La mort occupe depuis toujours une place importante dans la culture populaire mexicaine. La tête de mort, loin d'être un symbole macabre, est festive, et les Mexicains s'offrent des pâtisseries sucrées en forme de crâne le lendemain de la Toussaint. Mais depuis peu, la mort est érigée en icône dans des chapelles improvisées à travers le pays. Des pèlerins s'y rendent pour y déposer des offrandes (comme des fleurs, des petites robes de mariée, et même des cigares) en échange de sa protection et son soutien. Aujourd'hui, on estime qu'environ six millions de Mexicains vouent un culte à cette déesse de la mort.
Nuestra Señora de la Santa Muerte (« Notre dame de la Sainte Mort »), ou Santísima Muerte, est un personnage du folklore mexicain.
La Santa Muerte est désignée sous de nombreux noms comme :
- la Flaca ou la Flaquita (la maigrichonne), la Huesuda (l'osseuse)
- la Niña Bonita (la jolie fille), la Niña Santa (la sainte fille)
- la Niña Blanca (la fille blanche), la Hermana Blanca (la sœur blanche), la Señora Blanca (la dame blanche)
- la Señora Negra (la dame noire), la Señora de las Sombras (la dame des ombres)
- la Dama Poderosa (la dame puissante), la Madrina (la marraine)
- la Santa Sebastiana (la Sainte Sébastienne), Doña Sebastiana (dame Sébastienne).
Les mexicains prient la Santa Muerte dans les cas désespérés, c’est-à-dire quand les recours à Dieu, à la Vierge, à Jésus ou à d’autres saints n’ont pas obtenu les résultats espérés. Elle personnifie la mort, de manière similaire à la Grande faucheuse dans les folklores européens. Contrairement à elle, cependant, elle est associée à des attributs positifs comme la guérison ou la protection.
L'histoire du culte a un long processus d'évolution qui peut être divisé en deux étapes. Une longue étape de gestation où ils ont combiné les différents éléments qui vont de l'ère pré-hispanique, à travers le catholicisme de l'ère coloniale, atteignant jusqu'au milieu du XXe siècle. Une étape rapide où l'ensemble de ces éléments donne à la figure son apparence actuelle; ce dernier étant attribué à un environnement de marginalisation sociale, de pauvreté et de criminalité, de nombreux fidèles connaissent cette chanson en remerciant la fille blanche pour les faveurs qui ont été faites.
L'origine montre les détails d'un syncrétisme entre différents éléments du culte préhispanique pour les morts, les dieux liés aux Aztèques et aux Mayas et l'Église catholique.
Au Mexique, depuis 2005, le culte qui a promu le Santa Muerte a été annulé l'enregistrement constitutif par le ministère de l'Intérieur du Mexique (SEGOB) parce que son culte "dévie sérieusement les buts établis dans les statuts de la loi de Associations religieuses et culte public du Mexique ».
En pouvant opérer des églises de cette dénomination sans enregistrement, David Romo Guillén, leader du culte, a annoncé que la mort aura sa cathédrale à Mexico en l'an 2010 ayant une extension de mille 200 mètres carrés, deux niveaux, capacité pour 500 personnes assis et place pour les cryptes avec un coût total de 38 millions de pesos
Le pape catholique Francisco, lors de sa visite au Mexique en 2016, a condamné le culte de Santa Muerte en soutenant qu'il y a «tant de gens séduits par le pouvoir vide du monde, exaltant les chimères et arborant leurs symboles macabres pour commercialiser la mort ».
Ceux qui prient la Santa Muerte le font faute d'avoir obtenu des résultats satisfaisants auprès de Dieu, du Christ, de la Vierge de la Guadalupe ou d'autres saints. On prie la Santa Muerte pour les cas désespérés (malades, prisonniers, victimes de l'injustice…) et pour tout ce dont on a besoin (emploi, protection du foyer, santé, rivalités…). On peut l'invoquer pour tout type de demandes, tant pour demander le bien que le mal.
Il serait faux de penser que la vénération de la Santa Muerte se limite à la capitale. En réalité, cette dévotion est pratiquée dans tout le pays. On estime même à environ 6 millions le nombre de ses fidèles.