne serait qu'une reprise du discours eurocentrique, celui du « Bon sauvage » et celui du « Paradis perdu ». Finalement quels sont les rapports entre l’histoire tendanciellement objective, l’histoire « idéologique » et le contexte dans lequel celle-ci s’inscrit ?

Al-Ándalus n'était pas un paradis
Tout en précisant qu'on ne peut considérer de manière homogène un processus historique qui s'étale sur près de huit siècles, Serafín Fanjul définit la société du royaume de Grenade (1238-1492) comme « une société monoculturelle, avec une seule langue, une seule religion. Une société terriblement intolérante, par instinct de survie, puisqu'elle était acculée à la mer ».

D'une manière générale, durant ces huit siècles, la tolérance ne fut jamais sans limites et dépendit des circonstances. « Plus le pourcentage (des musulmans) était important, moins la société était tolérante ». Les concessions sont toujours octroyées à des groupes. L'individu, lui, n'est jamais mis sur le même pied que les musulmans. Il tente de montrer également, contrairement aux interprétations d'un Arnold Toynbee, que cette société est loin d'être affranchie des préjugés raciaux. La pression religieuse est constante : « Les pouvoirs religieux d'al-Ándalus cherchèrent toujours l'islamisation totale et il y eut des exodes massifs de chrétiens vers le nord, jusqu'au xiie siècle… ».

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Rédigé par Last Night in Orient - LNO ©

Publié dans #Andalousie, #Espagne, #Livres, #Maures, #orientalisme, #Serafín Fanjul, #Religion, #Islam

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Publié le 22 Février 2015

Au cœur de l’hiver, le Musée accroche le soleil sur ses cimaises avec cette exposition sur l’orientalisme, une première, qui révèle la figure oubliée d’un maître du genre, Benjamin-Constant. 

Dans la lignée d’un Eugène Delacroix qu’il admire, ce peintre flamboyant se rapproche de l’orientalisme d’Henri Regnault, Mariano Fortuny, Georges Clairin ou Jean-Paul Laurens, des artistes brillamment présentés dans l’exposition. S’emparant des stéréotypes d’un Orient colonial en suspens, il associe des odalisques nonchalantes à des Maures farouches dans ses toiles monumentales. Sa peinture d’histoire, d’inspiration byzantine ou biblique, complète sa veine orientaliste. 

L’exposition parcourt six lieux emblématiques de l’orientalisme, proposant la double lecture de ses récits fictionnels, confrontant mises en scène picturales et réalités documentaires. Un appareil graphique et photographique complète cette exploration de l’Espagne mauresque et du Maroc chérifien, entre mirages de la séduction et réalités masquées d’une république des colonies.

 

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Rédigé par Last Night in Orient

Publié dans #Bons plans, #exposition, #Orientalisme, #2015

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Publié le 19 Juillet 2011

Une œuvre d'art est appelée exotique (du grec exôtikos) non pas à cause de la seule présence d'éléments étrangers (comme tapis et étoffes d'Orient chez les peintres flamands et vénitiens, instruments musicaux étranges dans l'Histoire de Persée de Piero di Cosimo aux Uffizi de Florence, armure japonaise dans le portrait de sir Neill O'Neill par J. M. Wright à la Tate Gallery de Londres), mais lorsqu'elle est inspirée par les émotions provoquées par l'évocation de pays étrangers ou par leur contact, en particulier par certains pays de l'Orient ou du Midi. La gamme de ces émotions va de la fascination pour des coutumes inusitées et bizarres (aspects qui ont frappé les premiers la fantaisie des Européens), ou pour des passions exaspérées et même monstrueuses (les premiers exemples dans ce sens se trouvent chez les dramaturges élisabéthains inspirés par Sénèque et Giraldi Cinthio), à la jouissance d'une vie plus riche et libre de toute contrainte morale. Cette vie, les romantiques et les décadents l'imaginèrent dans un Orient que les rapports des voyageurs leur faisaient supposer plongé dans une atmosphère excitante. Dans le domaine artistique, l'exotisme peut se caractériser par l'attrait et l'intérêt qu'éprouvent les Européens pour les peuples, les cultures, les paysages et les objets venus d'autres continents.

Le goût pour l'exotisme dans l'art français est une histoire ancienne. Il y a toujours eu des échanges culturels, motivés par les échanges commerciaux, entre l'Orient et l'Occident. On note cependant un réel engouement à la fin du 18e siècle. Le pittoresque, la figure dite de fantaisie furent alors au goût du jour. A cette époque, les frontières de l'Orient étaient floues et mystérieuses. C'était autant l'Afrique que laChine. Les liens diplomatiques de la France avec la Turquie dès le début du 18e siècle vont jouer un rôle majeur dans la diffusion des motifs et des sujets orientaux dans les arts et la littérature. Le roman des Mille et une nuits a été traduit dès 1705, et les écrivains français ont aussi pris l'Orient pour nouveau décor, tel Montesquieu et ses Lettres persanes (1721). Le plus souvent, il s'agissait d'un orient rêvé et fantasmé par les artistes.

Le goût pour l'exotisme dans l'art français est une histoire ancienne. Il y a toujours eu des échanges culturels, motivés par les échanges commerciaux, entre l'Orient et l'Occident. On note cependant un réel engouement à la fin du 18e siècle. Le pittoresque, la figure dite de fantaisie furent alors au goût du jour. A cette époque, les frontières de l'Orient étaient floues et mystérieuses. C'était autant l'Afrique que laChine. Les liens diplomatiques de la France avec la Turquie dès le début du 18e siècle vont jouer un rôle majeur dans la diffusion des motifs et des sujets orientaux dans les arts et la littérature. Le roman des Mille et une nuits a été traduit dès 1705, et les écrivains français ont aussi pris l'Orient pour nouveau décor, tel Montesquieu et ses Lettres persanes (1721). Le plus souvent, il s'agissait d'un orient rêvé et fantasmé par les artistes.

Petite chronologie subjective et partiale - Précurseurs de l'exotisme dans l'art à travers la littérature

Les Dieux sont allés chez les nègres irréprochables célébrer la fête du soleil.

Homère

Ninus, roi des Assyriens, fut le premier qui, par une soif nouvelle d'hégémonie transforma ces habitudes anciennes des d'antiques traditions d'équilé C'est lui qui Le premier porta la guerre chez ses voisins, et jusqu'aux frontières de la Libye il étendit sa domination sur des peuples encore inhabiles à se défendre. i> Et un peu plus bas : « Ninus, dit-il, affermit par une possession durable l'étendue de ses conquêtes. Vainqueur des voisins, recrutant chez les nouveaux vaincus de nou- velles forces pour passer à d'autres exploits, chaque victoire devient comme l'instrument de la victoire suivante. Et il soumit tous les peuples de l'Orient (Saint Augustin, dans La Cité de Dieu)

(Saint Augustin, dans La Cité de Dieu)

Un Africain est là, venu d'Afrique : c'est Malquiant, le fils du roi Malcud. Ses armes sont tout incrustées d'or ; au soleil sur tous les autres il resplendit. Il monte le cheval qu'il appelle Saut-Perdu : il n'y a bête qui puisse l'égaler à la course. Il va frapper sur l'écu Anses : il en tranche les quartiers de vermeil et d'azur. Il lui a rompu les pans de son haubert, il lui enfonce au corps l'épieu, fer et bois. Le comte est mort, son temps est fini. Les Franais disent : Baron, c'est grand'pitié de toi !

La Chanson de Roland, CXX 

...jadis et avant le deluge, il y avoit une grande Isle nommée Atlantide, droict à la bouche du destroit de Gibaltar, qui tenoit plus de païs que l'Afrique et l'Asie toutes deux ensemble : et que les Roys de cette contrée là, qui ne possedoient pas seulement cette Isle, mais s'estoyent estendus dans la terre ferme si avant, qu'ils tenoyent de la largeur d'Afrique, jusques en Ægypte, et de la longueur de l'Europe, jusques en la Toscane, entreprindrent d'enjamber jusques sur l'Asie, et subjuguer toutes les nations qui bordent la mer Mediterranée, jusques au golfe de la mer Majour : et pour cet effect, traverserent les Espaignes, la Gaule, l'Italie jusques en la Grece, où les Atheniens les soustindrent : mais que quelque temps apres, et les Atheniens et eux et leur Isle furent engloutis par le deluge. Il est bien vray-semblable, que cet extreme ravage d'eau ait faict des changemens estranges aux habitations de la terre : comme on tient que la mer a retranché la Sicile d'avec l'Italie :

Hæc loca vi quondam, et vasta convulsa ruina, Dissiluisse ferunt, cùm protinus utraque tellus Una foret.

Chypre d'avec la Surie ; l'Isle de Negrepont, de la terre ferme de la Boeoce : et joint ailleurs les terres qui estoient divisées, comblant de limon et de sable les fosses d'entre-deux.

sterilisque diu palus aptaque remis Vicinas urbe alit, et grave sentit aratrum.

Mais il n'y a pas grande apparence, que cette Isle soit ce monde nouveau, que nous venons de descouvrir : car elle touchoit quasi l'Espaigne, et ce seroit un effect incroyable d'inundation, de l'en avoir reculée comme elle est, de plus de douze cens lieuës : Outre ce que les navigations des modernes ont des-ja presque descouvert, que ce n'est point une isle, ains terre ferme, et continente avec l'Inde Orientale d'un costé, et avec les terres, qui sont soubs les deux poles d'autre part..."

..."Or je trouve, pour revenir à mon propos, qu'il n'y a rien de barbare et de sauvage en cette nation, à ce qu'on m'en a rapporté : sinon que chacun appelle barbarie, ce qui n'est pas de son usage. Comme de vray nous n'avons autre mire de la verité, et de la raison, que l'exemple et idée des opinions et usances du païs où nous sommes. Là est tousjours la parfaicte religion, la parfaicte police, parfaict et accomply usage de toutes choses. Ils sont sauvages de mesmes, que nous appellons sauvages les fruicts, que nature de soy et de son progrez ordinaire a produicts : là où à la verité ce sont ceux que nous avons alterez par nostre artifice, et destournez de l'ordre commun, que nous devrions appeller plustost sauvages. En ceux là sont vives et vigoureuses, les vrayes, et plus utiles et naturelles, vertus et proprietez ; lesquelles nous avons abbastardies en ceux-cy, les accommodant au plaisir de nostre goust corrompu. Et si pourtant la saveur mesme et delicatesse se trouve à nostre goust mesme excellente à l'envi des nostres, en divers fruits de ces contrées là, sans culture : ce n'est pas raison que l'art gaigne le poinct d'honneur sur nostre grande et puissante mere nature. Nous avons tant rechargé la beauté et richesse de ses ouvrages par noz inventions, que nous l'avons du tout estouffée. Si est-ce que par tout où sa pureté reluit, elle fait une merveilleuse honte à noz vaines et frivoles entreprinses."

Montaigne, Des Cannibales

Mais aussi
L'Utopie (Thomas More)

Ecrit sur le mode d’un dialogue entre More, un cardinal, un jurisconsulte anglais et Raphaël Hythlodée, explorateur revenu d’un pays imaginaire situé en Amérique du Sud prêt de l’équateur, « l'utopie » décrit une société imaginaire jugée comme parfaite par son auteur. Transformée en presqu’île inexpugnable par ses habitants appelés les Utopiens, composés d’anciens naufragés Egyptiens et Grecs, Utopie se divise en plusieurs cités parfaitement administrées selon le régime de la mise en commun des biens des habitants qui alternativement deviennent agriculteurs ou citadins. (source)

Roland Fréjus

En 1666, un Français, Roland Fréjus, mandataire d'une compagnie commerciale de Marseille, s'était rendu d'Alhucemas à Taza, traversant ainsi le Rif dans sa hauteur, voyage qui n'a plus été effectué pendant plus de deux siècles; enfin les récits d'ambassades, tels ceux des missions du baron de Saint-Amand en 1683, et de Pidon de Saint-Olon, en 1694, envoyés du roi de France, et de Windus, ambassadeur d'Angleterre, en 1725, résumèrent à la fin du XVIIIe siècle, avec le bel ouvrage de Louis Sauveur de Chénier (1785), consul général de France au Maroc, puis avec le récit du chirurgien anglais Lemprière, la plus grande somme des connaissances que l'on possédait alors sur l'empire chérifien. Roland Fréjus y débarquera mais son entrevue avec Moulay er Rachid n' ayant pas donner les résultats escompté , la société commerciale crée à cet effet fut dissoute.

Les Bestiaires

Ambroise Paré

"Des monstres marins" d'Ambroise Paré Ambroise Paré, Les Ouvres d'Ambroise Paré, conseiller et premier chirurgien du roy, divisées en vingt huict livres avec les figures & portraicts, tant de l'anatomie, que des instruments de chirurgie, & de plusieurs monstres, Revuës & augmentées par l'autheur, quatrième édition, Paris, Gabriel Buon, 1585. In-fol

Paul Gauguin

François Boucher

François Boucher, Le Mariage chinois

Maure

Jean-Léon Gérôme - Un maure

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Rédigé par Last Night in Orient

Publié dans #Exotisme dans l'art, #Art, #Orientalisme

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