rai

Publié le 12 Janvier 2019

C'est joyeux comme le Funk et profond comme le Blues, Creuset de tous les espoirs et de toutes les mélancolies, la musique RAÏ a de qui tenir son âme

Nourredine Gafaïti

Cheikha Remitti ou Rimitti, née Saadia El Ghilizania le 8 mai 1923 à Tessala, près de Sidi-Bel-Abbès et morte le 15 mai 2006 à Paris, est une chanteuse populaire algérienne de raï, Elle était incontestablement la mamie du raï et sa voix féminine par excellence.

Née le 8 mai 1923 à Tessala, dans la région de Sidi Bel-Abbès, Saâdia a dix ans quand retentissent les échos des premières dames de la chanson oranaise, au ton mutin et égrillard. Elles se nomment Fatma Bent El Meddah (auteur de "Fatma Fatma"), Kheira Guendil ("Sidi Boumediène" et "Ghir el Baroud"), Zohra Bent Oûda ("Khayef la yedouk") ou Zohra Relizana ("moula Baghdad"). Orpheline très tôt, elle s'installe à l'âge de vingt ans à Rélizane, grand centre agricole. Matériellement, comme dans tous les centres "coloniaux" en ces années 30, la situation est de plus en plus difficile pour les défavorisés. A cette époque, Saâdia va de quartier en quartier, dort dans les hammams. Elle fait parfois la bonne pour des ménages français en échange d'un lit et de quelques sous. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Rimitti se raccroche à une troupe de musiciens Hamdachis. Elle les suit de galère en galas, dansant jusqu'à l'épuisement total. A ce moment-là, des épidémies accentuent le sordide du quotidien. Rimitti s'inspirera de ce spectacle de désolation pour improviser ses premiers vers, son répertoire restera par la suite empreint de ce vécu. Sa rencontre avec le déjà célèbre Cheikh Mohamed ould Ennems, champion de la gasba, sera déterminante. Elle se met en ménage avec lui et il l'introduit dans le milieu artistique, la faisant enregistrer à Radio Alger. Mais c'est à Sidi Abed qu'elle se fait remarquer. Une femme lui suggère de la présenter à un Français qui enregistre des cheikhs. C'est en 1954 qu'elle connaît son premier succès national avec "Charrak Gattà". Quatre ans plus tard, "El-Hmam" et "Dabri dabri" l'imposeront définitivement comme la référence absolue. Mythe entre les Mythes, on s'arrache la " bienheureuse" (signification de son prénom Saâdia) pour animer fêtes de mariages et circoncisions. Rimitti, féministe avant que le mot n'existe, a chanté à l'aube des années 40-50 la difficulté d'être une femme et a osé exprimer la notion de plaisir charnel. En auteur prodigieusement fécond, elle a exploré toutes les formes de l'amour, célébré l'amitié, tenté d'expliquer les noyades dans l'alcool et déploré l'obligation d'émigrer. Elle a su également décrire la vie des nomades et des transhumants. Celle qui avait osé chanter les cafés juifs, en pleine guerre de libération, une ode à l'émir Abdel Kader, va subir, dès l'indépendance, les foudres de la censure la taxant de "folklore perverti par le colonialisme". A soixante-dix ans passés, se proclamant la " Moum Kalium" de l'Algérie, Rimitti ne se satisfait qu'a moitié d'une consécration internationale. Elle maugrée surtout contre les cheb qui l'ont pillée sans créditer ses droits d'auteur. La Hadja (la "sainte sage"), qui s'était produite en France une première fois en 1979, retourne régulièrement à Oran où elle a établi ses quartiers d'été. Elle ne boit ni ne fume depuis longtemps et vit encore dans une modeste chambre d'hôtel du 18ème arrondissement de Paris. Un peu amère, elle constate tout de même : "après tant d'années et de chansons, la chandelle est encore allumée ". En novembre 2005, elle sort son dernier album "N'ta Goudami" et part en tournée. De passage au festival du Printemps de Bourges en avril 2006 puis sur la scène du Zénith parisien le 13 mai, Cheikha décède 2 jours plus tard à son domicile parisien, elle avait 83 ans.

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Rédigé par Last Night in Orient

Publié dans #N'ta Goudami, #Cheikha Rimitti, #Raï, #Musiques algériennes

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Publié le 8 Janvier 2019

Houari Manar (nom de scène de Houari Madani), né le  à Oran et mort le  à Hydra, est un chanteur algérien de la scène raï.

Biographie

Natif d'Oran d'une famille de 12 frères et sœurs, Houari Manar vit à partir de ses quatre ans à Marseille, en France, où il fait ses études en hôtellerie. Il quitte le pays pour l’Algérie au début des années 20001.

Son premier succès, en 2006, est Aâchkek mon traitement (Ton amour est mon remède)2.

Il est controversé en Algérie en raison de son style androgyne et de soupçons d’homosexualité, qui est punie de deux ans de prison dans ce pays1.

Le , il meurt dans une clinique privée d’Hydra à la suite d’une crise cardiaque intervenue après une anesthésie pour une opération de liposuccion3,4,5.

Discographie

  • 2006 : Aâchkek mon traitement
  • 2007 : Zaâzat biya sass el mahna
  • 2015 : album Basta
  • 2018 : Wala fel ahlem we ygoulek je t’aime
  • 2018 : Ana li gabertah
  • 2018 : Compil 2018 Medahette, vol. 1, Hayi
  • 2019 : Compilation Raï Medahette - Best of Raï 2019

Notes et références

  1.  Revenir plus haut en :a b et c « Les causes de la mort de Houari Manar, star du raï en Algérie, révélées » [archive], sur BFMTV (consulté le 11 juillet 2020).
  2.  [1] [archive], sur tsa-algerie.com
  3.  https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/societe-africaine/algerie-licone-du-rai-Amine-Ghouti-est-mort-a-39-ans_3135103.html [archive] « Algérie : l’icône du raï Cheb Amine 31 est mort à 32 ans »], sur francetvinfo
  4.  « Décès du chanteur Houari Manar : les proches soupçonnent une faute liée à l’anesthésie » [archive], sur algeriemondeinfos.com.
  5.  [2] [archive],sur lefigaro.fr, 9 janvier 2019.

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Rédigé par Last Night in Orient

Publié dans #Houari Manar, #Raï, #Riskit Be Galbi

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Publié le 8 Janvier 2019

Le chanteur de raï, Houari Manar est décédé lundi 7 janvier 2019 à l’âge de 38 ans, d’une crise cardiaque survenue lors d'une opération chirurgicale, rapportent plusieurs sources. Il subissait une liposuccion dans un dispensaire privé à Alger. Selon plusieurs sources médiatiques, c’est l’anesthésie précédent l’opération qui l’a plongé dans un coma. Le chanteur décéda peu après.

Les amoureux du rai sont peinés ce soir. Le chanteur de 38 ans Houari Manar est décédé ce jour à la clinique chirurgicale Sidi Yahia à Alger. Originaire d'Oran, l'artiste algérien subissait une opération dans une clinique privé. Selon plusieurs sources, c'est l'anesthésie précédent l'opération qui l'a plongé dans le coma avant son décès.

Le chanteur de raï Houari Manar est mort. Il avait 38 ans

Les amoureux du rai sont peinés ce soir. Le chanteur de 38 ans Houari Manar est décédé ce jour à la clinique chirurgicale Sidi Yahia à Alger. Originaire d'Oran, l'artiste algérien subissait une opération dans une clinique privé. Selon plusieurs sources, c'est l'anesthésie précédent l'opération qui l'a plongé dans le coma avant son décès.

Véritable artiste, le chanteur de raï, Houari Manar, de son vrai nom, Madani El Houari, avait débuté sa carrière dans les cabarets de l'ouest et d'Alger. Il faisait partie de la nouvelle génération du raï et avait dans ses chansons, évoqué des questions sensibles en Algérie.

Sa mort a été apparemment provoqué à la suite d'une opération. Une enquête devrait être diligentée pour déterminer les circonstances réelles de sa mort.

Mounir Jebbouri, directeur commercial du Courrier de l'Atlas et ancien animateur de la radio France Maghreb nous a évoqué ce personnage haut en couleur et à la voix incroyable : "Houari a commencé très jeune et avait déjà le coeur sur la main. Passionné par sa musique, il y consacrait tout son temps et son énergie. Je l'ai connu au début de sa carrière, dans les années 2000. En tant qu'animateur, je passais souvent ses chansons et il avait apprécié ce geste. Il était d'ailleurs très fidèle en amitié."

Houari Manar n'était pas qu'un artiste. C'était aussi un chanteur qui donnait beaucoup aux œuvres caritatives. "Il lui arrivait de ne pas prendre de cachet pour certaines causes ou quand les promoteurs débutaient, nous explique Mounir Jebbouri. A l'époque des soirées étudiantes autour de la musique Raï, il a été le seul artiste à refuser d'être payé. Il en faisait un point d'honneur. Il pouvait faire des gestes comme ça car l'argent ne l’intéressait pas. Il faisait passer l'humain avant tout"

Ayant passé son enfance entre l'Algérie et Marseille, le chanteur qui disposait d'une véritable double culture, a toujours participé à des concerts sur les deux rives de la Méditerranée.

Véritable star, Il disposait d'un fan club important notamment sur les réseaux sociaux. Sa dernière vidéo publié il y a une semaine, dans laquelle il chante avec Tipo Bel Abbes, a atteint les 750 000 vues

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Rédigé par Last Night in Orient

Publié dans #Raï, #Musiques algériennes, #Madani El Houari, #2019, #Houari Manar

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